Emprunté par simple curiosité, ce petit livre s'est révélé être une pépite.

Des bibliothèques pleines de fantômes est un essai sur la lecture et ses pratiques, ou plus précisément sur la gestion des bibliothèques de grande taille. Déjà, premier bon point, Jacques Bonnet m'a définitivement décomplexée avec ma bibliothèque miniature, puisque lorsqu'il nous parle de bibliothèques, c'est non pas en centaines ni même en milliers, mais en dizaines de milliers d'ouvrages ! Ca calme, hein ?!
Cet essai se lit comme on boit du petit lait. Il regorge de détails et de citations, à tel point qu'à presque chaque page, un extrait attirait plus particulièrement mon attention, et qu'à la fin de ma lecture, l'ouvrage était truffé de nombreux signets.
Malgré cette densité, la lecture n'en est pas ardue, même pour un lecteur manquant comme moi de culture littéraire. J'étais néanmoins heureuse d'avoir déjà lu La maison en papier car l'auteur y fait référence tout au long de son essai.

Le message qui ressort de ce livre, c'est que la lecture, bien plus qu'une passion, est un mode de vie à elle seule.
L'auteur fait un tour d'horizon des bibliothèques en analysant les manies de bibliomanes, les différentes façons de classer et trier des ouvrages. Il démontre dans un paragraphe passionnant qu'un auteur est bien moins réel que ses personnages supposés fictifs ; contrairement à ce que l'on pourrait croire, les livres ne sont pas des objets inanimés...

Un livre très dense et riche que tout amoureux des livres se devrait de posséder et de relire de temps en temps. Pour ma part je compte bien me l'offrir un jour !

Les livres sont coûteux à l'achat, ne valent rien à la revente, sont hors de prix lorsqu'ils faut les retrouver une fois épuisés, sont lourds à porter, prennent la poussière, craignent l'humidité et les souris, sont à partir d'une certaine quantité quasi impossibles à déménager, nécessitent un classement précis pour pouvoir être utilisés et, surtout, dévorent l'espace.

* * *

Aucune bibliothèque d'une certaine importance ne ressemble à une autre, ne possède la même personnalité.

* * *

Non lu, un livre n'est au pire qu'un ensemble de lettres, au mieux une vague, et souvent fausse, image née de ce que l'on en a entendu dire. Prendre un livre en main et découvrir ce qu'il contient vraiment revient à donner de la chair, c'est-à-dire une épaisseur et une densité qu'il ne perdra plus jamais, à ce qui jusque-là n'était qu'un mot.

* * *

La lecture m'a permis de raccourcir les voyages les plus longs, de ne pas voir passer les heures d'attente dans un aéroport, et de supporter pendant deux décennies les réunions aussi inutilses qu'interminables auxquelles je ne pouvais échapper.

* * *

Une extravagance est réservée aux auteurs, qui d'ailleurs rajoute à leur nature fictive : le choix d'un pseudonyme.

L'avis de Leiloona qui, elle, a été déçue

Denoël - 138  pages