La princesse de Clèves ~ La princesse de Montpensier (Madame de La Fayette)
dimanche 20 septembre 2009
Je vais probablement m'attirer les foudres de plus d'un lecteur avec ce billet.
Tant pis. Quand je n'apprécie pas un livre, je ne peux pas prétendre le contraire.
Commençons toutefois par l'aspect positif de cette lecture. Ma PAL diminue ! Non, cela n'intéresse personne... Il n'empêche... Bon, plaisanterie mise à part, je vais tenter d'analyser ce que j'ai ressenti en lisant La princesse de Clèves.
Première impression au tout début du roman, l'avalanche de noms et de titres de noblesse qui finissent par s'enchevêtrer et m'ont quasiment donné la migraine. J'ai dû recourir à un dictionnaire historique pour y voir un peu plus clair. Car La princesse de Clèves, bien qu'œuvre de fiction, est solidement ancrée dans un contexte historique. L'intrigue se déroule à la cour de France en 1558 sous le règne de Henri II, fils de François 1er.
Après cette entrée en matière un peu trop laborieuse (je veux parler ici de ma difficulté à entrer dans le texte et non pas de son écriture) à mon goût, nous pénétrons dans l'histoire de cette princesse qui a fait couler tant d'encre.
Je commençais à éprouver un certain intérêt, me demandant comment la situation de la belle demoiselle allait évoluer et m'attendant à une montée en puissance.
Que nenni.
De l'ennui, voilà ce que j'ai ressenti.
Alors certes, l'écriture est superbe et c'est plutôt agréable, ce style précieux d'un autre temps. Sauf que, au bout de quelques pages déjà, je m'en lassais. Parce que bon, les tournures de phrases sont belles, soit, mais le récit manque un peu de susbstance. Par exemple, les personnages ne sont jamais décrits physiquement, si ce n'est comme étant d'une "beauté parfaite". A la longue, retrouver le nom beauté toutes les deux pages a fini par m'agacer un tantinet. Madame de La Fayette aurait peut-être pu étayer ses descriptions... Au sortir de ce roman, j'avais le sentiment d'avoir traversé une espèce d'univers homogène où tous les individus se ressemblent dans un flou artistique.
Autre remarque concernant le style d'écriture, j'ai trouvé qu'il y avait de nombreuses redondances tout au long du livre. On nous parle sans arrêt de princes et princesses, d'inclinations violentes, etc. Ces répétitions alourdissent le texte.
Quant à l'histoire, autant le dire tout de go, elle m'a profondément déçue. Bien que le côté vertueux à outrance finisse par m'horripiler sur la durée, ce n'est pas tant ce que je reproche à cette histoire. Simplement il ne se passe rien, le récit se traîne pour finalement aboutir à un dénouement à l'image du reste, fade. Bref, loin d'avoir éprouvé du plaisir à cette lecture, j'ai été extrêmement surprise de découvrir un pareil roman après toutes les critiques élogieuses dont il a bénéficié, certaines le qualifiant de chef-d'œuvre.
Je n'ai pu m'empêcher d'établir un parallèle avec Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos dont le thème central est semblable. Mais, là où Les liaisons dangereuses m'avaient transportée, La princesse de Clèves n'est pas même parvenue à m'extraire du quotidien.
J'ai quand-même voulu lire en entier l'ouvrage que je possède et qui contient un autre écrit de Madame de La Fayette, à savoir La princesse de Montpensier, une longue nouvelle étrangement semblable à La princesse de Clèves et qui n'a donc pas davantage recueilli mon adhésion...
Librairie générale française (collection Prestige du livre) - 314 pages
Commentaires
Je fais partie de ceux qui pleurent des larmes de sang en lisant ton billet.
J'adore ce roman, je le trouve d'une finesse et d'une profondeur incroyables (ne me dis pas que l'aspect psychologique ne t'a pas totalement emballée, non ? non ?). Il ne faut pas oublier pour le reste qu'il est le premier roman français (en ce sens, que, contrairement aux romans du Moyen-Age, la psychologie prime sur l'action) et que Mme de La Fayette voulait démontrer quelque chose (d'où cette surabondance de titres et de personnages de la Cour, sans parler des différents récits enchâssés qui servent son propos). J'adore ce roman (arrivé là, tout le monde l'avait compris:))). Bon, j'arrête là sinon j'en ai pour des heures. :D
J'ai adoré ce roman (bon, j'ai lu vite les premières pages, sans même chercher ces gens là dans un dictionnaire, tant pis pour eux) et ensuite j'ai été transportée par le style, la narration, etc, mais Fashion en parle mieux que moi...
