9782812609251FS.gifCoupDeCoeur2016.pngJusqu'à présent dans ma vie, j'ai encore peu lu de romans de ce genre. De ceux qui remuent, qui bouleversent, qui glacent. Je suis sortie de cette lecture avec la nausée, le souffle coupé, la tête emplie d'images sordides. Je suis passée par des émotions diverses, ça a été un vrai tsunami dont j'ai encore du mal à me remettre. 

Ce "roman" est en fait le récit d'une histoire vraie, celle de Marina Sabatier. Une petite fille assassinée par ses parents après des années de maltraitance et de souffrance. Alexandre Seurat avec ce texte très court, raconte quelle a été sa vie depuis sa naissance jusqu'à sa mort. On pourrait croire à du voyeurisme, mais ce roman est totalement dénué de vulgarité. Au contraire, il est intelligent dans la manière d'envisager la situation et de la présenter au lecteur. Tour à tour, plusieurs narrateurs (les enseignantes de Marina, sa tante, sa grand-mère, son frère...) se succèdent pour dire ce qu'ils ont vu ou supposé et expriment leur ressenti, un peu comme des voix intérieures. Ce procédé rend le roman à la fois beau et pudique, respectueux. Pour autant, l'horreur n'est pas épargnée au lecteur qui devine trop bien ce qui n'est pas énoncé clairement.
Alexandre Seurat signe là un texte magnifique et poignant, empreint d'émotion. 
Comme le disait l'amie qui me l'a conseillé, ce n'est pas évident de recommander ce livre au sujet si grave, et encore moins de dire que c'est un coup de cœur... cela peut paraître ambigu d'avoir un coup de cœur pour un livre qui raconte le pire, et pourtant c'est ce qui s'est passé, j'ai eu un coup de cœur douloureux pour La maladroite.

Rouergue (La Brune), 121 pages, 2015