L'ogresse poilue
Nathalie Choux, Fabienne Morel et Debora Di Gillio
Syros, 2012

L'ogresse poilue est un album audio à double titre. D'abord parce qu'il est accompagné d'un CD, mais surtout parce que c'est justement l'enregistrement de l'histoire qui en fait tout le sel. L'humour, la diction et l'accent de Fabienne Morel et Debora Di Gillio font de ce conte un moment pétillant qu'il serait dommage de bouder. Une histoire qui n'est pas sans rappeler celle du Petit chaperon rouge, avec un texte vivant et drôle et des illustrations tout en douceur. Un album qui sort de l'ordinaire et séduira les plus jeunes comme les grands enfants. Petit matelot qui aime particulièrement les livres audio a été séduit.

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Une bonne nouvelle
Julia Billet et Alice Bohl
Océan (Ti lecteurs), 2012

C'est l'histoire d'un garçon qui en a assez des misères du monde, qui veut échapper à la triste réalité. On est un mercredi et Arthur décide que cette journée sera belle, juste belle. Il va fuir la radio, la télévision, les journaux... et rencontrer Alice. Une fable moderne admirablement servie par la tendresse des dessins et la poésie des mots. Un petit livre qui cache un grand trésor, le bonheur de l'instant, le temps retrouvé, rêver un peu... Beau et délicat à la fois, cet album m'a touchée. Ou comment se glisser dans un cocon douillet hors des turpitudes de la vraie vie, celle qui parfois blesse et fait mal. Un superbe album à réserver  pour les plus grands (8 ans) qui sauront l'apprécier à sa juste valeur .

Les lions ne mangent pas de croquettes
André Bouchard
Seuil Jeunesse, 2012

Le titre et le dessin de couverture donnent le ton, cet album fait dans l'humour noir. Les illustrations suggèrent ce que le texte ne dit pas franchement, les deux se complétant à merveille. Cette histoire qui séduira petits et grands est drolissime, tout simplement ! Bien qu'il soit dédié aux jeunes lecteurs, cet album mérite l'accompagnement de l'adulte car certaines scènes ne sont pas aisément compréhensibles sans explication. En effet, on est souvent dans l'implicite, et cela ne fonctionne pas à tout âge. Mais une fois que l'enfant a compris ce qui se passe, succès garanti ! Petit matelot a été tour à tour outré, ému et amusé, grand matelot a beaucoup apprécié aussi. Quant à moi, j'ai gloussé plus d'une fois, je dois bien l'avouer. Un bijou de drôlerie et de tendresse réunies.

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Va-t-en-guerre
Dedieu
Seuil Jeunesse, 2012

Va-t-en guerre est l'histoire d'un roi bête et méchant qui ne rêve que de guerre. Il en rêve tellement, que n'ayant pas d'ennemi il va finir par diviser son armée en deux pour se battre contre lui-même ! La mise en page est sublime entre illustrations et mise en valeur du texte avec une police de caractères contemporaine  et épaisse. Les dessins en noir (avec un peu de jaune pour la couronne royale), savant mélange de caricature et d'esthétisme donnent une impression incroyable. L'histoire elle, n'est pas dénuée de morale et c'est tant mieux, de quoi faire réfléchir nos têtes blondes sur la guerre et la violence en général. Superbe.

Pourquoi lisons-nous ? N'est-ce pas dans l'espoir d'une vie plus dense, plus ronde, des journées plus vastes, plus claires, un monde plus lumineux, un avenir viable, un passé compréhensible, oui : les livres, lorsqu'ils sont lus par ceux, innombrables , à qui ils sont destinés, sont simplement vivants. 
Ils sont la chance que l'on peut saisir, l'ouverture inattendue, les autres dans leur impensable mystère. Un espoir. Une force.

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La littérature est un fleuve. A sa source, se trouvent les livres qu'a aimés un enfant.

