Au bon roman porte bien son nom !
J'ai traîné ce livre plus longtemps que nécessaire - la faute à une panne de lecture - et pourtant il a su m'intéresser jusqu'au bout.

Dans les toutes premières pages je relève déjà un passage jubilatoire qui me donne envie de continuer ma lecture  : " Paul Néon n'avait pas plus de programme que d'horaires, pas plus de règle de vie que d'hygiène alimentaire. Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas écrit , je n'ai pas ajouté : l'heureux homme.".

Au bon roman est roman multiple.
Il y a bien sûr en premier lieu l'histoire de cette librairie rêvée, Au bon roman, qui ne présenterait que des grands romans choisis par un comité d'électeurs composé de huit membres secrets.
Mais autour de ce thème central, l'amour des livres, il y a aussi des histoires d'humains. L'histoire d'amour de Van et Anis que l'on suit en filigrane, la relation très forte qui unit Van et Francesca, les différentes rencontres avec les auteurs...

Au final, on a une ode à la littérature, un soupçon d'enquête policière et de belles histoires d'hommes et de femmes.
C'est donc un roman foisonnant, bourré de références (que j'ai renoncé à noter au bout de quelques pages), mêlant de façon subtile les auteurs réels et ceux de fiction. Bref, c'est un ouvrage dense mais au style fluide et léger, qui se lit très facilement.

Il y a dans Au bon roman un charme qu'il est difficile de mettre en mots, une histoire sensible et jolie.

Discrètement il leur montrait le coin resté valable dans la librairie, les deux étagères où, à ses risques et périls, il avait concentré le meilleur de sa sélection, et qu'il appelait le rayon de miel. Il leur garantissait la béatitude pour peu qu'ils prennent de confiance un quelconque livre de ce rayon.

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[...] Les prix littéraires ont une grosse responsabilité à cet égard. Ecrire pour l'emporter sur les autres : quelle pauvre ambition.

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Nous voulons des livres qui n'élucident rien du tragique humain, rien des merveilles quotidiennes, des livres qui nous fassent revenir l'air dans les poumons.

Lecture commune (et TRES en retard, désolée les filles) avec Karine, George (qui semble-t-il n'a pas encore rendu sa copie, cela me rassure, je ne suis pas la seule !), et Keisha

Gallimard - 496 pages