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Quel roman !!! Comme j'aime bien mettre une étiquette aux romans que je lis, je dirais que celui-ci relève de la " chick lit intelligente ". Intelligente non pas parce que je dénigre le genre mais parce que Soutien gorge rose et veston noir est bien plus à mes yeux que de la simple chick lit. C'est un bonbon à faire fondre lentement, un livre à dévorer sous sa couette, à l'abri des turpitudes de la vie, pour rêver, s'extraire du monde, vous voyez le genre ?

Chloé, Antoine et Juliette sont trois trentenaires, amis de longue date. Comme ils ne croient pas à l'amour, ils ont signé il y a quelques années lors d'une soirée arrosée un manifeste du célibat. Oui au plaisir, non à l'engagement, en gros c'est l'idée générale du manifeste. Des amants mais pas de relation suivie. Et puis un beau jour, Chloé retourne sa veste et décide de partir à la recherche du grand amour. 

L'histoire se met en place tout doucement, il ne faut pas être pressé et prendre son temps, se laisser porter par cette ambiance douillette. Qui ne rêverait pas d'avoir le trio pour amis ? Partager leurs soirées, leurs peines, leurs joies, leurs délires... L'écriture est telle qu'on s'y croirait parmi eux, ça pourrait être notre bande de potes avec qui on refait parfois le monde après quelques verres. Il y a énormément d'humour dans ce récit, les dialogues sont savoureux, les situations cocasses, le tout vu et raconté à la première personne par Chloé qui est une fille résolument drôle, elle aussi. Et puis il y a de l'émotion aussi, pas le genre guimauve avec des petits coeurs roses et des paillettes, non, des sentiments d'adultes, des relations pas toujours simples mais réalistes, vraies. 
Antoine m'a fait fondre comme neige au soleil. Ce n'est pas le héros grand, beau, fort et ténébreux, c'est un homme avec ses défauts et ses failles, mais aussi un charme magnétique difficile à décrire. 

Au final j'ai passé un très agréable moment à lire ce roman et j'ai maintenant très envie de découvrir le reste de l'oeuvre de l'auteur.

Je précise que ce roman est écrit par une québécoise et qu'il peut donc contenir des expressions désopilantes mais pas toujours compréhensibles par les français !  On s'y fait toutefois très vite...

A sept heure et demie, le dimanche suivant, j'étais réveillée. Autant dire qu'il était cinq heures du matin - je n'étais jamais debout avant neuf heures, et l'idée de l'être avait pour moi un côté presque amusant, comme si j'avais été une autre, une sportive, par exemple, qui se serait levée avec le soleil pour aller camper ou encore quelqu'un de très dynamique, le genre de personne qui commence sa journée à six heures avec un café noir et le Financial Post.

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Le poulet de Marcus, comme presque tout ce qu'il faisait, était merveilleux. Il nous l'a servi avec du riz et des fèves vertes, et il a placé au milieu de l'îlot une petite sauce qu'il faisait lui-même à base de piments jamaïcains et qui était, selon Antoine, une arme de destruction massive. Nous en mangions quand-même, pour frimer et pour faire rire Marcus, et nous riions, les joues rouges et les yeux pleins d'eau, en nous donnant des tapes dans le dos et en nous tenant la gorge. Marcus, lui, en prenait de petites cuillerées qu'il avalait fièrement, en hochant la tête et en disant : " Bande de néophytes...".

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Un grand merci, Karine, pour ce beau cadeau.

Libre expression, 452 pages, 2004