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lundi 3 juin 2019

Comment mon père est mort deux fois (Yves Grevet)

006179970.jpgLes habitués de ce salon savent que je suis une fan de l'écriture d'Yves Grevet depuis pratiquement la première heure avec la découverte de sa série Méto. Je crois que depuis, j'ai lu quasiment tous ses nouveaux romans, et certains avec plus de plaisir que d'autres. Malheureusement cette lecture fut en demi-teinte.

Dans ce récit, nous suivons deux personnages avec deux temporalités. Sur l'île de la Réunion, Soën, qui vient de perdre son père dans un accident de voiture étrange. En Turquie, trente ans auparavant, son père, jeune enseignant en coopération. Soën va tenter de remonter le passé pour comprendre ce qui est réellement arrivé à son père, pour essayer de prouver qu'il a été victime d'un assassinat.
J'ai aimé la construction du roman, l'alternance des points de vue et des époques, des lieux. L'atmosphère qui s'en dégage. Je ne connais pas la Turquie et j'ai apprécié ce dépaysement. J'ai aussi accroché avec certains personnages, le style de l'écriture, encore différent de celui utilisé dans les précédents romans d'Yves Grevet.
Mais, parce qu'il y a un mais, je n'ai pas vraiment adhéré à l'intrigue. Je trouve qu'elle manque de clarté et que la résolution de l'énigme est un peu expéditive, qu'il manque des liens entre les chapitres qui se succèdent parfois de manière trop superficielle.
Une petite déception pour moi.

Syros, 352 pages, 2019

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mercredi 10 octobre 2018

La vague des BD #11

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Vous l'aurez reconnu à la couverture, cet album est bien l'adaptation du roman de Yves Grevet, premier tome de la géniale série Méto.
Ma lecture de la série remonte à quelques années maintenant et ma mémoire est incertaine, mais il me semble que le scénario est bien fidèle au roman. 
Pour rappel, ou pour information pour lecteurs n'ayant pas lu les romans, il s'agit d'une trilogie d'anticipation. Dans ce premier tome, on découvre un pensionnat d'un genre un peu particulier appelé La maison, et dans lequel vivent 64 garçons. Leur quotidien se déroule entre ces quatre murs, régulé de manière stricte par les Césars, sortes de matons. 

Dans cet album, on retrouve bien l'ambiance oppressante qui règne dans les romans, et ce côté mystérieux. Qu'y a-t-il au-delà des murs de la maison ? Où vont les garçons devenus trop grands ? Dans ce premier volume, on est volontairement plongé dans un univers fermé que l'on observe à travers les yeux des pensionnaires de La maison, sans en connaître davantage qu'eux sur la situation.

Une bonne adaptation.

Méto #1 - La maison
Yves Grevet, Lylian, Nesmo, Lerolle
Glénat, 2018

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Premier tome d'une série de science fiction (plutôt destinée aux ados-adultes, ne vous fiez pas au style des dessins), Le visage des sans-noms se révèle être un début prometteur. Dans un futur indéterminé, la ville de Phoenice (autrefois San Francisco)  est devenue un état divisé en deux zones distinctes. D'un côté la classe dominante, les nantis, de l'autre le reste de la population. Jonas, âgé de 14 ans, n'a qu'un but pour échapper à sa modeste condition, réussir le concours d'entrée pour intégrer les "élus", comme sa sœur auparavant.
Le scénario est bien ficelé, l'entrée en matière pique notre curiosité tout en nous offrant un lot de rebondissements et scènes d'actions. 
Un album qui se lit tout seul et donne envie de découvrir la suite.

Eden #1 - Le visage des sans-noms
Fabrice Colin, Carole Maurel
Rue de Sèvres, 2018

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CoupDeCoeur2016.pngAprès Bonne journée et Bonne continuation, Olivier Tallec revient avec un nouvel opus toujours aussi drôle et toujours plus fort !
Aussitôt reçu, aussitôt dévoré, je me suis jetée dessus après une journée fatigante et cela m'a fait un bien inouï ! On pourrait croire que la recette est moins bonne après deux tomes, il n'en est rien, bien au contraire. L'auteur a le don des formules et situations ubuesques mais désopilantes.
Un quart d'heure de lecture et quelques rires plus tard, j'étais une lectrice comblée !
N'oubliez pas de le placer sous le sapin cette année !

