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mercredi 1 mars 2023

La vague des BD #35

Vague de BD spéciale témoignages.
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Présentation de l'éditeur :

New Jersey, 1918. Edna Bolz entre comme ouvrière à l’United State Radium Corporation, une usine qui fournit l’armée en montres. Aux côtés de Katherine, Mollie, Albina, Quinta et les autres, elle va apprendre le métier qui consiste à peindre des cadrans à l’aide de la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère) à un rythme constant. Mais bien que la charge de travail soit soutenue, l’ambiance à l’usine est assez bonne. Les filles s’entendent bien et sortent même ensemble le soir. Elles se surnomment les « Ghost Girls » : par jeu, elles se peignent les ongles, les dents ou le visage afin d’éblouir (littéralement) les autres une fois la nuit tombée. Mais elles ignorent que, derrière ses propriétés étonnantes, le Radium, cette substance qu’elles manipulent toute la journée et avec laquelle elles jouent, est en réalité mortelle. Et alors que certaines d’entre elles commencent à souffrir d’anémie, de fractures voire de tumeur, des voix s’élèvent pour comprendre. D’autres, pour étouffer l’affaire...

Une BD-témoignage sur un thème que je ne connaissais pas et dont je n'avais encore jamais entendu parler jusqu'à présent.
Le récit est glaçant, d'autant plus quand on sait qu'il est fidèle à la réalité. Ce qui est arrivé à ces ouvrières est absolument terrible. Malheureusement ce ne sont ni les premières ni les dernières à avoir encouru de graves dangers dans le cadre de leur travail. Aussi écœurant et inadmissible que cela puisse être, il y aura toujours dans le monde des personnes qui risquent leur vie quotidiennement au travail. 
Un album édifiant à découvrir.

Radium Girls
Cy
Glénat, 2020

9782413038993-001-X.jpegPrésentation de l'éditeur :

Ce premier opus des Reflets du Monde prend racine dans les voyages de Fabien Toulmé au Liban, au Brésil et au Bénin. Il y raconte 3 combats, 3 luttes menées par des citoyens qui s’engagent. Ou plutôt par des citoyennes, car, dans ces mouvements, les femmes occupent une place centrale.

Je n'ai découvert l'œuvre de Fabien Toulmé qu'il y a deux ans, mais depuis j'ai lu quasiment tous ses albums. Que ce soit dans des récits de fiction, ou - comme ici - des témoignages, ses qualités de conteur sont immenses.
En lutte est le premier volet d'une série (trois tomes si j'ai bien saisi) qui s'intitule Les reflets du monde. Au cours de ses voyages, l'auteur observe les gens qu'il rencontre et restitue en dessins ses observations, ce qu'il apprend et ce qu'il comprend du monde qui l'entoure.
Dans ce tome 1, il nous emmène successivement au Liban, au Brésil et au Bénin pour suivre les combats de citoyens.
Une fois encore, le talent de Fabien Toulmé rejaillit de ces pages. L'effet d'immersion est efficace, la manière de raconter nous plonge aux côtés de ces femmes et ces hommes d'ailleurs. Un récit-témoignage instructif et passionnant. 
Curieuse et impatiente de lire le second volume.

Les reflets du monde T1 - En lutte
Fabien Toulmé
Delcourt (Encrages), 2022

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CoupDeCoeur2016.pngPrésentation de l'éditeur :

L'Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) est une série de bande dessinée en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf.
Vendue à plus de 3 millions d'exemplaires et traduite en 23 langues, elle raconte l'enfance et l'adolescence de l'auteur, fils aîné d'une mère française et d'un père syrien. L'histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d'Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel.
Ce sixième tome couvre les années 1994-2011.
C'est le dernier de la série culte de Riad Sattouf.

J'ai découvert cette série il y a deux ans. J'avais alors lu d'une traite les cinq volumes déjà parus, et ils m'avaient fait grande impression.
Coup de cœur pour ce dernier opus poignant à l'image des précédents, peut-être le plus abouti. 
J'ai englouti les presque deux cents pages de la bande dessinée d'affilée, ne parvenant pas à reposer l'album tant j'étais hypnotisée.
Une fin à l'image du reste de la série, un tome à la qualité narrative irréprochable, qui prend aux tripes.
Coup de poing, coup de cœur.

L'arabe du futur T6
Riad Sattouf
Allary, 2022

mercredi 28 avril 2021

La vague des BD #27

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Présentation de l'éditeur :

Eddy Mitchell et la raclette sont-ils compatibles avec une vie intime amoureuse ? Peut-on assumer le fait d'avoir un père manager conseil ? Comment s'assurer que les parents resteront bien jusqu'à la fin de la kermesse de l'école ? Qui gagnera la compétition d'enfilage de housse de couette ? Des questions fondamentales auxquelles Fabcaro apporte une réponse implacable, surprenante et finalement évidente.

