Gregor.jpgQuand on sait combien j'ai aimé la série Hunger games et l'effet qu'elle a eu dans ma vie de lectrice, on ne s'étonnera pas que j'ai sauté les yeux fermés (oui, ouverts c'est plus commode pour lire, ne chipotons pas, voulez-vous ?) sur ce roman.
Gregor est une série jeunesse de fantasy (rien à voir donc avec Hunger games, je le précise pour les lecteurs qui espèreraient y retrouver un univers dystopique) en cinq tomes. La prophétie du gris est la traduction du premier tome en français, le deuxième étant sorti également en mai dernier.
Quand je dis que j'y suis allée les yeux fermés, c'est parce que j'avais l'intime conviction que Suzanne Collins ne pouvait pas me décevoir, il ne pouvait en aller autrement. Bien entendu (c'est un peu gonflé de l'affirmer ainsi, je le concède), je ne me suis pas trompée.

Gregor est le héros du livre, c'est un garçon âgé de onze ans quand démarre l'histoire. Il n'a pas suivi sa soeur cadette Lizzie en colonie de vacances car il doit garder la benjamine de la famille,  Moufle (deux ans), pendant que leur mère travaille. Il y a bien une grand-mère qui vit avec eux, mais elle est vieille et perd peu à peu la tête... Quand au papa, il a disparu subitement plusieurs mois auparavant et ne donne pas de signe de vie depuis lors. Un beau jour d'été caniculaire (ça fait rêver, n'est-ce pas ?), Gregor descend à la buanderie pour faire une lessive, suivi de bébé-Moufle. La petite curieuse disparaît sous ses yeux ébahis dans un conduit d'aération. Seule solution pour la rattraper, la suivre. Et c'est ainsi que Gregor découvre l'existence d'un monde sous-terrien aux créatures plus extraordinaires les unes que les autres.

J'ai embarqué de suite dans cette aventure passionnante et je peux vous dire que l'imagination de Suzanne Collins n'a décidément pas de bornes. Pourtant, la littérature de jeunesse correspondant à cette tranche d'âge (12 ans ?), ce n'est franchement pas ma tasse de thé, je préfère largement celle dédiée aux lecteurs en herbe ou au contraire la littérature orientée jeunes adultes. Entre les deux, c'est une littérature à laquelle j'accroche beaucoup moins. Mais c'était sans compter avec le talent de l'auteur, car ici on est en présence d'un texte de grande qualité, tant pour le fond que pour la forme. Inutile de préciser qu'une fois lu, j'ai précieusement mis ce premier tome de côté pour grand matelot qui sera bientôt en âge de le lire. Mais revenons à nos moutons.

Gregor est un gamin terriblement attachant. Il fait preuve d'un véritable courage  - même s'il prétend le contraire - et d'une détermination sans faille doublée d'une grande intelligence pour son jeune âge. Confronté à ce monde mystérieux et inconnu, il va rapidement trouver son chemin (pourtant parsemé d’embûches) et s'adapter de façon remarquable à ce nouvel environnement.
L'intrigue est bien amenée avec son lot d'interrogations destinées à nourrir les prochains tomes, les personnages et le monde dans lequel ils évoluent originaux. On retrouve des éléments habituellement rencontrés en fantasy, comme la quête, les alliances, la distinction entre "bons" et "mauvais", mais malgré tout, ce début de série apporte une fraîcheur et un renouveau dans le genre. 

Voilà, si vous voulez faire découvrir une série bien écrite et prenante à un pré-ado pour l'initier à la fantasy, n'hésitez pas une seconde. Mais si vous n'avez pas de lecteur de cet âge sous la main, vous avez le droit de le lire pour vous, c'est même fortement recommandé !

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Titre original : Gregor the overlander
Traduit de l'américain par Laure Porché
Hachette, 306 pages, 2012 pour la présente édition française, 2003 pour l'édition originale