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samedi 13 avril 2013

La vague des albums #27

Trois albums qui n'ont rien en commun, si ce n'est peut-être, leur originalité. Ils sont de ceux que l'on remarque, parce que différents.

Forêt-wood
José Parrondo et Olivier Douzou
Le Rouergue, mars 2013

Un album qui marque les 20 ans de la maison d'édition Le Rouergue jeunesse et qui réunit deux auteurs-illustrateurs autour d'une idée un peu folle, celle de créer une forêt imaginaire. Forêt-wood est un catalogue d'arbres inventés, sortis tout droit de l'imaginaire délirant de ces deux artistes. De la créativité, de l'humour, un soupçon de poésie, voilà de quoi rendre un bel hommage aux arbres, si précieux. Et si vous aussi, vous avez envie de participer à la fête, Le Rouergue vous propose de planter votre arbre sur le site dédié ; tout le monde peut participer, petits et grands.

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ForetWood2.jpgLes dix droits du lecteur
Daniel Pennac et Gérard Lo Monaco
Gallimard jeunesse, 2012

Ceux qui ont lu Comme un roman reconnaîtront les fameux droits du lecteur édictés par Daniel Pennac. Parmi eux, le droit de ne pas lire, le droit de sauter des pages, le droit au bovarysme, etc. Gallimard jeunesse a eu la bonne idée d'éditer ces droits en album pop-up. Un bel ouvrage qui met en valeur cet extrait si célèbre de l'essai de Pennac sur la lecture. A posséder pour tous les amoureux du livre et à montrer aux autres, parce que, encore une fois, on a le droit de ne pas aimer lire (même si ça me fend le coeur).

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Voyage polaire - Laponie
Fabien Fernadez
Editions Nomade (Au fil des images), 2011

Avec cet album , nous suivons les traces du renard polaire, cet adorable mammifère qui occupe la Laponie, territoire des Saami. Après une préface passionnante écrite par Marie-Hélène Baconnet - journaliste documentariste - qui expose les caractéristiques et l'histoire du renard polaire, on plonge dans les sublimes illustrations de Fabien Fernandez. Un album sans texte mais dont les images mettent en scène un récit facile à imaginer et à raconter. Les plus jeunes admireront les dégradés de bleu, les plus âgés s'intéresseront également à l'aspect scientifique de la préface. De quoi donner des envies de voyages avec ce petit (mais superbe) album.

Le billet de Marilyne à qui je dois cette jolie découverte

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vendredi 5 mars 2010

Chagrin d'école (Daniel Pennac)

De Daniel Pennac, j'ai lu avec grand plaisir la saga Malaussène (dont j'ai d'ailleurs tout oublié avec les années, c'est terrible cette mémoire-passoire !), aimé Comme un roman, en particulier pour les droits du lecteur auxquels j'adhère totalement, et étudié avec une classe L'oeil du loup.
Chagrin d'école que j'avais repéré à sa sortie m'a été offert par une amie d'enfance, en clin d'œil à nos années passées côte à côte sur les mêmes bancs du collège.

Ce que je ne savais pas en ouvrant ce livre, c'est que j'allais y découvrir une facette que je ne connaissais pas de l'auteur, son passé de cancre. Un cancre devenu professeur puis romancier, ça pique la curiosité du lecteur ! Mais si Chagrin d'école (j'aime beaucoup ce titre que je trouve poétique) commence comme une autobiographie, la dernière page tournée, il m'apparaît davantage comme un essai sur l'échec scolaire. Le terme essai peut faire fuir certains lecteurs, mais ce texte n'est point ennuyeux et se laisse lire très facilement. J'y ai retrouvé ce que j'aime dans l'écriture de Pennac, ce côté fantaisiste, humoristique et parfois légèrement décalé, mais aussi ce ton de sincérité.
Sous ses dehors bonhomme, Daniel Pennac nous livre des pensées profondes avec une réelle émotion. Je me suis laissée porter avec plaisir par les mots, j'ai souri, froncé les sourcils aussi, car je n'ai pas toujours partagé la vision de l'auteur, mais j'ai apprécié cette lecture. Je lui reproche cependant cette vision "unique", cette systématique prise de position en contre-pied de la pensée "commune". Je penche pourtant plutôt du côté du point de vue de l'auteur, mais sa démonstration m'a parfois, je le confesse, un tantinet exaspérée.

