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Ce roman m'a d'emblée fait penser à Le faire ou mourir (vous devez penser qu'il m'obsède, et c'est un peu le cas, j'y repense souvent depuis ma lecture). On y retrouve la même thématique, celle d'un ado qui va mal.

Pierre a 17 ans, il court à en perdre haleine pour se suicider à petit feu. Pour oublier son jumeau disparu il y a dix ans, sa mère dépressive depuis lors et son père qui fait l'autruche. Point de côté est écrit à la manière d'un journal intime dont Pierre est l'auteur. C'est un texte court mais intense et bouleversant. Il n'y a rien d'extraordinaire dans ce texte, rien que de très ordinaire au contraire, le poids du quotidien, le mal-être de ce jeune qui a perdu foi en la vie, qui n'attend plus rien d'elle. Mais les mots de Pierre viennent bousculer le lecteur. Pour autant, on ne sombre pas dans le pathos, l'écriture n'est pas oppressante mais percutante. Définitivement j'aime la plume d'Anne Percin, son style qui ne s'embarrasse pas de fioritures, direct et sincère. C'est à la fois beau et vrai. 


Tant d'énergie mérite qu'on s'y intéresse. Très vite, pour peu qu'on fasse l'effort de comprendre le jargon, on est frappé de trouver, dans les pensées des philosophes, des idées qu'on croyait être le seul à avoir.

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Trente-six respirations enfermées dans une salle surchauffée, toutes ces sueurs d'adolescents qui s'additionnent... Parfois on sent les merveilleuses odeurs de l'herbe qu'on vient de tondre dans le parc d'en face... Des papillons blancs volent depuis les buissons défraîchis, des guêpes bourdonnent, le ciel étire ses nuages. la vraie vie est ailleurs, c'est tellement évident que ça ne s'explique pas.

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Sans doute que le cimetière est un lieu de mémoire, qui est là pour témoigner que quelqu'un a vécu. Une piqûre de rappel, après le vaccin de la mort.

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Mon père m'a fait opportunément remarquer qu'il serait bon d'optimiser mes résultats en mathématiques, dans le but de décrocher mon bac S. Mon père est comptable.


Elles l'ont lu aussi : Clara, Laurence, Sylire

Thierry Magnier, 159 pages, 2006