Je reviens vers vous
Olivier Tallec
Rue de Sèvres, 2018

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J'avais noté cette BD depuis un petit moment pour ne pas rater sa sortie... Fan de l'écriture de Sophie Henrionnet et de la douceur des dessins de Mathou, je voulais découvrir ce qui se cachait derrière cette couverture si attrayante.
Et puis Colette, c'est l'histoire d'une trentenaire célibataire qui va voir sa routine bousculée après le décès de sa soeur et son beau-frère. Leur petite Colette se retrouvant orpheline, le testament révèle que c'est la tata qui va devenir sa tutrice.
Mais est-ce qu'Anouk se sent capable d'endosser ce rôle ?
Entre douceur et douleur, une bien jolie histoire qui prend aux tripes. Beaucoup d'émotion dans ces pages.

Et puis Colette
Sophie Henrionnet, Mathou
Delcourt, 2018

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David Smith, un jeune sculpteur qui ne parvient plus à créer se voit proposer un pacte terrible : en échange de sa vie, il pourra sculpter tout ce qu'il souhaite à mains nues.
A travers cet album monumental de plusieurs centaines de pages, l'auteur nous propose une adaptation du mythe de Faust. 
Les dessins sont à couper le souffle et nous plongent littéralement dans l'histoire, par moments on oublie qu'on est à l'extérieur de l'histoire tant c'est prenant ! 
L'histoire est passionnante, anxiogène et étonnante.
A découvrir.

Le sculpteur
Scott McCloud
Rue de Sèvres, 2018

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mercredi 28 mars 2018

Grupp (Yves Grevet)

004996998.jpgDans un monde futuriste, on ne meurt plus de maladie grâce à l'implant LongLife. Une puce implantée sous la peau permet de contrôler les faits et gestes de chaque individu et, le cas échéant, d'intervenir pour sauver et protéger ceux qui sont en danger. Désormais, l'espérance de vie dépasse les 120 années et la population coule des jours heureux.
Pourtant, dans cette société en apparence idyllique, une organisation secrète d'adolescents a vu le jour. Le GRUPP rassemble des jeunes contestataires du système qui aspirent à davantage de liberté.
Le roman est divisé en trois parties avec des narrateurs différents. L'histoire débute avec Stan, un collégien dont la vie paisible va basculer le jour où son frère est incarcéré. Elle se poursuit avec Scott, le frère de Stan, pendant son séjour en prison. Enfin, elle s'achève avec les membres du GRUPP  qui relatent chacun leur tour les derniers événements du récit.

Yves Grevet reprend ici un thème récurrent en littérature (on pensera par exemple au célèbre 1984), celui de l'état totalitaire qui vise à protéger ses citoyens. Cette vaste question de la liberté (Jusqu'où peut-on repousser ses limites ?) est tout bonnement passionnante, et l'auteur l'aborde ici par un biais original. Stan se satisfait du système dans lequel il vit, il se sent protégé et ne comprend pas les motivations des membres du GRUPP. La description qu'il fait de son monde nous paraît rassurante et les actions du GRUPP semblent au contraire néfastes. Puis nous découvrons le point de vue de Scott, radicalement opposé, et au fil des pages cet univers dans lequel on est sur-protégé semble d'un coup moins attrayant. Dans son livre, Yves Grevet se situe toujours en équilibre sur un fil, ne prenant pas partie, et c'est ce que j'ai apprécié. Il n'impose pas au lecteur une vision manichéenne et restrictive, au contraire il l'incite à se poser des questions, sans jugement. 
Si j'ai apprécié sa façon de traiter ce sujet, en revanche, j'ai moyennement accroché au récit que j'ai trouvé un peu superficiel. En lisant Grupp, j'ai eu le sentiment q'Yves Grevet restait à la surface de son histoire et ne s'y impliquait pas vraiment. Dès lors, il m'a été difficile de m'attacher aux personnages, et si j'ai lu ce roman sans déplaisir, j'en suis restée détachée, ne parvenant pas à m'immerger dans le récit. Sur le papier, Grupp avait tout pour me plaire, dans la pratique j'ai été un peu déçue. Dans le même genre et du même auteur, je vous recommande plutôt la géniale série Méto.