Malgré ce petit bémol, une belle lecture pour aller à la découverte du cancre Pennacchioni et réfléchir (un peu) à la façon dont les élèves en difficulté vivent leur scolarité.

Ah ! Terribles sentinelles, les majuscules ! Il me semblait qu'elles se dressaient entre les noms propres et moi pour m'en interdire la fréquentation. Tout mot frappé d'une majuscule était voué à l'oubli instantané : villes, fleuves, batailles, héros, traités, poètes, galaxies, théorèmes, interdits de mémoire pour cause de majuscule tétanisante.

Il y a ce père, agacé, qui m'affirme, catégorique :
- Mon fils manque de maturité.
Un homme jeune, strictement assis dans les perpendiculaires de son costume. Droit sur sa chaise, il déclare d'entrée de jeu que son fils manque de maturité. C'est une constatation. Ça n'appelle ni question ni commentaire. Ça exige une solution, point final.
Je demande tout de même l'âge du fils en question.
Réponse immédiate :
- Onze ans déjà.
C'est un jour où je ne suis pas en forme. Mal dormi, peut-être. Je prends mon front entre mes mains, pour déclarer, finalement, en Raspoutine infaillible :
- J'ai une solution.
il lève un sourcil. Regards satisfait. Bon, nous sommes entre professionnels. Alors, cette solution ?
Je la lui donne :
- Attendez.
il n'est pas content. La conversation n'ira pas beaucoup plus loin.
- Ce gosse ne peut tout de même pas passer tout son temps à jouer !
le lendemain je croise le même père dans la rue.
même costume, même raideur, même attaché-case.
mais il se déplace en trottinette.
Je jure que c'est vrai.

Dans ma famille, j'avais surtout regardé les autres lire : mon père fumant sa pipe dans son fauteuil, sous le cône d'une lampe, passant distraitement son annulaire dans la raie impeccable de ses cheveux, un livre ouvert sur ses genoux croisés ; Bernard, dans notre chambre, allongé sur le côté, genoux repliés, sa main droite soutenant sa tête... Il y avait du bien-être dans ces attitudes. Au fond, c'est la physiologie du lecteur qui m'a poussé à lire.

Un grand merci Nawal, pour ce beau cadeau qui a attendu trop longtemps dans ma bibliothèque !

Lecture commune avec Abeille, Christelle et Cynthia (au moment où je poste mon billet, seule Cynthia a rendu sa copie, je rajouterai les liens vers les billets de mes autres camarades plus tard)

Gallimard (collection Blanche) - 304 pages

samedi 26 janvier 2008

L'oeil du loup (Daniel Pennac - Catherine Reisser)

Un enfant et un loup dans un zoo. Deux histoires que la géographie oppose et qui finalement se rejoignent.
Afrique, petit orphelin qui a découvert toutes les couleurs de l'Afrique (la jaune, la grise, la verte) ; Loup Bleu qui a été capturé en Alaskaen voulant défendre sa petite soeur Paillette.
Il y a l'oeil du loup, l'oeil de l'homme et l'autre monde , celui dans lequel ils se sont trouvés.
Une histoire originale, poétique, drôle, intrigante.
Un roman suggéré à partir de 9 ans (le texte est simple mais le système de narration trop complexe pour les jeunes lecteurs) dont la lecture est également plaisante pour les adultes. Et un auteur de talent, bien sûr !

Nathan (collection Pocket jeunesse) - 92 pages