Bon pour ma part, j'ai aimé ce roman. Mais je te rejoins sur les 1ères pages horriblement ennuyeuses et sur le manque de descriptions des personnages.
C'est vraiment dommage, moi j'ai beaucoup aimé! La description des sentiments est tout en finesse, c'est sûr qu'il faut lire entre les lignes. J'aime beaucoup par contre la comparaison que tu fais avec Les Liaisons dagereuses. C'est vrai que c'est complètement différent!
PS Dans ton billet tu as mis le lien du billet de Jules sous mon pseudo... Mon billet paraîtra dans les prochaines minutes.
Comme c'est intéressant ces lectures en commun et ces avis si divergents! Je viens de chez Restling qui a donc aimé et j'expliquais que moi aussi ce livre m'avait séduite mais j'étais alors plongée en plein dans cette époque et je sens le besoin maintenant de le relire comme divertissement cette fois! L'aimerai-je toujours autant?
Oui, je comprends : ce style précieux est d'un autre temps.


Je l'ai lu il y a longtemps, mais j'avais aimé.
Pour moi c'est LE roman qui décrit à merveille les affres du sentiment amoureux.
@fashion : Malheureusement je n'ai trouvé à ce roman aucune profondeur... Je n'attendais pas un roman d'action, je savais que c'était un roman basé sur l'aspect psychologique et j'aime cela, sauf que là ça n'a pas fonctionné. Dans les liaisons dangereuses cet aspect est traité admirablement en revanche...
@keisha : Heureusement, passé les premières pages, la lecture est plus fluide...
@Grominou : Dans Les liaisons dangereuses il y a une intensité extraordinaire qui fait défaut à La princesse de Clèves, je trouve. Effectivement je me suis plantée dans les liens, boulette réparée, merci !
@Mango : Il serait étonnant que tu n'aimes plus si tu l'as apprécié dans le passé...
Je partage assez tes impressions. Je me suis aussi ennuyée à la lecture de ce roman... tout en relevant certains passages (que j'ai trouvés géniaux).
Et tout comme toi, j'ai été transportée par "Les Liaisons"...
Zut! j'avais oublié que les billets étaient pour aujourd'hui. Je vais essayer de faire le mien.
J'avais été charmée par ce roman, autant pour le style, que pour le récit.
@Mariel : Certains passages sont beaux mais cela ne m'a pas suffi...
@Edelwe : Restling semble en retard aussi, pas d'inquiétude...
@Karine : Comme quoi, les goûts et les couleurs !
Je vois que mon commentaire d'hier ne s'est pas affiché... en tout cas je disais quelque chose dans le genre que je heureuse de ne pas être la seule à avoir plus ou moins aimé!!
@Jules : C'est vraiment étrange ces commentaires qui disaparaissent dans les abîmes d'Internet... Je suis également contente de me sentir moins seule face à ce roman qui n'a pas su me convaincre !!
Malgré vos avis, il demeure que je veux encore le lire!!! Pour satisfaire ma curiosité, du moins!!
@Karine:) : Qui sait, peut-être une heureuse découverte ?
Comme Fashion, c'est un roman que je trouve admirable. C'est évidemment très moin de ce qu'on peut lire actuellement, et il faut se souvenir que c'est le livre qui marque la naissance du roman moderne, le coup d'essai en quelque sorte. J'aime beaucoup cette histoire, dont on ne saisit maheureusement pas tout les tenants et aboutissants, car cela constitue également une critique de la Cour dans laquelle vivait Mme de Lafayette. Dommage que ce roman t'ait laissée de marbre !!!
@Yohan : Même en tenant compte du contexte dans lequel est né ce roman, je ne peux l'apprécier. Non pas parce qu'il est loin de ce que l'on peut lire de nos jours, mais parce que je le trouve creux.
Coucou Bladelor! J'ai enfin eu le temps de lire "La princesse de Clèves"; je viens de publier mon billet sur mon blog!
Pour ma part, j'ai beaucoup aimé, mais je peux comprendre tes objections. Je suis assez d'accord avec toi au niveau de l'aspect répétitif du style!;)
@Hermione : Je vais aller lire ton billet de ce pas. Le style répétitif m'a vraiment étonnée...
J'ai apprécié ce roman pour ma part mais en sachant ce que j'allais y trouver. Il est effectivement très représentatif d'une époque et d'un milieu aristocratique, mondain et cultivé
en quoi ce roman peut etre une fiction ? ^^
@rororo : Je ne saisis pas bien la teneur de la question ?! Ce roman est une fiction, oui !