Mot-clé - Lorris Murail

Fil des billets - Fil des commentaires

lundi 31 juillet 2023

A l'hôtel du pourquoi-pas ? (Marie-Aude Murail et Lorris Murail)

IMG_20230514_153404.jpgPrésentation de l'éditeur :

En sollicitant le Capitaine de police Maupetit pour l’aider à lancer, le BAC, le Bureau des affaires classées, le commissaire Lamblin ne s’attendait pas à voir débarquer Augustin flanqué de deux gamines surexcitées, Angie et Rose-May, et d’une chienne renifleuse visiblement démotivée. Parmi les quelques 200 faits-divers non élucidés, Augustin a jeté son dévolu sur une affaire d’enlèvement d’enfant à bord du paquebot le France qui offre de troublantes similitudes avec le thriller de Cornelia Finch qu’il est en train de lire. Angie, elle, a déniché une pièce à conviction dans un vieux dossier, un attrape-rêves, comme ceux que la police du Havre vient de retrouver à côté des corps de deux joggeuses. Cela lui suffit pour élaborer une théorie qu’elle expose sur sa chaîne Youtube, consacrée au crime. Sans penser que les serial killers aiment beaucoup rôder sur internet…

***

Suite de la série policière initiée avec Angie puis poursuivie avec Souviens-toi de septembre !
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette nouvelle enquête. L'humour est toujours aussi présent, les personnages ultra bien campés et charismatiques. La lecture est fluide, le style enlevé embarque le lecteur dès les premières pages.
C'est vivant et bien écrit, bien ficelé. Un chouette tome.

L'école des loisirs (Médium+), 416 pages, 2022

vendredi 12 novembre 2021

Souviens-toi de septembre ! (Marie-Aude Murail et Lorris Murail)

009534998.jpgPrésentation de l'éditeur :

Il s’en passe des choses au mois de septembre au Havre ! Septembre 1944, alors que la ville est bombardée par les Anglais, un sauveteur havrais extrait des décombres un nourrisson endormi ainsi qu’un grand sac au contenu mystérieux. Septembre 2020, le journal Paris-Normandie lance un concours d’écriture sur ‘’Les enfants havrais durant la guerre de 39-45’’. Angie Tourniquet, 12 ans, se met sur les rangs avec l’idée de recueillir le témoignage du notable et mécène de la région, Maurice Lecoq, dont on vient de fêter le centenaire. Mais les propos du vieillard sont confus, tout autant que les réactions de son entourage. Vols, disparitions, lettres de menace... Voilà Angie embarquée dans une nouvelle affaire, pile au moment où son voisin et ami, le capitaine de police Augustin Maupetit, décide de la prendre comme stagiaire. Officieusement, bien sûr...

***

Souviens-toi de Septembre ! est la suite d'Angie !, découvert au printemps dernier. Une série policière jeunesse écrite à quatre mains par le frère (Lorris) et la sœur (Marie-Aude) Murail.
J'ai eu globalement le même ressenti à la lecture de ce roman que pour le précédent. La première partie m'a semblée un peu lente, pas très immersive, puis tout d'un coup le scénario devient plus palpitant, les liens se créent, et j'ai englouti la fin avec grand plaisir.
Ce que j'aime, très clairement, dans cette série, c'est l'humour, les dialogues qui fusent et les personnages hauts en couleurs (mention spéciale pour la tante Thérèse !). Comme toujours avec Marie-Aude Murail (n'ayant lu qu'un seul roman de son frère, je manque de recul à son sujet), c'est extrêmement bien écrit et très agréable à lire. 
Une suite réussie.

L'école des loisirs (Médium+), 460 pages, 2021

Acheter Souviens-toi de septembre ! sur Les Libraires.fr 

lundi 26 avril 2021

Angie ! (Marie-Aude Murail et Lorris Murail)

008799996.jpgPrésentation de l'éditeur :

Le Havre, son port, ses docks et ses trafics en tous genres. Y a t-il un lien entre la cocaïne découverte dans le container d'un négociant de café et la disparition d'un jeune docker aux mains tatouées ? Le capitaine de police Augustin Maupetit en est persuadé. Mais comment pourrait-il enquêter alors qu'il est cloué en fauteuil roulant et cloîtré dans son appartement ? Le policier teigneux va devoir compter sur son entourage. Sa voisine de palier, Angie Tourniquet, 12 ans, se révèle une parfaite coéquipière. Il y aussi Thérèse, la tante médium qui joue du pendule comme personne, Capitaine, un chien renifleur dont la tête a été mise à prix par les narcotrafiquants, Alice Verne, la jeune commissaire. A eux les jambes, à Augustin la tête. Mais voilà qu'un drôle de virus venu de Chine se répand dans le pays, le président Macron s'apprête à faire une allocution télévisée. On parle d'un grand confinement... Comment mener l'enquête au temps du Covid  ?

