Point de côté (Anne Percin)
lundi 2 juillet 2012
Ce roman m'a d'emblée fait penser à Le faire ou mourir (vous devez penser qu'il m'obsède, et c'est un peu le cas, j'y repense souvent depuis ma lecture). On y retrouve la même thématique, celle d'un ado qui va mal.
Pierre a 17 ans, il court à en perdre haleine pour se suicider à petit feu. Pour oublier son jumeau disparu il y a dix ans, sa mère dépressive depuis lors et son père qui fait l'autruche.
Point de côté est écrit à la manière d'un journal intime dont Pierre est l'auteur. C'est un texte court mais intense et bouleversant. Il n'y a rien d'extraordinaire dans ce texte, rien que de très ordinaire au contraire, le poids du quotidien, le mal-être de ce jeune qui a perdu foi en la vie, qui n'attend plus rien d'elle. Mais les mots de Pierre viennent bousculer le lecteur. Pour autant, on ne sombre pas dans le pathos, l'écriture n'est pas oppressante mais percutante. Définitivement j'aime la plume d'Anne Percin, son style qui ne s'embarrasse pas de fioritures, direct et sincère. C'est à la fois beau et vrai.
Tant d'énergie mérite qu'on s'y intéresse. Très vite, pour peu qu'on fasse l'effort de comprendre le jargon, on est frappé de trouver, dans les pensées des philosophes, des idées qu'on croyait être le seul à avoir.
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Trente-six respirations enfermées dans une salle surchauffée, toutes ces sueurs d'adolescents qui s'additionnent... Parfois on sent les merveilleuses odeurs de l'herbe qu'on vient de tondre dans le parc d'en face... Des papillons blancs volent depuis les buissons défraîchis, des guêpes bourdonnent, le ciel étire ses nuages. la vraie vie est ailleurs, c'est tellement évident que ça ne s'explique pas.
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Sans doute que le cimetière est un lieu de mémoire, qui est là pour témoigner que quelqu'un a vécu. Une piqûre de rappel, après le vaccin de la mort.
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Mon père m'a fait opportunément remarquer qu'il serait bon d'optimiser mes résultats en mathématiques, dans le but de décrocher mon bac S. Mon père est comptable.
Elles l'ont lu aussi : Clara, Laurence, Sylire
Thierry Magnier, 159 pages, 2006
Commentaires
Obligé, je note ;o)
J'ai (enfin) un roman d'Anne Percin dans ma PAL (Comme des trains dans la nuit), je vais pouvoir me faire une idée de sa façon d'écrire.
je viens de terminer "le faire ou mourir" trouvé sur les rayons de ma médiathèque, ...pffffff toute secouée par cette lecture ! quelle sensibilité, que de finesse ... ce sera pour moi aussi une lecture marquante! merci pour ce partage!
J'ai bien l'intention de lire "le faire ou mourir". Il fait l'unanimité.
oui, moi aussi, j'aime beaucoup Anne Percin, que ce soit quand elle écrit pour la jeunesse ou pour la littérature générale.
Lisez Le faire ou mourir ! Il le faut !
Mais en toute amitié et respect pour le roman de Claire-Lise, que j'ai adoré, je me permets de faire ici remarquer que Point de Côté est paru il y a plus de six ans. La ressemblance que moi aussi j'y ai trouvé avec "Le Faire..." est, comme on dit, purement fortuite, et témoigne simplement d'une certaine proximité de sensibilité (qui explique sans doute que nous nous retrouvions désormais toutes deux sous la bannière du Rouergue...)
pour moi aussi Le faire ou mourir fut une lecture de toute beauté, alors si Anne Percin (dont j'adore l'écriture) écrit sur le même thème je suis preneuse.
Humm, les histoires d'ado qui vont mal : très peu pour moi... Même si tu as aimé...
Moi cet été, je veux du léger et des papillons ...
J'ai un roman d'Anne Percin dans ma pal (c'est tout récent ^^)
@Adalana : Ah, celui-là je ne le connais pas !
@claicile : Tu m'en vois ravie !
@sylire : J'espère qu'il te plaira.
@constance : Une plume qui ne laisse pas indifférente.
@AP : Vous avez traité du même thème toutes les deux mais chacune avec votre sensibilité, la comparaison s'arrête au "sujet", après ce sont deux romans différents. Merci de faire vibrer les lecteurs ainsi...
@bouma : C'est aussi un roman fort, il faut choisir son moment pour le lire.
@Cess : Quand je repense à ton dernier billet, je ne peux m'empêcher de glousser bêtement ! :o)
@Lilibook : Lequel ?
Je sens que je vais aimer aussi. Jusque-là je n'ai jamais été déçue que ce soit par l'écriture, le choix des sujets, ou le regard posé sur le monde...
@somaja : Pas de raison donc que tu le sois à présent !