Mot-clé - Lauren Oliver

Fil des billets - Fil des commentaires

samedi 6 septembre 2014

Panic (Lauren Oliver)

9782012042308FS.gif

Carp, petite ville de l'état de New York. Chaque été, les élèves sortant de terminale peuvent participer à Panic pour tenter de remporter la coquette somme de cinquante mille dollars. Ce jeu dont personne ne sait qui l'a inventé ni qui l'organise porte bien son nom. Les épreuves reposent sur la peur, et seuls les plus téméraires peuvent les passer.  
Certains jeunes convoitent la cagnotte, d'autres veulent se dépasser, jouer avec leurs peurs. Cet été-là, Heather a décidé de jouer à Panic, mais ses motivations ne sont pas bien claires. Les épreuves se succèdent, le danger est au rendez-vous et les participants n'hésitent pas à trahir et manipuler pour gagner.

De Lauren Oliver j'avais beaucoup aimé Le dernier jour de ma vie pour son écriture, la façon qu'a l'auteur de nous plonger dans la réalité de son histoire, au sein des personnages, comme si on y était. Panic m'a moins séduite car je le trouve moins abouti. J'aurais aimé que l'auteur aille au bout de son idée, joue davantage avec les nerfs du lecteur et lui propose une fin moins consensuelle. C'est mon bémol, mais pour le reste l'histoire m'a accrochée et j'ai retrouvé les mêmes qualités d'écriture que dans Le dernier jour de ma vie. Les personnages inspirent l'empathie et le suspense est bien amené. Au final, c'est un bon roman qui devrait plaire au lectorat adolescent.

Titre original : Panic
Traduit de l'anglais par Alice Delarbre
Hachette (Black Moon), 363 pages, 2014 pour l'édition française et 2014 pour l'édition originale

vendredi 6 mai 2011

Delirium (Lauren Oliver)

Quelle douche glacée ce roman !
En ouvrant Delirium vous pénétrerez dans un monde dont l'amour a été banni. Pire, il y est considéré comme une maladie hautement dangereuse, voire mortelle. Pour la sécurité de tous, la population est partagée entre les vulnérables et les invulnérables, ces derniers ayant subi le fameux protocole destiné à les immuniser contre l'amor deliria nervosa.  Il y a aussi les invalides, ceux qui ont préféré choisir la liberté, la nature, ceux qui contreviennent aux lois du système en place, les parias. 

Lena
est l'héroïne de Delirium, elle en est aussi la narratrice et nous découvrons ce monde totalitaire à travers son regard naïf. Conditionnée depuis le plus jeune âge, élevée dans le but ultime d'atteindre le jour de son protocole, l'adolescente est une vulnérable parmi tant d'autres, obéissante et disciplinée. Pourtant, parfois, elle perçoit qu'une part de sa personnalité n'est pas en totale adéquation avec ce qu'on attend d'elle. Mais bien vite, elle enfouit ces idées malsaines pour rentrer de nouveau dans le moule. 
Lena est attachante parce qu'elle est fragile et surtout imparfaite. Peu à peu, on réalise combien il lui est difficile de vivre dans ce quotidien qu'on lui a imposé, sans pour autant qu'elle se sente capable de le remettre en question. Ses hésitations, ses doutes, sont autant de tentatives bouleversantes de se rebeller contre ce qu'elle est devenue. Lauren Oliver m'a de nouveau séduite dans sa façon d'analyser chacun de ses personnages, de les faire évoluer dans une situation complexe et délicate pour ne pas dire impossible. 

Un roman qui n'est pas sans rappeler la trilogie de Suzanne Collins avec un thème de départ néanmoins différent. Un roman qui capte le lecteur dès les premières lignes, et lui ouvre les portes d'un futur effrayant et angoissant.
Un excellent premier tome qui ne laisse pas insensible et dont l'action va crescendo jusqu'à la toute dernière page, toute dernière ligne.
Décidément, j'aime la dystopie car elle offre des romans qui, en plus d'être divertissants, font réfléchir et nous rappellent que rien n'est jamais acquis.


