Mot-clé - Jirô Taniguchi

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mardi 17 février 2015

Elle s'appelait Tomoji (Jirô Taniguchi)

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Dans cet album, Taniguchi dresse le portrait de Tomoji Uchida, une jeune femme japonaise qui vécut dans les années 1920. De sa tendre enfance à son mariage, on découvre sa vie dans un Japon rural et ancré dans les traditions. Une existence qui alterne entre joies et peines, admirablement rendues par l'auteur. On retrouve ici toute la sensibilité et la délicatesse de Taniguchi qui parvient à capter l'essentiel à travers de nombreux détails. Il y a beaucoup de douceur dans ce récit, et de lenteur aussi. On prend le temps de contempler les paysages, de voir grandir Tomoji année après année, d'assister à ses chagrins, à ses bonheurs, et de la voir évoluer au fil du temps. C'est un beau voyage dans le passé, une bulle de tendresse et de quiétude.

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Rue de Sèvres, 165 pages, 2015

vendredi 9 avril 2010

Terre de rêves (Jirô Taniguchi)

Bon, décidément, je fais mauvaise pioche ces derniers temps avec Monsieur Taniguchi... Après ma petite déception avec L'homme qui marche, voici de nouveau un album qui ne m'a pas emballée plus que cela...
Déjà, première chose qui m'a gênée, c'est le choix même des histoires qui composent ce recueil. Car si les quatre premières sont en continuité, la dernière n'a rien avoir avec les premières, et je me demande bien pourquoi elle figure dans ce volume. Passons. Exceptée l'histoire La terre de la promesse, donc, les autres sont liées entre elles et mettent en scène un couple et son quotidien. Des histoires qui sont essentiellement centrées sur les animaux domestiques que possèdent cet homme et sa femme, d'abord un chien qui va mourir, puis un chat. Je crois que c'est justement le choix de ce thème qui m'a déplu. Taniguchi m'a donné la désagréable impression qu'il mettait les animaux domestiques sur le même plan que les humains. ce qui en soit n'est pas gênant, car après tout pourquoi un être vivant aurait-il moins d'importance qu'un autre ? Sauf que dans ces récits, l'auteur laisse entendre que la perte d'un animal (ici un chien) serait aussi douloureuse que celle d'un parent... Cela me met mal à l'aise.
Au-delà de cette "gêne", je n'ai que moyennement accroché avec ces récits qui m'ont pour tout dire ennuyée. Petit regain d'intérêt et de curiosité toutefois avec La terre de la promesse qui se déroule dans un tout autre univers et qui m'a bien plu.

Me lasserais-je de Taniguchi ? J'espère que non...

Casterman (collection écritures) - 174 pages

mercredi 31 mars 2010

L'homme qui marche (Jirô Taniguchi)

" Qui prend encore le temps, aujourd'hui, de grimper à un arbre en pleine ville ? D'observer les oiseaux, de jouer dans les flaques d'eau après la pluie ? D'aller jusqu'à la mer pour lui rendre un coquillage ? L'homme qui marche, à travers ses balades souvent muettes et solitaires, nous invite à partager le bonheur de déambuler au hasard. "

Cette introduction de l'éditeur présente parfaitement L'homme qui marche. Un homme qui prend le temps de regarder, d'observer ce qui l'entoure lors de ses nombreuse promenades. Les objets parfois insolites, les gens, le temps qui passe, les saisons. Une contemplation encore une fois illustrée avec sensibilité et avec une économie de mots puisque dans cet album c'est l'image qui est prépondérante.

C'est agréable à lire, mais pour une fois la magie Taniguchi n'a pas eu d'effet sur moi. Je déconseille donc de commencer par ce titre pour découvrir son univers. Mieux vaut lire par exemple Un ciel radieux.

Casterman (collection Ecritures) - 155 pages

dimanche 14 février 2010

Un ciel radieux (Jirô Taniguchi)

Je suis toujours aussi réfractaire au genre mangas, mais par contre j'ai une affection toute particulière pour le mangaka Taniguchi.
Un ciel radieux est le troisième titre que je découvre après Quartier lointain et L'orme du Caucase, et c'est sans-doute celui qui m'a le plus émue jusqu'à présent.

L'histoire débute avec un accident de la circulation entre un jeune motard et un quarantenaire au volant de sa voiture. Les deux blessés sombrent dans le coma et se retrouvent à l'hôpital. Je n'en dis pas davantage pour ne pas dévoiler ce qui se passe ensuite...

