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samedi 18 avril 2020

L'âge d'ange (Anne Percin)

005900101.jpgPrésentation de l'éditeur :

La bibliothèque du lycée. C’était mon sanctuaire. L’abri sûr en cas de coup dur, le lieu saint à l’abri du vulgaire. C’était mon terrain de chasse favori, depuis que j’y avais découvert un gros livre relié de maroquin vert qui portait sur le dos ces lettres d’or : Amours des dieux et des héros. Je revenais toujours consulter ce livre, rêver à ces amours. M’éblouir d’images jusqu’à me brouiller la vue et la raison. Or, il arriva qu’un jour le livre disparut. Ce livre était ma machine à rêver. Qui avait pu m’en priver, sous prétexte d’un exposé banal, d’une simple lubie ?

Il m'est difficile de vous parler de ce livre, car si j'ai apprécié cette lecture, je ne suis pas certaine d'avoir saisi l'intention de l'auteure. Est-ce un texte engagé ? Une simple fiction ?
Toujours est-il que c'est un récit qui claque, qui émerveille par sa plume à la fois poétique et incisive.
Le temps de ces quelques pages, j'étais en apnée aux côtés de l'héroïne, plongée jusqu'au cou dans cette histoire amère et forte. On ne ressort pas indemne de ce livre.
Éblouissant.

L'école des loisirs (Médium Poche), 126 pages, 2018 pour la présente édition

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Existe aussi en version numérique

mardi 26 décembre 2017

Comment maximiser (enfin) ses vacances (Anne Percin)

9782812612725FS.gifQuelle merveilleuse surprise pour les fans de Maxime, de découvrir que la série n'était pas terminée et de pouvoir retrouver ses personnages dans un quatrième tome. Pour autant, je ne me suis pas jetée dessus dès sa sortie, j'ai voulu attendre un peu et savourer comme il se doit cette lecture. C'est que, mine de rien, cela faisait 5 années depuis la parution du troisième tome !

Pour cette quatrième saison, Maxime vient d'obtenir son bac mention très bien (excusez du peu !), mais il a raté son admission à Sciences Po, ce qui ne chagrine guère ses parents...
Cet été, il a décidé d'embarquer son groupe de musique, sa petite amie, sa sœur et ses deux meilleurs amis pour une tournée de concerts dans le cadre du festival de la Moule qui se déroule dans le bassin d'Arcachon. 
Une quinzaine au bord de l'océan entre musique, camping, disputes et fugue, le programme s'avère chargé !

Quel régal de retrouver la plume d'Anne Percin, qui plus est dans ma série-chouchou ! Et quel bonheur de repartir pour un tour en compagnie de Maxime, toujours aussi drôle et barré ! Les péripéties s'enchaînent, les dialogues sont enlevés, les situations plus cocasses les unes que les autres, bref, pas de temps mort dans ce roman qui s'engloutit tout seul et laisse le lecteur avec un sourire béat sur les lèvres ! Que du bon !

Rouergue (doAdo), 394 pages, 2017

mardi 27 septembre 2016

Sous la vague (Anne Percin)

9782812611032.jpgD'Anne Percin, je n'ai toujours pas lu l'avant-dernier roman (Les singuliers) qui m'attend sagement depuis plus d'un an, mais j'ai en revanche lu quasiment dès sa sortie Sous la vague.

Mars 2011, un tsunami déclenche une catastrophe nucléaire au pays du soleil levant, tandis que dans l’hexagone, l'entreprise familiale de Bertrand Berger-Lafitte est au bord de la faillite. Avec Fukushima, les bourses internationales et le marché du luxe s'effondrent. La société de Bertrand, spécialisée dans la production et la vente de Cognac, est indirectement touchée par ce terrible événement qui s'est produit à l'autre bout du monde.

Sous la vague est une comédie sociale qui m'a touchée. L'humour et les situations décalées côtoient des scènes de vie émouvantes et confèrent à ce livre une atmosphère douce-amère. Le roman est centré sur le personnage de Bertrand, cinquantenaire divorcé, un tantinet dépressif sur les bords, idéaliste et contemplatif. Mais le personnage qui m'a plu davantage encore, c'est celui du chauffeur de Bertrand, Eddy. De simple employé, il devient au fil des pages le confident de son patron. Petit à petit, l'homme d'affaires cède la place au père de famille, à l'ex-mari et au rêveur sous les yeux du lecteur. La relation entre Bertrand et Eddy est forte et étonnante, entre ces deux-là les rapports sont parfois inversés et les dialogues drôles et tendres à la fois. J'ai aimé pénétrer dans l'intimité de ces personnages, découvrir leur quotidien, leur vie d'homme en dehors de l'aspect travail. 