***

Les lecteurs de ce salon connaissent mon amour pour l'auteure Marie-Aude Murail. Jusqu'à présent, je n'avais encore jamais lu de roman écrit à quatre mains avec son frère Lorris.
Soyons honnêtes, j'ai mis un peu de temps à apprivoiser cette histoire. Dans le premier tiers du livre, j'ai trouvé le temps un peu long alors même que l'écriture était fluide et agréable. Mais il me manquait un je-ne-sais-quoi pour vraiment entrer dans le récit, comme si le rythme ne collait pas. Puis, au fil des pages, en entrant dans le vif du sujet, en retrouvant l'humour et la patte de Marie-Aude Murail, je me suis laissée prendre par l'histoire et j'ai englouti la fin en un rien de temps.
Angie ! est un roman policier (jeunesse, je précise, à l'intention des amateurs de "vrais" polars), mais je dois dire que l'intrigue ne m'a tant convaincue que cela. Le véritable point fort d'Angie !, ce sont sans nul doute les deux personnages centraux, Augustin et Angie, un tandem de choc, deux personnalités fortes. Je les retrouverai avec grand plaisir dans le tome prochain, car ce volume est le premier volet d'une série.
Au final j'ai passé un fort bon moment avec ce roman enlevé, drôle et bien écrit.

L'école des loisirs (Médium+), 441 pages, 2021

Acheter Angie ! sur Les Libraires.fr 

dimanche 4 septembre 2011

Les cornes d'ivoire T1 ~ Afirik (Lorris Murail)

Sans être un coup de coeur, j'ai beaucoup aimé ce roman qu'il m'a fallu apprivoiser car le début de ma lecture s'est révélé laborieux. L'atmosphère étrange qui se dégage de cette histoire m'a cueillie dès les premières pages mais je n'étais pas prête, il m'a fallu un temps d'adaptation. Il y a aussi le rythme lancinant qui m'a perturbée au départ. C'est étonnant, car au fil des pages, on a l'impression que le récit n'avance pas, qu'une lenteur s'insinue... et puis d'un coup on réalise qu'il n'en est rien et que quantité d'évènements se sont passés sans que l'on s'en aperçoive ou presque. C'est le temps qu'il faut pour que les choses s'installent et prennent du sens, pour percevoir toute la souffrance qui règne dans ce livre et comprendre la vie que mènent les personnages.
Nous sommes en présence d'une uchronie qui nous ramène au temps de l'esclavage en Afrique devenue Afirik. Dans cette réécriture de l'Histoire, ce sont les noirs qui sont devenus les maîtres et les blancs qui sont les esclaves. Mari est l'une de ces "faces de craie" mais sa vie est un peu plus douce que celle de ses pairs qui triment aux champs. Son rôle, c'est de distraire la petite fille de ses maîtres, la capricieuse Lisha. Pendant ce temps, les siens se tuent à la tâche et Ani, sa mère, dépérit de jour en jour. Le soleil est le premier ennemi de ces cornes d'ivoire dont la peau brûle trop facilement. Et puis il y a la cruauté des maîtres, leur exigence, leur mépris. Pourtant Sare samba n'est pas comme les autres, il semble empreint d'humanité même s'il se plie aux traditions. Les blancs quant à eux, ont perdu les leurs, triste sort de ceux qui ont quitté leur civilisation il y a trop longtemps pour s'en souvenir.
Nous suivons donc Mari dans ce quotidien sombre et sans espoir où les esclaves aux tenues vertes sont devenus le jouet de la fatalité. D'emblée nous percevons que la jeune fille est promise à un destin unique et qu'elle ne suivra pas le même chemin que ceux de sa couleur. Pour autant, l'histoire ne se résume pas à une quête de la liberté, non, la trame en est plus complexe que cela. Afirik n'est pas un roman qui prend parti. C'est un roman multiple qui pose des questions, examine les hommes et leur culture... Le travail de l'auteur est admirable de ce point de vue et cette Afirik prend vie en quelques mots avec un réalisme incroyable. Les odeurs, la chaleur, les paysages, les hommes, tout y est, on s'y croirait vraiment. Et puis il y a un panel de personnages forts qui ne s'oublient pas facilement, des personnages cabossés, pas bien reluisants mais chacun avec son charme. Mari est sans-doute celle qui évolue le plus dans ce livre, on la découvre dans les premières pages en jeune fille effacée et soumise, parfaite dans son rôle d'esclave, puis au fil du temps elle change, prend son destin en mains. Parfois elle fait les mauvais choix, parfois elle court vers le danger sans le savoir, mais toujours elle avance. 
Commencé dans le doute, j'ai achevé ce roman d'une traite, le coeur serré, émue, très émue

* * *

 * * *

Afirik est le premier tome d'une trilogie. Le deuxième est prévu pour 2012. 

Le superbe billet d'Emmyne

Pocket jeunesse, 512 pages, avril 2011