Un ciel radieux flirte avec le paranormal, un peu à la manière de Quartier lointain, mais on ne peut pas franchement parler de fantastique. Disons que le point de départ du récit l'est, mais que ce n'est qu'un prétexte pour développer des thèmes qui sont chers à l'auteur, à savoir la mort d'un proche, les liens familiaux, l'essence de la vie, etc.
Alors certes, on tourne toujours autour du même type de scénario, mais pour le moment je ne m'en lasse pas, j'accroche complètement. Un ciel radieux m'a particulièrement émue et remuée ; Taniguchi sait à merveille transposer les sentiments humains en dessins et toucher la corde sensible du lecteur.
Finalement, quand il nous parle de la perte d'un être cher, c'est un thème que l'on a déjà rencontré maintes fois dans la littérature, mais il sait y mettre sa patte personnelle, en toute humilité, en questionnant simplement ce qui se cache au fond de chacun d'entre nous.

Une magnifique histoire à réserver toutefois pour un moment où l'on a un minimum le moral !


A la fin de l'album, un texte de l'auteur qui revient sur l'histoire. je vous en propose un extrait :

" Encore maintenant, perdre tout à coup un être qui a vécu près de soi, c'est un grand trou qui s'ouvre. Mais on ne peut pas vivre non plus avec cette béance dans le cœur en permanence. Cela prend longtemps pour accepter en soi la disparition d'un être aimé. Et je crois que c'est en mettant de l'ordre dans ses sentiments, en surmontant sa détresse et en prenant un nouveau départ, que l'on grandit. "


Les avis d'Emeraude, de Kali et de Flo, toutes les trois sous le charme, elles aussi !

Je profite de ce billet pour signaler (et saluer) l'initiative d'Emmyne, le mois du manga.

Casterman (collection Ecritures) - 304 pages

mardi 19 janvier 2010

L'orme du Caucase (Taniguchi & Utsumi)

J'ai découvert l'univers des mangas et celui de Taniguchi en particulier avec l'histoire de Quartier lointain.
Ici, il s'agit d'une adaptation d'un recueil de nouvelles de l'auteur japonais Ryuichiro Utsumi.
Huit nouvelles qui tournent autour des mêmes thèmes : la solitude, la nature, les relations familiales, les choix de vie...
Chaque histoire en apparence insignifiante est porteuse d'émotion et de réflexion.
Beaucoup de poésie dans cet album, admirablement servie par les dessins de Taniguchi.
Un moment d'évasion hors du temps, des destins qui se rejoignent, des histoires universelles. C'est beau, c'est agréable à lire et ça fait du bien au coeur et chaud au ventre. J'en redemande et je crois que je vais m'empresser de découvrir les autres oeuvres de Taniguchi.
Décidément, cette collection Ecritures est de grande qualité.

Merci Ramanna, pour cette très jolie découverte.

Les avis de Keisha et de Florinette, elles aussi sous le charme.

Casterman (collection Ecritures) - 218 pages

samedi 2 mai 2009

Quartier lointain T2 ( Jirô Taniguchi)

Après un premier tome fort plaisant j'ai donc enchaîné avec la suite de cette histoire tout en sensibilité. J'ai trouvé ce second tome encore meilleur et j'ai beaucoup aimé la tournure que prenaient les événement.

Hiroshi qui est toujours dans la peau de ses 14 ans appréhende l'avenir et le départ imminent de son père qui a quitté les siens cette année-là et n'a plus jamais donné aucun signe de vie depuis lors.

Le temps passe et Hiroshi se prend à rêver de parvenir à modifier son destin et celui de sa famille en retenant son père. Va-t-il réussir ?
Cette question existentielle donne une nouvelle dimension à l'histoire par rapport au tome précédent. Les relations entre les différents personnages sont également plus fouillées, on se rapproche inconsciemment d'eux.

Bref, je termine cette découverte en beauté.

Casterman (collection écritures) - 205 pages

dimanche 26 avril 2009

Quartier lointain T1 (Jirô Taniguchi)

Moi qui étais réfractaire à la vague manga, me voici intronisée dans la secte ! Plaisanterie mise à part, je viens donc de lire mon premier manga, et je dois dire que c'était plutôt plaisant.

Hiroshi Nakahara, 48 ans, marié et père de famille, se retrouve du jour au lendemain projeté dans son propre passé, à l'âge de 14 ans. Ou pour être plus précise, dans la peau de ses 14 ans, puisqu'il conserve sa maturité d'adulte. De cette situation en découlent des conséquences sur son présent (dans le passé !) et son avenir.

L'idée de départ qui n'a rien d'original est pourtant traitée avec finesse. Taniguchi ne nous embarque pas dans un scénario extraordinaire, il donne au contraire à l'histoire un ton de simplicité. C'est précisément la sincérité que l'auteur met dans son récit qui m'a séduite. On pénètre dans le vécu de cet homme dont on se sent très proche et dont on a envie de connaître le futur.

Je suis facilement entrée dans cette bande dessinée que j'ai lue avec intérêt et plaisir, et je suis curieuse d'en découvrir la suite. J'ai par ailleurs apprécié le style graphique de Taniguchi qui n'est pas trop "japonisant" et se rapproche d'un style européen. Voilà donc une première expérience manga réussie !

Les avis de Lune, Joelle, Kali

Casterman (collection Ecritures) - 198 pages