Syros, 512 pages, 2017

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dimanche 13 décembre 2015

Celle qui sentait venir l'orage (Yves Grevet)

9782748516777FS.gif*** Minute superficielle *** Quelle couverture ! Waou, elle est de toute beauté, difficile d'en détacher le regard. *** Fin de la minute superficielle, reprise des programmes ***

Nouveau roman d'Yves Grevet, déjà plusieurs fois plébiscité dans ce salon. Avec Celle qui sentait venir l'orage, l'auteur s'essaye encore à un nouveau genre et n'en finit pas d'étonner son lectorat. Si l'on reconnaît sa plume et son style, on ne sait jamais vraiment où l'attendre. 

L'histoire se déroule à la fin du XIXème siècle au nord-est de l'Italie. Frida, quinze ans, fuit sa région à bord d'une diligence après la pendaison de ses parents deux jours plus tôt, accusés de crimes odieux. Elle doit trouver refuge à Bologne, dans la maison du célèbre docteur Grüber.

Yves Grevet nous offre ici un roman d'aventure particulier puisqu'il s'inscrit dans l'univers des théories eugénistes. L'ambiance est oppressante et l'écriture remarquable, j'ai ressenti un malaise tout au long de ma lecture. Frida est une héroïne courageuse et intelligente qui, dans sa courte vie, a déjà traversé de dures épreuves. Pourtant elle n'en est qu'au début, car, sans le savoir, elle a mis les pieds là où il ne faut pas.
Difficile de se détacher du récit et de ne pas s'y plonger totalement. 
Un roman réussi et dérangeant.

Syros, 391 pages, 2015

mardi 23 octobre 2012

Nox T1 ~ Ici-bas (Yves Grevet)

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Je l'attendais au tournant ce roman ! Tellement conquise par la série Méto, j'avais peur d'être déçue par Nox.

La nox, c'est un brouillard opaque lié à la pollution qui plonge la ville basse dans le noir. Il y a ceux d'en-bas, les pauvres, les travailleurs, à l'espérance de vie réduite. Et puis il y a ceux d'en-haut, les nantis, les bien portants, qui souvent ignorent l'existence de ceux d'en-bas. Deux mondes que tout oppose, une ville dans l'obscurité, l'autre dans la lumière. Les trois narrateurs du roman sont issus de ces deux mondes et vont être amenés à se croiser au cours de l'histoire. Pourquoi et comment, vous le saurez en lisant Ici-bas !

J'ai mis un peu de temps à m'imprégner des lieux, à pénétrer dans cette atmosphère tellement étrange. Puis petit-à-petit, j'ai fait connaissance avec ces personnages écorchés et j'ai fini par me sentir des leurs, d'une certaine façon. 
C'est un roman d'anticipation et de dystopie si l'on veut, mais j'ai plutôt envie de parler de roman social avec ces différentes castes au sein de la société. Une fois encore, Yves Grevet nous gratifie d'un style net et sans fioritures, il va à l'essentiel et le lecteur ressort forcément marqué par cette lecture. Comme nombre de premiers tomes, on a affaire à un volume qui pose les jalons de l'histoire. Une histoire qui devrait connaître des rebondissements  par la suite vu la fin d'Ici-bas.
Voilà une nouvelle série prometteuse, sans crier au coup de coeur, je suis amplement convaincue par ce premier tome et suis avide de connaître la suite.

Syros, 417 pages, 2012

mardi 6 mars 2012

L'école est finie (Yves Grevet)

Deux raisons m'ont donné envie de lire ce roman de jeunesse, son auteur bien sûr, mais aussi le thème. Déjà, la couverture en dit long, et j'étais curieuse de découvrir cette société dans laquelle l'école n'a plus le même statut qu'aujourd'hui.
Nous sommes en 2028 et l'éducation désormais se monnaye. Quand on n'a pas les moyens de payer l'école pour ses enfants, celle-ci est prise en charge par des entreprises. Mais pas dans un but philanthropique, non, bien sûr. En contrepartie, les élèves doivent travailler dans l'entreprise qui finance leur scolarité.

En une quarantaine de pages seulement, L'école est finie brosse le tableau très sombre d'une société  où l'école n'est plus gratuite et accessible à tous. Où les enfants dès le plus jeune âge sont conditionnés par le fric, le marketing, le commerce. A l'école, on apprend son futur métier en alternance dès le cours préparatoire.

Certains parents s'inquiètent de cette "éducation au rabais".

