J'aurais également pu publier cet article dans la catégorie nouvelles, mais j'ai considéré qu'il était mieux à sa place au rayon SF. Qui plus est, bien qu'il s'agisse d'un recueil de nouvelles, celles-ci sont liées les unes aux autres et suivent la chronologie d'une même histoire.
J'avais déjà lu Les chroniques martiennes, mais en français, et il y a fort longtemps... Mes souvenirs étaient donc quasiment effacés et c'est avec plaisir que j'ai (re)découvert ce livre si célèbre de Ray Bradbury.
Ma lecture a été fort longue bien que le livre compte peu de pages... cela est probablement dû en partie à la langue (j'ai peiné au départ, et petit-à-petit j'ai gagné en fluidité), mais aussi car ces derniers jours je ne suis pas parvenue à prendre le temps de lire (j'ai bien dit prendre et non pas trouver !!).
Bref, venons-en à l'histoire.
Elle se déroule entre 1999 et 2026 sur la planète Mars. Les terriens qui sont venus s'y installer avaient plusieurs motivations : vivre une vie meilleure, trouver mieux que sur Terre, fuir le monde qu'ils connaissent et ses aberrations, recommencer un monde nouveau. Mars est un Eldorado.
La dernière page tournée et le livre refermé, je me dis que, finalement, il ne s'agit pas vraiment de science fiction mais plutôt d'un regard que porte l'auteur sur le genre humain et ses défauts, ses faiblesses. Le lieu et la période ne sont qu'un prétexte pour servir ces idées et en rendent la lecture plus agréable, peut-être. Les nouvelles (17 en tout) sont de longueurs inégales et ne m'ont pas toutes touchées, mais dans l'ensemble j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a émue et m'a faite sourire. L'écriture de Ray Bradbury est très poétique (du moins le peu que j'ai ressenti en ne lisant pas ces chroniques dans ma langue maternelle), j'ai presque envie de dire "sensorielle". Il est beaucoup question de sons et d'odeurs, que l'auteur parvient à décrire admirablement d'ailleurs...
J'ai beaucoup aimé la lecture de la nouvelle The silent towns et sa chute, attendue, mais tellement drôle. J'ai également eu un coup de coeur pour The off season, nouvelle plus tragique qui dépeint la bêtise humaine.
Un classique du genre, donc à lire, et relire !

Un extrait que j'ai trouvé très beau :

There was a smell of Time in the air tonight. He smiled and turned the fancy in his mind. There was a thought. What did Time smell like ? Like dust and clocks and people. And if you wondered what Time sounded like, it sounded like water running in a dark cave and voices crying and dirt dropping down upon hollow boxlids, and rain. And, going farther, what did Time look like ? Time looked like snow dropping silently into a black room or it looked like a silent film in an ancient theatre, one hundred billion faces falling like those New Year balloons, down and down into nothing. That was how Time smelled and looked and sounded.

Le livre de poche (collection Lire en anglais) - 223 pages