Un beau texte pour une jolie promenade entre estampes japonaises et cépages de Cognac.

Rouergue (La Brune), 199 pages, 2016

vendredi 23 octobre 2015

Ma mère, le crabe et moi (Anne Percin)

9782812609299FS.gifLe dernier né d'Anne Percin est partenaire de la campagne officielle de sensibilisation de l'Association " Le Cancer du Sein, Parlons-en ! ". Une opération qui a lieu tous les ans en octobre et dont le symbole est le ruban rose. 

Tania, quatorze ans, héroïne et narratrice de l'histoire, vit seule avec sa mère dans un village du Puy-de-Dôme. Leur vie paisible va être chamboulée le jour où la mère de Tania se découvre un cancer du sein.
J'appréhendais un peu cette lecture tout en faisant pleinement confiance à l'auteur pour nous proposer un roman fort mais pas larmoyant. Pari réussi. Anne Percin décrit le quotidien d'une famille ordinaire face à la maladie. Le portrait est réaliste, il est aisé pour le lecteur de s'identifier aux personnages et de partager à leurs côtés les émois et les épreuves qu'ils rencontrent. Heureusement, pour faire passer la pilule il y a aussi beaucoup d'humour dans ce récit.  Parce que finalement, c'est dans les heures graves que rire devient essentiel. J'ai souri et même ri à la lecture de certains passages, refermé le livre avec le cœur un peu serré aussi...  

C'est un sujet difficile mais Anne Percin s'en sort avec brio, elle signe là un très beau roman porteur d'espoir.

Rouergue (doAdo), 126 pages, 2015

lundi 8 décembre 2014

Comme des trains dans la nuit (Anne Percin)

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Les habitués de ce salon savent que la nouvelle n'est pas mon genre de prédilection. Mais ça, c'était avant de découvrir ce recueil. J'aime l'écriture d'Anne Percin, ce n'est pas une nouveauté, j'attends avec impatience chaque nouveau livre de sa plume (et fort heureusement je n'ai pas encore lu tous ses livres). Elle ne m'a jamais déçue, même si, bien sûr, j'aime certains titres plus que d'autres. Mais celui-ci, contre toute attente, va rejoindre ceux que j'ai préférés. 

C'est un petit volume qui regroupe quatre nouvelles : Comme des trains dans la nuit, Loin des hommes, Nirvana et La forge. Quatre nouvelles qui mettent en scène de jeunes héros en route vers l'âge adulte. Parfois ils trouvent la voie du bonheur, d'autres fois ils se trompent de chemin mais tous ont en commun d'être bien vivants, en quête de liberté. Ce ne sont pas des héros solitaires, ils vont par binômes, compagnons d'infortune ou de délire, amoureux ou amis. Hormis ces caractéristiques, les quatre textes portent sur des thématiques bien différentes et chacun a sa propre écriture. Anne Percin adapte son style à chaque duo et à chaque histoire, et il est vraiment étonnant de se dire que toutes les nouvelles sont bien écrites par le même auteur.

J'ai trouvé ce recueil magnifique et j'ai été très touchée, une fois encore, par la sensibilité de l'auteur et par sa perception du monde. Ma préférence va à la nouvelle Loin des hommes, qui raconte la première fois de deux adolescents, étonnante de pureté et de magie. 
Si vous aimez l'écriture d'Anne Percin, n'hésitez pas et lisez ce livre, je vous promets que vous ne serez pas déçus.

Rouergue (doAdo), 119 pages, 2011

mercredi 10 avril 2013

Western girl (Anne Percin)

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C'est décidé, dorénavant, à chaque fois qu'un nouveau roman d'Anne Percin sortira, je le lirai ! Voilà ce que je me suis dit en après avoir terminé la série Comment (bien) rater ses vacances.
Et donc, j'ai lu Western girl quasiment dès sa sortie (Voilà qui n'est pas très convainquant alors que je viens vous en parler un mois après, ahem.). Ce fut une lecture trop courte à mon goût, et j'ai retrouvé avec grand plaisir la plume de cet auteur que j'affectionne particulièrement.

L'histoire est celle d'Elise, passionnée de chevaux et de tout ce qui touche à la culture western en général. Elle va réaliser un rêve, celui de passer trois semaines dans un ranch aux USA, Middle-West. Tout s'annonce pour le mieux jusqu'à ce que la jeune fille rencontre la bande de jeunes snobs avec qui elle va devoir cohabiter pendant son séjour là-bas. 

