Le coffret (Stéphane Beau)
dimanche 28 mars 2010
Après le billet enthousiaste de Meria, je m'étais empressée de noter le titre de ce roman qui m'intriguait.
Si le coup de cœur n'a pas été au rendez-vous me concernant, j'ai pourtant apprécié Le coffret. Un roman hybride si l'on veut, qui relève à la fois de l'essai et du roman philosophique avec une touche de science fiction, puisqu'il s'agit ici d'anticipation. En réalité, j'ai eu le sentiment étrange durant ma lecture que l'auteur négligeait (ou plaçait au second plan) l'histoire en elle même ainsi que ses personnages, comme s'ils n'étaient qu'un prétexte pour accompagner ou servir ses réflexions. Disons qu'un essai "pur" de philosophie aurait sans-doute été indigeste pour le commun des mortels, mais qu'en enrobant sa pensée de fiction, les idées passent peut-être mieux. Tout ceci pour dire, amis lecteurs, que si vous recherchez du divertissement ou un roman à suspense, ce livre n'est pas pour vous. En revanche, si vous voulez vous pencher sur le fonctionnement de notre société et l'imaginer dans un futur hypothétique où la disparition du livre deviendrait le symbole de la perte de liberté, alors ouvrez Le coffret et découvrez le mystère qu'il renferme.
Mon bilan personnel de cette lecture est mitigé mais je réalise au moment de rédiger mon billet qu'il l'est en partie parce que j'avais sans m'en rendre compte une attente précise en entamant ce roman. Je savais qu'il était question de philosophie, et c'est justement cela qui m'avait attirée vers ce titre, mais je ne m'attendais pas à cet "habillage léger". J'espérais une véritable intrigue, une histoire construite, des personnages profonds et une réflexion sur la vie. J'ai eu la seconde partie et donc mes souhaits ont été à moitié exaucés. Car réflexion il y a, c'est indéniable. Stéphane Beau nous invite de manière subtile à nous pencher sur l'essence même de la vie, la notion de liberté, de bonheur, la place des écrits et de la culture dans la société, celle de la religion, le sens de la mort... Autant de thèmes qui sont traités en si peu de pages. Et c'est, je crois, ce qui m'a frustrée. J'aurais aimé davantage de développements, j'aurais aimé pousser cette réflexion plus loin et la voir mise en pratique à travers les personnages, voir jusqu'où tout cela pouvait bien mener. Stéphane Beau maîtrise son sujet, il est passionnant, mais c'est court, bien trop court !
Petit Pavé - 147 pages
Commentaires
Je sais qu'il va arriver ici, donc on verra. Je ne vais pas trop en attendre, et ça ira. Mais quelle chouette couverture à l'ancienne!
Très beau billet ! Je comprends effectivement ton sentiment
Que va en dire Keisha ?
il est là, presque en haut de ma PAL, je me le réserve pour un week end calme afin de le ire d'une traite
Analyse en demi-teinte, certes, mais très pertinente en tout cas, merci. Les limites que vous énoncez me parlent clairement. Le côté « habillage léger » était voulu... Mais j'ai apparemment un peu trop forcé sur le « léger »... Bon : j'en prends note... pour le prochain !!!
SB
@keisha : La couverture est magnifique. Quant au texte, ce n'est pas qu'il ne faut pas trop en attendre, c'est qu'il faut le lire en ayant à l'esprit que c'est surtout un roman pour réfléchir et que l'intrigue est secondaire. Une fois que l'on a accepté cela, c'est une belle lecture. Et des romans qui font réféléchir, il n'y en a pas tant que ça donc autant les savourer !
@Meria : Bon si tu comprends mon point de vue, me voilà rassurée ! Ce n'est pas que je n'ai pas aimé, c'est que je n'ai pas adopté le "bon état d'esprit" quand je l'ai ouvert. Je le relirai plus tard et j'apprécierai sans-doute davantage maintenant que je sais ce qu'il en est.
@Michel : Week end calme, ça c'est impératif, prends le temps d'apprécier, c'est important.
@stephane : C'est moi qui vous remercie de votre visite ici. Je suis soulagée de voir que votre réaction est positive, j'avais peur de blesser. J'avais bien l'intuition que l'habillage léger était voulu, et c'est ce qui m'a surprise car je ne m'y attendais pas. Une relecture s'impose, je m'y replongerai d'ici quelques temps. En tous les cas, le contenu philosophique est passionnant, ça fait du bien un livre qui fait réfléchir !
Pour moi, c'est le côté philosophie qui me ferait fuir alors que les idées développées m'intéressent plutôt. Mais vu que tu dis que cela reste léger, cela me tente déjà nettement plus
@Joelle : Mais justement, c'est de la "philosophie romancée" si je puis dire... Intégrée dans une histoire. A mon sens la philo peut se raconter, elle ne se théorise pas dans des essais uniquement...
Déjà noté sur un autre blog mais ton billet confirme. Je note tes quelques réticences mais le côté léger me rassure presque en fait. Je sens que ce Coffret va très vite trouver sa place dans ma PAL.
@zarline : J'espère qu'il te plaira. Parfois quand on sait à quoi s'attendre on apprécie mieux.