Je ne sais pas pour vous, mais moi, il m'est déjà arrivé de m'imaginer en prison.
Comme ça, pour rien, c'est juste une idée qui me traverse parfois l'esprit.
Alors voilà, tout à coup je suis dans une cellule grise avec rien, si ce n'est un lit entouré de murs. Sans doute l'image qui me revient est celle de Burt Lancaster dans Le prisonnier d'Alcatraz. Et en noir et blanc, s'il vous plaît !
Dans cette cellule, il n'y a rien à faire. Et c'est là, dans mon costume rayé, que je me dis qu'il ne me reste que ce qui est en moi. Comme mon imaginaire. Ca fait partie des choses qu'on ne peut pas m'enlever. Jamais. C'est à moi, indissociable de moi.
En fait, c'est moi.
Cet imaginaire, il est né il y a longtemps.
Il est le fruit de toutes les histoires que j'ai lues, vues ou entendues.

Extrait de Lire est le propre de l'homme