Elise est une héroïne comme je les aime, pas nunuche, avec du plomb dans la cervelle et de la personnalité. Western girl est en fait son journal intime dans lequel elle raconte son départ, son séjour et le retour. Elle y relate ses mésaventures et d'emblée le lecteur éprouve de la sympathie pour cette adolescente qui se démarque de ses pairs. Un texte moins caustique que la série consacrée à Maxime, plus léger aussi d'une certaine façon, mais drôle et vivant. Au passage on s'instruira un peu sur l'univers équestre et celui des rodéos en particulier et l'on relèvera un parallèle avec Orgueil et préjugés de Jane Austen. Un roman délicieux mais pas mièvre pour un sou.

Le billet de Clarabel

 Rouergue (doAdo), 200 pages, mars 2013

mardi 13 novembre 2012

Comment devenir une rock star (ou pas) (Anne Percin)

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Quel bonheur de retrouver Maxime ! Il est tellement attendrissant et drôle ce personnage, on aimerait l'adopter, continuer de suivre ses frasques plus longtemps... 
Une fois encore, et sans surprise, j'ai passé un excellent moment avec ce roman qui clôt la série des aventures de Maxime en trois tomes. Pour celles et ceux qui n'auraient pas suivi (c'est mal), le premier c'était Comment (bien) rater ses vacances, une poilade pas possible, le coup de coeur de mon été 2011, suivi de Comment (bien) gérer sa love story, toujours aussi désopilant, le coup de coeur de mon hiver 2012.
Pas de coup de coeur pour ce troisième tome, mais vraiment je n'en étais pas loin, n'allez surtout pas déduire de l'absence de mon petit logo en forme de coeur que je n'ai pas aimé cette fin, car c'est tout le contraire.

Cette série je l'aime d'amour et j'aimerais la partager avec le plus grand nombre. Je la conseille, je l'offre, j'en parle, bref, je veux convaincre les foules qu'il y a mieux que les anti-dépresseurs (et bien plus inoffensif aussi). Parce que ces bouquins, encore une fois, faudrait les faire rembourser par la sécurité sociale, ils sont d'utilité publique ! Comment ça vous me trouvez trop euphorique ? Pourtant, la seule substance que j'ai consommée, c'est du papier... et de l'encre.

Quid de ce tome 3 ? Maxime à la fin du précédent tome s'était retrouvé dans une situation disons... compliquée. A l'approche de Noël, il se retrouve chez son tonton Christian qui va l'héberger quelques jours. Est-ce la découverte des vinyles ou la vapeur des joints de son parent (oui, parce que notre héros est clean, comme quoi, y a pas que la jeunesse qui se drogue) ? Toujours est-il que Maxime va avoir une révélation : il va monter un groupe de rock. 
Et nous voilà partis dans son sillage. Succession de gaffes, de trouvailles, de rires, de déconvenues, de désillusions aussi. Maxime explore toute la palette des émotions humaines, sans jamais se départir de son calme ni de sa philosophie de vie pour le plus grand bonheur du lecteur. A cela s'ajoute l'univers musical, puisque vous l'aurez compris, il est question de musique dans ce roman. Croisement d'époques, de goûts, d'artistes, il faudrait presque lire ce dernier opus avec un casque sur les oreilles. J'y ai bien pensé, mais trop tard. (Dommage, parce qu'à la fin du livre l'auteur nous propose une playlist.)

Voilà, Maxime, c'est fini, j'ai refermé le livre le sourire aux lèvres, juste frustrée que ce soit déjà la dernière page. Quand on aime, on ne voit pas le temps passer, c'est bien connu.

- Salut, tonton. Je t'appelle d'une cabine, à Paris. Enfin non, techniquement je t'appelle pas, c'est toi qui m'appelles. Enfin, je crois.
- Mais qu'est-ce qui se passe ?
J'ai eu envie de l'inquiéter encore un peu plus :
- En fait j'ai besoin que tu me planques. Je suis en cavale...
- En cavale ? Qu'est-ce que t'as fait ?
- Euh... J'ai acheté un téléphone à 7 euros.
Il y a eu un silence.
- Mais t'inquiète, j'ai payé ma dette à la société ! Je dois 150 euros à l'Etat français, j'ai dénoncé une pauvre famille sri-lankaise immigrée pour sauver les fesses d'une grande marque coréenne multimilliardaire. Je suis un Homme, un vrai.

