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Présentation de l'éditeur :

Un Irlandais bercé pendant toute sa jeunesse du rêve américain, se voit pour la énième fois expulsé des USA pour non renouvellement de sa carte de séjour.
Il va s’imposer, en guise d’exorcisme, le Pacific Crest Trail, un trail de 4 240 km qui coure de la frontière mexicaine à la frontière canadienne, du désert à la glace en traversant 25 parc nationaux.
La manière la plus radicale de se confronter à soi et à l’Amérique loin de tous les fantasmes et les rêves d’enfance.
Une sorte d’Into the Wild « secure », mais qui n’en égratigne pas moins tous les paradoxes et les zones d’ombre de la société américaine contemporaine avant l’élection de Trump.

J'ai lu ce roman graphique sur la (judicieuse) recommandation de ma libraire, et ce fut une superbe découverte. D'autant que, de moi-même, je ne serais probablement pas allée vers cette BD. 
C'est un petit format compact (plus de 300 pages) avec une alternance de dessins dans des tons de bleu et de rose, et de textes. Un voyage par procuration, dans les pas de ce jeune auteur qui s'est lancé dans ce pari fou de faire le Pacific Crest Trail. Je n'avais jamais entendu parler de ce trail, à présent j'en sais davantage sur ce parcours difficile qui traverse trois états américains et une grande diversité de paysages. 
Ce récit de voyage à pied est tout-à-fait fascinant, et le temps de quelques heures, j'étais aux côtés de Luke Healy, je vivais sa soif et sa faim, sa peur, son épuisement physique, mais aussi son envie de continuer à marcher malgré tout, la beauté du décor, les rencontres humaines.
Comme une sorte de récit initiatique, un long sentier qui réconcilie (ou pas) avec soi-même, une parenthèse pour se mettre à l'épreuve et réfléchir.
Passionnant.

Americana
Luke Healy

Casterman, 2020

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Présentation de l'éditeur :

Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez fait dans votre vie ?
Au début c’est à cause de son nom rigolo que Julie s’est intéressée à son nouveau voisin. Mais très vite, il y a eu tout le reste : son charme, son regard, et tout ce qu’il semble cacher…
Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques de plus en plus délirants…

Il s'agit ici de l'adaptation en BD du roman éponyme de Gilles Legardinier. Comme j'avais adoré Demain j'arrête !, lorsque j'ai découvert l'existence de cet album, j'ai eu envie de le lire et de me replonger dans l'histoire un peu folle de Julie. Et c'était très chouette !
J'ai beaucoup apprécié le style graphique de Laetitia Aynié qui me fait penser à celui de Margaux Motin. 
Ayant lu le roman il y a déjà un bye, je n'en avais plus grand souvenir, si ce n'est celui d'une lecture drôle et réconfortante. Cette adaptation est dans la même veine et restitue bien cet esprit de légèreté.
Un fort agréable moment.

Demain j'arrête !
Laetitia Aynié, Véronique Grisseaux

Michel Lafon, 2019

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Présentation de l'éditeur :

Ys, est une ville d’une beauté merveilleuse avec son palais et ses jardins aux milieux des mers.
Leur souveraine, Malgven, « Reine du Nord » a utilisé sa magie pour maîtriser les monstres marins et ériger de grands murs qui protègent la cité des eaux tumultueuses. Après son inexplicable mort, ses filles s’éloignent l’une de l’autre. Rozenn, l’héritière du trône, passe son temps sur les landes à communier avec les animaux sauvages, tandis que Dahut, la plus jeune, jouit des splendeurs de la vie royale et tue sans regret ses amants au petit matin. Plus leurs destinées s’opposent et plus Ys se fragilise. Les écluses ne protègent plus la cité confrontée aux assauts de la mer, quel secret cachait la Reine ? Telle l’Atlantide, Ys est-elle condamnée à sombrer dans les abysses ?

Il existe une grande variété de versions de la célèbre légende de la Ville d'Ys et je me souviens, enfant, avoir été charmée par une version audio et fascinée par l'image de cette cité engloutie.
Dans Sœurs d'Ys, la légende est centrée sur les deux filles du roi Gradlon et de Malgven. Deux filles, qui après le décès de leur mère, vont suivre deux chemins distincts et s'éloigner l'une de l'autre. 
C'est une histoire sombre et somme toute effrayante, un conte fantastique comme je les aime. 
Le scénario est parfaitement réussi et l'ouvrage est de grande qualité, l'aspect esthétique est particulièrement soigné.
Malheureusement, je n'ai pas du tout apprécié le style graphique de l'illustrateur, ce qui a un peu gâché mon plaisir de lecture. 
Un très beau livre si l'on aime les dessins de Jo Rioux.

Soeurs d'Ys
M. T. Anderson, Jo Rioux

Rue de Sèvres, 2020

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CoupDeCoeur2016.pngPrésentation de l'éditeur :

Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. 

La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?

À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.

Le texte de l'éditeur présente bien mieux que je ne m'apprête à le faire cette sublime bande dessinée.
On assimile souvent ce genre littéraire à du simple divertissement, et bien ce titre à lui seul nous prouve, si cela était nécessaire, à quel point la BD mérite l'appellation de neuvième art.
Peau d'Homme est une superbe histoire rocambolesque, drôle, entraînante. Mais elle est bien plus que cela et questionne un thème essentiel de la vie : la sexualité. Au-delà du récit de Bianca et Giovanni, le lecteur découvre dans Peau d'Homme une réflexion quasi philosophie sur l'identité sexuelle, sur la liberté en la matière, sur la sexualité des femmes.
Concernant l'aspect esthétique, car il est important quand il s'agit de bande dessinée, je tiens à préciser que l'image de la couverture ne rend absolument pas justice à la beauté du livre.
Un ouvrage incroyable à lire et relire.

Peau d'Homme
Hubert, Zanzim

Glénat (1000 feuilles), 2020

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