Allez savoir pourquoi (les voies du lecteur sont impénétrables), un an après (et après tout le monde) avoir découvert la série de la Chasseuse de la nuit, j'ai eu une envie soudaine de m'y remettre. Je me suis donc empressée de répondre à mon caprice et me suis plongée dans le troisième tome, Creuser sa tombe. Ce qu'il y a de bien avec cette série, ai-je pu constater, c'est que l'on peut faire une longue pause et se replonger dedans sans aucun problème.
Dès les toutes premières lignes, on a droit à une scène d'action, le décor est planté, ce sera ainsi quasiment tout du long jusqu'à la dernière page. On ne pourra pas reprocher à Jeaniene Frost un manque de rythme ! D'ailleurs je ne m'en plains pas car c'est très agréable à lire, on a l'impression d'être dans un film et c'est très prenant. Le personnage de Cat me plaît toujours autant, c'est une héroïne forte, drôle et téméraire. Les personnages secondaires sont également très charismatiques et je les ai retrouvés avec bonheur, un peu comme si je rentais à la maison me mettre au coin du feu, vous voyez ? Mention spéciale pour Vlad et la fameuse rencontre avec Cat, totalement désopilante.
Voilà une série qui ne se prend pas la tête (ni celle de ses lecteurs) et tient bien la route.

Titre original : At Grave's End
Traduit de l'américain par Frédéric Grut
Milady, 416 pages, 2009 pour l'édition originale, 2010 pour la traduction française

Mon premier atlas de la Terre
Cécile Jugla, Sandra Laboucarie, Julie Mercier
Tourbillon, 2012

Voilà un premier atlas tout-à-fait charmant pour s'initier à la géographie. D'un côté, un planisphère (et ses vignettes autocollantes) qui fait en même temps office de couverture, de l'autre un livret. Chaque continent est abordé à travers quelques éléments caractéristiques liés à la culture, à la faune, à la flore ou encore au mode de vie. Cet ouvrage original dans sa conception peut être abordé de plusieurs façons, soit en utilisant le planisphère et le livret en parallèle, soit séparément. Les textes sont intéressants, les illustrations adorables et les enfants sont séduits par les images à coller. Sur ce dernier point, un reproche, les autocollants sont épais et trop grands pour être tous collés correctement sur la carte, il faudra donc choisir de ne pas tous les mettre ou bien accepter de coller l'image d'un animal terrestre dans l'eau par exemple ! Les autocollants peuvent être décollés et recollés à l'envie, mais là encore ce n'est pas si évident que cela. J'aurais préféré des vignettes électrostatiques comme dans Un tour du monde, bien plus pratiques à mon goût. Ceci reste toutefois une critique minime, car, ce détail mis à part, j'ai trouvé l'ensemble extrêmement bien conçu. Mon premier atlas de la Terre est un documentaire ludique et attrayant.

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Moi en pyjamarama
Michaël Leblond, Frédérique Bertrand
Rouergue, 2012

Au début de l'année, je découvrais New York en pyjamarama et c'est avec bonheur que j'ai ouvert le troisième tome de cette série. Cette fois, on n'est plus dans une ville mais dans le corps humain. On visite tour à tour l'estomac, le cerveau, le coeur, et l'on voit bouger toutes ces cellules qui s'agitent en nous. Encore une fois, j'ai été bluffée par les animations. Je craignais la redondance, mais au contraire, j'ai été surprise par ces dessins toujours plus impressionnants. Vous l'aurez compris, ce n'est pas un album pour raconter une histoire mais un album original qui propose des illusions optiques étonnantes. Succès garanti auprès des petits et des grands !
Ci-dessous vous pouvez en voir un extrait avec la fameuse fiche rayée en plastique qui permet de voir les animations. Sur une photo ça ne rend pas aussi bien que dans la réalité bien sûr, d'autant qu'il faut bouger ladite fiche pour créer une impression de mouvement, mais ça donne déjà un aperçu.

Monstres
Anne-Sophie Baumann et Dankerkeroux
Nathan (Les albums Kididoc), 2012

Je l'ai dit et redit, j'aime la collection des Kididoc éditée par Nathan. Lorsque l'on veut faire plaisir à un jeune lecteur, c'est toujours une valeur sure pour trouver un documentaire sur un sujet qui l'intéressera. Mais cette fois, le documentaire que je vous présente porte sur la fiction et plus exactement sur les créatures fantastiques que l'on peut rencontrer dans la littérature.  Ce bréviaire des "monstres" célèbres est doté comme tous les autres Kididoc de pages pop-up, de multiples rabats et autres animations. Pour chaque créature des explications, et en toile de fond une histoire (fantastique donc !) qui promène le lecteur d'un univers à l'autre. Un très bel album qui a ravi mes matelots et moi-même.