* * *

Bon, on est d'accord que je ne prétends pas être un petit génie de la targui. Ni avoir la plus belle voix du monde. Mais, dans la vie, s'il ne fallait faire que des choses pour lesquelles on est naturellement doué, la plupart des gens passeraient leur temps à dormir, manger et baiser comme des lapins. 

* * *

Comme j'ai déjà du vous le dire, on n'est pas porté aux épanchements, chez les Mainard. On est plutôt du genre Tupperware : étanches, avec juste un petit soufflet pour faire le vide à l'intérieur. Histoire que la merde se conserve.

* * *

On avait dû dépasser son temps de gentillesse hebdomadaire. Ce mec a un forfait nice guy économique.

Les billets de Clara et Clarabel

Rouergue (doAdo), 321 pages, 2012

lundi 2 juillet 2012

Point de côté (Anne Percin)

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Ce roman m'a d'emblée fait penser à Le faire ou mourir (vous devez penser qu'il m'obsède, et c'est un peu le cas, j'y repense souvent depuis ma lecture). On y retrouve la même thématique, celle d'un ado qui va mal.

Pierre a 17 ans, il court à en perdre haleine pour se suicider à petit feu. Pour oublier son jumeau disparu il y a dix ans, sa mère dépressive depuis lors et son père qui fait l'autruche. Point de côté est écrit à la manière d'un journal intime dont Pierre est l'auteur. C'est un texte court mais intense et bouleversant. Il n'y a rien d'extraordinaire dans ce texte, rien que de très ordinaire au contraire, le poids du quotidien, le mal-être de ce jeune qui a perdu foi en la vie, qui n'attend plus rien d'elle. Mais les mots de Pierre viennent bousculer le lecteur. Pour autant, on ne sombre pas dans le pathos, l'écriture n'est pas oppressante mais percutante. Définitivement j'aime la plume d'Anne Percin, son style qui ne s'embarrasse pas de fioritures, direct et sincère. C'est à la fois beau et vrai. 


Tant d'énergie mérite qu'on s'y intéresse. Très vite, pour peu qu'on fasse l'effort de comprendre le jargon, on est frappé de trouver, dans les pensées des philosophes, des idées qu'on croyait être le seul à avoir.

* * *

Trente-six respirations enfermées dans une salle surchauffée, toutes ces sueurs d'adolescents qui s'additionnent... Parfois on sent les merveilleuses odeurs de l'herbe qu'on vient de tondre dans le parc d'en face... Des papillons blancs volent depuis les buissons défraîchis, des guêpes bourdonnent, le ciel étire ses nuages. la vraie vie est ailleurs, c'est tellement évident que ça ne s'explique pas.

* * *

Sans doute que le cimetière est un lieu de mémoire, qui est là pour témoigner que quelqu'un a vécu. Une piqûre de rappel, après le vaccin de la mort.

* * *

Mon père m'a fait opportunément remarquer qu'il serait bon d'optimiser mes résultats en mathématiques, dans le but de décrocher mon bac S. Mon père est comptable.


Elles l'ont lu aussi : Clara, Laurence, Sylire

Thierry Magnier, 159 pages, 2006

samedi 25 février 2012

Comment (bien) gérer sa love story (Anne Percin)


Ce roman est la suite des aventures de Maxime qui m'avaient tant fait rire. Je ne vous cacherai pas que j'avais une petite appréhension à lire ce nouvel opus, craignant la surenchère inutile après un début tellement jubilatoire. Que nenni ! J'ai pris un plaisir immense à lire Comment (bien) gérer sa love story. Les vacances sont terminées, Maxime a regagné la demeure familiale et par la même occasion le chemin du lycée. En quelques semaines sa misérable existence s'est considérablement améliorée puisque le jeune homme dispose à présent d'un smartphone, d'une guitare, et, surtout, d'une petite amie ! Mais avec Natacha, la vie n'est pas un long fleuve tranquille. 

Les passions de ma copine sont, dans l'ordre :
1-La psychologie (elle pousse le vice jusqu'à l'étudier)
2-Sortir avec ses amis trop-cool-qui-fument-des-ouinjes
3-Sauver la planète grâce à l'écologie militante altermondialiste
4-La world music ethno-engagée

Maxime, de son côté, est en classe de terminale et a pour ambition de décrocher son bac avec mention pour entrer à Sciences Po. Mais un lycéen qui bosse, ça n'est pas "in" et les potes de Maxime n'ont pas fini de se moquer de lui.

Oui, je bosse, et alors ? Quand on me fait remarquer que mes 18/20 me laissent des cernes sous les yeux et des auréoles sous les bras, je laisse dire. Je parviens même à sourire. Un exploit, quand on connaît le fond de mon caractère qui n'est pas franchement porté à la tolérance... Je me dis qu'après tout, quand je ferai de la politique pour de bon, j'aurai pas fini de côtoyer des cons. Ça me fait un stage.

