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Je pressentais déjà à la lecture du premier tome que cette série avait un fort potentiel, ce deuxième opus me l'a confirmé. 

* * * SPOILERS SUR LE TOME PRECEDENT * * * Pour rappel, Gaia, après s'être échappée de l'Enclave (où ses parents ont été exécutés) avec sa petite soeur, est partie à la recherche de sa grand-mère dans la Forêt morte, laissant derrière elle Léon fait prisonnier. * * * FIN DES SPOILERS * * *

Ce deuxième tome prend une nouvelle orientation et nous plonge dans un monde totalement différent du premier mais non pas moins dur. Gaia dont on avait déjà perçu la force de caractère dans Rebelle va se transcender dans ce tome-ci. Jeune femme forte et obstinée, elle va au bout de ses convictions même lorsque le prix à payer est lourd. C'est une héroïne étonnante qui ne fascine pas que le lecteur, plusieurs personnages lui tournent autour. J'avoue qu'un instant, j'ai eu peur d'un énième triangle (en réalité ici on a même un quatuor !) amoureux comme on en voit tant dans les romans actuels. Heureusement, Bannie ne sombre pas dans la facilité, et s'il y a une place aussi pour l'amour dans cette série, ce n'est clairement pas sa vocation première. 

Je ne rentrerai pas dans les détails de l'histoire afin d'en révéler le moins possible sur ce qui attend Gaia, mais sachez que ce deuxième tome est remarquable. On y retrouve cette même atmosphère étrange et si particulière qui m'avait happée dans le premier. Les personnages ne sont pas lisses, ils sont pour certains brisés par la vie, emprunts de multiples défauts. Il n'y a pas de barrière infranchissable entre le bien et le mal, chacun possède un peu des deux, et c'est justement l'évolution et l'interaction entre ces êtres qui est passionnante. On se surprend à ressentir de l'empathie pour celui qui est cruel, on frémit devant certains choix de Gaia, on se demande ce que l'on aurait fait à sa place... 

Bannie fait partie de ces romans dans lesquels on est totalement immergé, plongé jusqu'au cou dans un récit qui absorbe toutes les contingences matérielles du monde réel. Je ne le redirai jamais assez, c'est pour cela que j'aime lire, pour ces romans qui me parachutent dans un univers autre.

Titre original : Prized
Traduit de l'américain par Juliette Saumande
Mango, 380 pages, 2011 pour l'édition originale, 2012 pour la traduction française