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#Bleue est un roman d'anticipation qui vous projette dans un monde rose ou l'on a appris à éradiquer la douleur morale. Imaginez une société où l'on ne souffre plus, où dès que vous éprouvez des difficultés à surmonter une épreuve, il vous suffit de contacter la Cellule d’Éradication de la Douleur Émotionnelle. Vous ressortez de là avec un joli point bleu au poignet et vous ne ressentez plus une once de chagrin au sujet de l'être cher disparu ou de la rupture que vous venez de vivre. Un monde aseptisé, hyper-connecté, dans lequel le virtuel prend peu à peu le pas sur le réel. Quelques âmes n'ont pas encore franchi le cap de l'oblitération et défendent cette virginité comme elles peuvent. Astrid, une adolescente, fait partie des résistants mais pour combien de temps ? Depuis que l'oblitération est obligatoire chez les mineurs, sa liberté de penser est mise en péril.
Le postulat de départ est génial et la description de ce monde (qui, on s'en aperçoit au fil des pages, comporte quelques similitudes effrayantes avec celui dans lequel nous vivons) assez glaçante. Au milieu de cela, il y a cette relation à la Roméo et Juliette entre Astrid et Silas, qui bien qu'attachants ne m'ont pas convaincue pleinement. C'est un roman bien écrit mais qui m'a laissée avec un goût d'inachevé. J'aurais aimé quelque chose de plus dense, voir le thème traité avec davantage de profondeur et aussi de longueur. Finalement ce livre est très court et ne laisse pas au lecteur le temps de s'imprégner de cet univers comme il se devrait. C'est du moins mon ressenti.

Syros (Soon), 254 pages, 2015