Quand il ne bûche pas sur ses devoirs, Maxime supervise ceux de sa petite soeur Alice :

Depuis le mois de septembre, Alice n'arrêtait pas de se plaindre des cours de collège "hyper trop durs" - à l'entendre, on aurait cru qu'elle venait d'intégrer Polytechnique, alors que tout le monde sait que la cinquième, c'est juste une année que tu passes à étudier les châteaux forts.

Maxime joue de la guitare mais son talent n'est pas toujours apprécié, même par ses amis.

J'ai enfin osé tourner la tête vers le canapé où Alex et Kévin étaient restés scotchés. Personne ne disait rien. Pire : ils ne souriaient même pas. Alex s'est enfin dévouée pour résumer le sentiment général par un commentaire bref, mais efficace :
- On dirait Dark Vador qui s'est pris les couilles dans une porte.
On peut toujours compter sur elle pour apporter une touche de raffinement et de sophistication à une conversation.

Enfin, pour gagner un peu d'argent, Maxime s'occupe de Gédéon après la classe, un enfant atteint du syndrome d'Asperger, ce qui met en transe Natacha (qui est étudiante en psycho, rappelons-le).

Un mercredi de décembre, j'étais de sortie avec Gédéon au Jardin des Plantes. Sa mère lui avait promis, s'il était bien sage, qu'il aurait le droit d'aller avec moi à la Galerie de Paléontologie.
On peut se demander ce que madame F. entendait par être bien sage, étant donné que Gédéon ne fait pas de colère, se lave les mains douze foiqs par jour, ne casse rien, ne tache jamais ses habits, fait tous ses devoirs à l'avance et va se coucher à huit heures après s'être lavé les dents pendant trois minutes, très exactement. 
Evidemment, il lui arrive de hurler à l'école, surtout quand il y a sport. Mais franchement, qui pourrait l'en blâmer ?

Voilà, vous l'aurez compris, ce bouquin c'est un condensé de bonne humeur et de rigolade, le tout servi par une écriture truculente. Maxime m'a fait rire pratiquement à chaque page et j'ai A-DO-RE ce deuxième tome.
Lisez cette suite si ce n'est déjà fait ou bien procurez-vous le premier tome de toute urgence, vous verrez, lire les aventures de Maxime c'est euphorisant et bon pour la santé.


Lu aussi par Clara, Clarabel et Laure


Rouergue (doAdo), 244 pages, novembre 2011

dimanche 13 novembre 2011

Le premier été (Anne Percin)

Ce n'est que le deuxième roman que je lis de l'auteur mais certainement pas le dernier. Je l'ai découverte avec Comment (bien) rater ses vacances, un roman totalement jubilatoire que j'ai adoré.
Le premier été ne verse pas du tout dans le même registre et pourtant cette lecture m'a confirmé tout le bien que je pensais de l'écriture d'Anne Percin

Ne vous méprenez pas et ne vous fiez pas à la couverture ni au titre, Le premier été est un roman dur et douloureux, pas de ceux que l'on emporte à la plage pour se détendre. 
Deux soeurs se retrouvent en Haute-Saône par une fin d'été pour vider la maison familiale après le décès de leurs grands-parents. Catherine la benjamine entreprend alors de conter la terrible histoire qu'elle a vécue quinze années plus tôt dans ce même village. 

Les descriptions du temps qui passe, des paysages, la sensualité des êtres et dans le même temps la cruauté des mots, de la vie. C'est un savant mélange entre les souvenirs, l'exaltation des sens et ce passé terrible qui assomme le lecteur et le laisse coi.
La tension est présente dès les premières pages, on sent d'emblée que l'on s'achemine vers un récit très sombre et l'on a peur de ce qu'on va trouver au bout.
Une histoire qui fait mal, qui chamboule, servie par une écriture percutante et poétique à la fois. Il y a dans ce roman une espèce de dualité entre le beau et l'horreur, la douceur et la méchanceté. 

Un roman qui ne laisse pas indemne, une vraie claque. Superbe.

A le voir si raisonnable, si distant, ravalant sa peine et les larmes qui auraient dû couler, on comprenait qu'il venait de vieillir prématurément. Tous les crève-coeurs de l'enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n'est rien d'autre qu'un réseau de stigmates. 


Ce qu'en ont pensé ICB, Clara et Laure


Rouergue (La brune), 162 pages, août 2011

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