Ils se disent que s'ils n'agissent pas maintenant, elle ne sera jamais capable de lire un vrai livre. 
- Un livre ! dis-je. Ah oui, c'est le truc qui ressemble à un catalogue Jardins et Maisons mais sans les prix et les photos. Mon père, autrefois, quand il était à l'école, il en lisait plusieurs par an. C'était bien avant la Grande Crise du début du XXIème siècle. Moi, je n'ai jamais essayé d'en lire un, c'est trop dur. 

Un roman d'anticipation engagé politiquement qui donne à réfléchir. Court, bien trop court, mais percutant. A mettre entre les petites et les grandes mains, pour ne pas oublier combien le rôle de l'école est important, mais aussi à quel point son statut est fragile.

Elles l'ont lu : Clarabel et Laure

Syros (Mini Syros), 43 pages, 2012

jeudi 25 août 2011

Seuls dans la ville entre 9h et 10h30 (Yves Grevet)

J'ai découvert la plume d'Yves Grevet avec l'incroyable série Méto. La barre était haute et le risque de déception immense. L'auteur nous propose ici un livre unique dans un tout autre genre, un roman avec une intrigue policière clairement orienté jeunesse. 

L'histoire démarre avec un exercice scolaire pour une classe de première. Le professeur de français demande à ses élèves de se poster quelque part dans le centre-ville entre 9h et 10h30 et d'écrire ce qu'ils voient ou imaginent. Cette expérience littéraire est couronnée de succès et à l'arrivée, ce sont 25 copies originales, drôles, touchantes, étonnantes. Mais en parallèle, ce 23 mars, un notaire est retrouvé assassiné à l'arrière de sa voiture. L'un des élèves décide alors d'enquêter sur l'affaire en recherchant des indices parmi les copies de ses camarades.

Ce que j'ai pensé de ce roman ? Plusieurs choses. L'écriture d'abord, fluide et vivante. L'idée ensuite, intéressante, originale. Enfin la construction du récit : les copies des élèves sont subtilement intégrées dans l'histoire et dans la narration. On a affaire à un texte drôle, bien construit, avec des éléments insolites qui en font tout le charme comme par exemple le club des mangeurs de gâteaux, tout simplement savoureux !

Un roman réussi donc, mais qui, malgré ses nombreuses qualités, ne m'a pas totalement séduite. Mes attentes étaient probablement trop élevées après Méto, je ne sais pas... Seuls dans la ville entre 9h et 10h30 est un texte léger, qui n'a donc pas la force et la profondeur de la trilogie qui a rendu l'auteur célèbre. Il faut lire ce livre sans projeter quoique ce soit, pour ce qu'il est, et alors vous passerez un agréable moment.

Le billet de Clarabel


Syros, 217 pages, 2011

samedi 13 mars 2010

Méto T3 ~ Le monde (Yves Grevet)

Après avoir lu le deuxième tome j'attendais avec une grande impatience de pouvoir découvrir ce dernier volet de la trilogie.
Je dois dire que Le monde achève la saga Méto de façon magistrale

Dès les premières pages, nous découvrons Méto et ses amis dans une situation qui ouvre de nouvelles perspectives, bonnes ou mauvaises. 
Yves Grevet exploite à fond les relations humaines dans ce troisième tome et tout au long de l'histoire le doute est permis. A chaque instant, on se demande quels sont les véritables alliés de Méto et où se cachent les traitres dans son entourage. Tout est jeu de manipulations qui n'en finissent pas.
Quant à Méto lui-même, il se révèle  encore davantage et devient extrêmement attachant. Courageux, loyal, intuitif, logique... ses qualités ne manquent pas, mais il est également vulnérable et devient un personnage complexe et proprement fascinant.
Au-delà de l'intrigue passionnante menée avec brio par l'auteur, se profile une lecture à un autre degré qui offre une véritable réflexion sur les fondements d'une société

La fin vient hélas, bien trop vite, mais si j'ai secrètement souhaité qu'il y eut davantage de développements, je dois reconnaître que l'auteur a su trouver le juste équilibre qui donne ce ton si particulier à l'histoire. Mention spéciale pour l'épilogue que je trouve parfait.

Je n'ai pas mis de coup de coeur pour les premiers tomes, j'attendais la fin pour juger de la qualité de cette série, et je peux dire à présent qu'elle va me marquer pour longtemps. Une trilogie qui vaut le détour.

Une dernière chose, parce que je suis très sensible à l'esthétique d'un livre, j'aime énormément la présentation et les couvertures des trois tomes qui sont signées Thomas Ehretsmann. Son blog ici.