J'avais lu le premier volume il y a deux ans et beaucoup aimé cet humour caustique. Le deuxième est dans la même veine, c'est drôle et acide à la fois. J'ai beaucoup ri avec certains gags. Tout ne m'a pas amusée, mais la majeure partie de l'album. J'aime le côté fantaisiste/déjanté de l'auteur, son regard sur le quotidien, sa façon de détourner des moments ordinaires de la vie pour en donner une vision décalée.
Une bonne tranche de rire.

Open Bar 2
Fabcaro
Delcourt (Pataques), 2020

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Présentation de l'éditeur :

Aujourd'hui, Philippe fête son anniversaire. 53 ans, déjà. Sa maison est confortable, ses enfants sont grands, sa mère est bavarde, son nouveau vélo est magnifique. Une belle tranche de vie, dans la simplicité, l'honnêteté. Mais celui qui empoisonne le gâteau, c'est le patron de Philippe quand il lui annonce son licenciement. Victime collatérale de la mondialisation, Philippe coule à pic. Perd tout, même son toit. Mais cette plongée au coeur de lui-même va lui permettre d'ouvrir son regard sur les autres. Les gens honnêtes n'ont rien d'ordinaire.

Chronique de la tragi-comédie du quotidien, Les gens honnêtes marque la rencontre entre deux auteurs réunis par la tendresse qu'ils éprouvent pour leurs personnages. Jean-Pierre Gibrat, au scénario, et Christian Durieux, au dessin, savent faire vibrer à l'unisson la parcelle indicible de la création romanesque: son humanité.

C'est une historie en quatre tomes. Certains sont, me semblent-ils, épuisés, mais la bonne nouvelle c'est qu'il existe une intégrale (Cf. ci-dessous). Je mets pour cette chronique la couverture et les références du premier tome, mais en réalité je vous parle dans ce billet de l'ensemble des tomes.
Une histoire douce-amère (on est quand-même davantage dans la douceur), une tranche de vie, des personnages attachants, des idées un peu folles... C'est un récit réconfortant, un peu doudou, dans lequel on plonge avec une certaine béatitude. J'ai beaucoup aimé cette série, son ambiance, les messages qu'elles véhiculent. Il y a de l'humour aussi, ça m'a rappelé par moments Les vieux fourneaux, mais avec un ton moins cynique.

Les gens honnêtes - Première partie
Durieux, Gibrat
Dupuis (Aire libre), 2008

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Présentation de l'éditeur :

Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.

En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, Ter Maaleh, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins – il est blond, cela n’aide pas ! – le jeune Riad découvre les traditions, parfois brutales, de la vie à la campagne. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : son fils doit aller à l’école syrienne et devenir un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.

- Même remarque que pour la série ci-dessus, dans ce billet je vous livre mes impressions sur les cinq tomes sortis à ce jour mais je mets la couverture et les références du premier tome uniquement. -

Je crois que je n'aurais jamais lu cette série sans les conseils de ma bibliothécaire préférée (merci Marie !). Déjà, parce que je ne suis pas fan du style des dessins, ensuite parce que je n'étais tout simplement pas tentée.
Finalement je me suis lancée, et j'ai lu les cinq tomes à la suite. 
Ce fut une lecture à la fois addictive et malaisante. Au fil des pages, je suis passée par un étrange panel d'émotions variées, entre dégoût et avidité d'en savoir davantage.
Clairement, cette autobiographie sonne comme une thérapie pour l'auteur et l'on se demande comment il a pu se construire en tant qu'adulte après une pareille jeunesse.
Ce qui est bluffant, c'est la distance qu'il met volontairement dans son récit, en adoptant certes une narration à la première personne, mais de l'enfant qu'il était. Il raconte ce qu'il a vécu à travers ces yeux juvéniles, sans jugement, de manière somme toute assez factuelle. Un sacré tour de force quand on pense à la violence de certaines situations.
Un témoignage glaçant, dérangeant, mais édifiant.
Chapeau bas pour le courage qu'il a dû falloir pour écrire cela et pour la qualité de l'écriture.

L'arabe du futur T1
Riad Sattouf
Allary, 2014

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Présentation de l'éditeur :

Nous sommes aux États-Unis à une époque proche de la nôtre. La commune de Blackwell est la seule de tout le pays à ne pas considérer la sorcellerie comme un acte criminel. Cela n’empêche cependant pas certaines sorcières à abuser de leur magie... Dans cette petite ville, Bucky Orson est un peu morose – qui ne l’est pas, à 15 ans ? Alors que sa meilleure amie l’a quitté pour traîner avec des gens bien plus cool, sa jeune sœur vient d’être kidnappée dans des circonstances troubles. Et face à l’impuissance de son père, shérif de la ville, Bucky décide de mener lui-même l’enquête. Finira-t-il par percer les mystères de la magie de Blackwell ?

Pour clore cette vague de BD, on termine sur une touche de légèreté.
Une histoire de sorcières, un album aux somptueux dessins dans un style gothico-romantique, voilà de quoi passer un agréable moment.
L'histoire n'est pas extraordinaire mais l'intrigue est sympa et plutôt bien menée. Et surtout, les illustrations sont magnifiques.
Un beau livre, une illustratrice à suivre.

Grimoire noir
Vera Greentea, Yana Bogatch
Glénat, 2021

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