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dimanche 27 octobre 2013

Fahrenheit 451 (Ray Bradbury)

Fahrenheit451.jpg

De Bradbury, je n'avais lu que ses célèbres Chroniques martiennes qui m'ont laissé un excellent souvenir. Lorsque Sandy m'a proposé de lire ensemble ce roman qui séjournait dans ma PAL depuis des années, j'ai tout de suite dit oui, contente de découvrir enfin ce titre.
Parfois j'attends trop d'un livre. Parfois je pars avec un a priori tellement positif que la déception n'en est que plus rude. C'est malheureusement le cas de Fahrenheit. Ce roman, il avait tout pour me plaire. La thématique, l'auteur, bref, je voulais l'aimer. Ce fut une déception amère.

Fahrenheit 451 : température à laquelle le papier s'enflamme et se consume.

Dans une société future, la lecture est devenue un acte interdit. Un corps spécial de pompiers est dédié à la destruction des livres par le feu. Il paraît qu'avant, les pompiers avaient pour vocation d'éteindre le feu et non pas de l'allumer, mais cela fait trop longtemps pour que les gens s'en souviennent. Les livres sont des objets prohibés, dangereux parce qu'ils font réfléchir et rendent malheureux. 
Dans cet univers déshumanisé, le pompier Montag se met à rêver d'un autre monde, il voudrait savoir ce qu'il y a dans ces livres qu'il brûle au quotidien...

Cette idée de la culture qui devient dangereuse pour l'homme et qui doit être anéantie est une idée qui me plaît et que j'aime voir traiter dans la littérature. Ayant autant besoin de livres que d'air pour vivre, je suis toujours fascinée par ce genre de scénario futuriste et alarmiste. Autant dire que j'étais donc déjà convaincue par l'argument qui est au coeur de ce roman. Pourtant je suis restée totalement en dehors du bouquin. Alors que j'aurais dû me sentir liée à Montag qui se bat pour préserver les livres, que j'aurais dû trembler pour lui, je n'ai hélas rien ressenti et suis restée simple spectatrice de l'histoire. Je ne peux pas expliquer pourquoi, car encore une fois, l'intrigue avait tout pour me plaire, mais je n'ai pas été embarquée par cette fiction.
Il reste que j'ai retrouvé toute la poésie de l'écriture qui m'avait séduite dans Les chroniques martiennes, que j'ai apprécié le style de l'auteur cette fois encore, mais c'est bien tout. 
Comment avec une écriture et un thème pareils ai-je pu passer à côté de ce roman, c'est un mystère. Mais comme je ne veux pas garder cette impression, je lirai certainement d'autres titres de l'auteur.

Lecture commune avec Sandy

Titre original : Fahrenheit 451
Traduit de l'américain par Jacques Chambon et Henri Robillot
Galimard (Folio SF),  213 pages, 1953 pour le texte original, 1995 pour la présente traduction française

jeudi 31 janvier 2008

The Martian Chronicles (Ray Bradbury)

J'aurais également pu publier cet article dans la catégorie nouvelles, mais j'ai considéré qu'il était mieux à sa place au rayon SF. Qui plus est, bien qu'il s'agisse d'un recueil de nouvelles, celles-ci sont liées les unes aux autres et suivent la chronologie d'une même histoire.
J'avais déjà lu Les chroniques martiennes, mais en français, et il y a fort longtemps... Mes souvenirs étaient donc quasiment effacés et c'est avec plaisir que j'ai (re)découvert ce livre si célèbre de Ray Bradbury.
Ma lecture a été fort longue bien que le livre compte peu de pages... cela est probablement dû en partie à la langue (j'ai peiné au départ, et petit-à-petit j'ai gagné en fluidité), mais aussi car ces derniers jours je ne suis pas parvenue à prendre le temps de lire (j'ai bien dit prendre et non pas trouver !!).
Bref, venons-en à l'histoire.
Elle se déroule entre 1999 et 2026 sur la planète Mars. Les terriens qui sont venus s'y installer avaient plusieurs motivations : vivre une vie meilleure, trouver mieux que sur Terre, fuir le monde qu'ils connaissent et ses aberrations, recommencer un monde nouveau. Mars est un Eldorado.
La dernière page tournée et le livre refermé, je me dis que, finalement, il ne s'agit pas vraiment de science fiction mais plutôt d'un regard que porte l'auteur sur le genre humain et ses défauts, ses faiblesses. Le lieu et la période ne sont qu'un prétexte pour servir ces idées et en rendent la lecture plus agréable, peut-être. Les nouvelles (17 en tout) sont de longueurs inégales et ne m'ont pas toutes touchées, mais dans l'ensemble j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a émue et m'a faite sourire. L'écriture de Ray Bradbury est très poétique (du moins le peu que j'ai ressenti en ne lisant pas ces chroniques dans ma langue maternelle), j'ai presque envie de dire "sensorielle". Il est beaucoup question de sons et d'odeurs, que l'auteur parvient à décrire admirablement d'ailleurs...
J'ai beaucoup aimé la lecture de la nouvelle The silent towns et sa chute, attendue, mais tellement drôle. J'ai également eu un coup de coeur pour The off season, nouvelle plus tragique qui dépeint la bêtise humaine.
Un classique du genre, donc à lire, et relire !

Un extrait que j'ai trouvé très beau :

There was a smell of Time in the air tonight. He smiled and turned the fancy in his mind. There was a thought. What did Time smell like ? Like dust and clocks and people. And if you wondered what Time sounded like, it sounded like water running in a dark cave and voices crying and dirt dropping down upon hollow boxlids, and rain. And, going farther, what did Time look like ? Time looked like snow dropping silently into a black room or it looked like a silent film in an ancient theatre, one hundred billion faces falling like those New Year balloons, down and down into nothing. That was how Time smelled and looked and sounded.

Le livre de poche (collection Lire en anglais) - 223 pages