L'avis de Clarabel


Syros - 379 pages

mercredi 10 mars 2010

Méto T2 ~ L'île (Yves Grevet)

Après La maison, voici donc L'île. J'ai une petite préférence pour le premier tome qui a été celui de la découverte. Lorsqu'il s'agit d'une trilogie, le deuxième tome est souvent un peu moins intéressant que les deux autres. Il occupe en effet une place peu confortable entre un début souvent haletant et prometteur et une fin révélatrice de nombreux secrets.

Néanmoins celui-ci a su conserver la part de mystère du récit que j'ai appréciée dans le tome 1, et surtout il ouvre des perspectives et s'attache davantage aux personnages que le premier tome qui ne fait que les présenter de façon sommaire. Dans L'île, on fait réellement connaissance avec les camarades de Méto (Méto lui-même étant le personnage que l'on connaît le mieux puisqu'il est le narrateur de l'histoire) et l'auteur laisse une grande place aux thèmes de l'amitié et de la solidarité qui semblent d'un coup prendre une grande importance dans le déroulement des événements.

Comme toujours, difficile d'en dire davantage de peur de dévoiler ce qui se passe dans ce deuxième tome, je préfère de loin vous laisser la surprise. Moins on en sait, plus on savoure une lecture, je trouve. Ah, si, je peux tout de même me permettre un conseil, si vous accrochez à cette série, prévoyez rapidement de vous procurer les trois tomes, car la fin du deuxième est assez terrible ! J'ai pour ma part commandé le dernier mais qui n'est pas arrivé assez vite, et maintenant je suis dans l'attente en me demandant où tout ça va bien nous mener ! Que c'est bon quand on accroche ainsi à une histoire !


Les avis de Clarabel (la fautive !), Faelys et Tiphanya

Et pour en savoir davantage sur cette fameuse série, vous pouvez consulter le site de l'éditeur qui propose entre autre des vidéos d'interview de l'auteur, une bande-annonce du tome 3 et la possibilité de lire les premières pages du tome 1.


Syros - 246 pages

Méto T1 ~ La maison (Yves Grevet)

Méto, c'est d'abord une couverture fascinante qui donne des frissons dans le dos... Publiée chez Syros, voilà une série française pour adolescents qui n'a pas à rougir devant la production littéraire anglo-saxonne. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il s'agit d'une trilogie dont le dernier tome vient juste de paraître. Plus d'excuses donc, pour ne pas se lancer dans cette lecture !

Le premier tome, La maison, promet une histoire à rebondissements et plante le décor pas très reluisant de cet univers étrange. Soixante-quatre jeunes garçons  partagent leur quotidien dans une maison dont ils ne sortent jamais. Les règles y sont strictes, les punitions pour avoir enfreint le règlement très sévères et la cruauté est de mise, que ce soit entre pensionnaires ou entre encadrants et élèves. Pourquoi et comment ces enfants sont-ils arrivés là, que deviennent-ils quand ils quittent la maison ? C'est précisément ce que Méto, un "grand rouge", aimerait savoir...

Le roman d'Yves Grevet n'est pas sans rappeler le célèbre 1984 de George Orwell. On est là en présence d'un scénario typique de dystopie avec le fameux "big brother" qui observe dans l'ombre.  La situation de départ dans ce type d'histoire est toujours la même, une société sur-contrôlée dans laquelle les hommes ont perdu leur libre arbitre et sont soumis à une autorité invisible.
Ce qui fait la force de Méto, c'est la façon dont l'auteur s'approprie ce genre pour en faire un roman original. Dès les premières pages on pénètre dans la maison, on découvre au fil des pages les us et coutumes du lieu et on cherche les indices qui nous permettront de comprendre ce qui s'y passe, et surtout pourquoi.
Ce premier tome, c'est le tome de la frustration. Du moins, je l'ai ressenti comme tel. Du début à la fin, je n'ai cessé de me poser des questions et les pages ne défilaient jamais assez vite pour m'apporter les réponses souhaitées. Et je dois être masochiste, car c'est justement ce que j'ai adoré, cette manière qu'a Yves Grevet de se contenter de suggérer les choses, ne délivrant les informations essentielles qu'au compte-goutte. Il y a une réelle maîtrise de l'intrigue dans cette retenue, et bien entendu on en redemande, impatient de découvrir la suite.

Syros - 246 pages