Merci BEAUCOUP Sandy !

Les avis de Lael, Ori, Lily et Clarabel


Titre original : Delirium
Traduit de l'américain par Alice Delarbre
Hachette (Black Moon), 451 pages,  2011 pour l'édition française, 2011 pour l'édition originale

lundi 25 avril 2011

Le dernier jour de ma vie (Lauren Oliver)

J'adore les histoires autour du temps, les voyages dans le passé/futur, les retours en arrière pour modifier un destin, un évènement... Bref, ce roman était fait pour moi, il fallait que je le lise. 

Les premières pages m'ont tout d'abord déroutée. Un univers d'adolescentes aux préoccupations aussi futiles qu'ennuyeuses, un vocabulaire et des dialogues dans un style très jeune, je sentais que je m'enlisais dans un récit qui n'allait pas me plaire, et je commençais à m'en inquiéter. Puis petit-à-petit, j'ai pénétré dans l'histoire, me suis imprégnée de la personnalité de l'héroïne. D'un seul coup, je n'étais plus dans le jugement et l'agacement mais dans l'empathie et la réflexion. Car mine de rien, Lauren Oliver sait y faire, et à partir d'une idée qui, au départ, n'a rien d'original, elle amène progressivement le lecteur à se poser des questions et à envisager la situation sous un tout autre regard. 

Le jour de la St Valentin, après une soirée trop arrosée, quatre lycéennes rentrent chez elles. L'accident était inévitable et Samantha y perd la vie. Seulement le lendemain matin, on est encore le 14 février, et la jeune fille se réveille chez elle, prête à débuter une journée identique à la précédente. Coincée dans une boucle temporelle, elle va ainsi revivre sept fois de suite la même journée. Pourquoi doit-elle revivre cette même journée ? Quelles sont les erreurs qu'elle a commises et doit-elle profiter de la situation pour tenter de s'amender ? Est-ce que le destin lui offre une chance de réparer les fautes du passé ? Est-ce que la vie est si simple à appréhender, tantôt noire tantôt rose ? Jusqu'où doit-on assumer ses travers, ses défauts ? Car vous l'aurez compris, à travers le destin de Sam, c'est aussi celui du lecteur qui est indirectement remis en question. Les pages défilent et l'on se prend à imaginer ce que devrait faire l'héroïne, l'impact de ses choix. Puis d'un coup, sans crier gare, le récit à pris le dessus et c'est alors de nous qu'il s'agit. Qu'aurions-nous fait à sa place ? Comment tirer profit de cette nouvelle journée qui s'annonce pour essayer de faire en sorte qu'elle soit meilleure que la précédente ? Et d'abord, qu'est-ce qu'une journée meilleure, selon quels critères ?

Sous une apparence superficielle et légère, la véritable histoire de ce livre prend forme et le talent de l'auteur pour en tirer les ficelles est indéniable. Le résultat est roman poignant à la narration menée tout en sensibilité. Une lecture qui peut être appréhendée à plusieurs niveaux, scénario fantastique ou livre pour réfléchir, c'est selon l'envie du lecteur. Ce qui est certain c'est que c'est un texte riche de possibilités qui ne laisse pas indifférent.
J'ai beaucoup aimé.

- Je passais des étés entiers, allongée ici. Je montais jusqu'au rocher et je regardais le ciel.
Elle roule sur le dos et l'observe elle aussi.
- Il n'a pas vraiment changé, lui, si ?
C'est une telle évidence, que j'éclate presque de rire. Elle a raison, bien sûr.
- Non. Le ciel est resté le même.
Voilà sans doute le secret quand on ne veut pas regretter le passé : il suffit de lever les yeux.  

Sur le site de Lecture-Academy vous pouvez lire en ligne les premières pages avant de céder complètement à la tentation ! 

* * *

Le billet d'Ori, celui de Karine

Titre original : Before I fall
Traduit de l'américain par Alice Delarbre
Hachette (Black Moon), 449 pages, 2011 pour l'édition française, 2010 pour l'édition originale