Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre d'histoires sanglantes, pas plus que je n'aime regarder des films qui font peur. Mais ma curiosité me joue parfois de vilains tours et j'ai voulu lire ce roman pour savoir de quoi il retournait... L'ouvrage en question a attendu un bon bout de temps sur ma table de chevet avant que je n'ose l'ouvrir... Déjà, on ne peut pas dire que la couverture soit des plus engageantes, si ?! Ayant laissé traîné la chose quelques temps dans le salon, j'ai même eu droit à un "beurk" de dégoût de mon grand matelot quand il l'a aperçue ! Bref, c'était mal parti... Et puis comme je suis une grande téméraire, je me suis jeté à l'eau.

Ou dans le sang, plus exactement. D'ailleurs, je me demande bien ce que le mot "fièvre" vient faire ici dans le titre, "SANG" tout seul aurait été parfait ! Bon, je plaisante, mais fichtre, les amateurs d'hémoglobine ne seront pas déçus avec ce livre ! Du sang en veux-tu en voilà, à toutes les pages ou presque... Du sang qui dégouline, coule, éclabousse, jaillit, noir ou rubis, au compte-goutte ou à flots, bref, on baigne dedans du début à la fin du roman. Or, curieusement, alors que je ne suis pas amateur du genre et pas vampire non plus à mes heures perdues, et bien il se trouve que cela ne m'a pas gênée. Bon, j'ai bien traversé des petits moments légèrement nauséeux pendant ma lecture et fait quelques cauchemars, mais que voulez-vous, je suis une petite nature, l'on ne se refait pas. 
Bref, vous l'aurez compris, si vous prenez le risque d'ouvrir De fièvre et de sang, ne vous attendez pas à une histoire douce et sucrée, ici c'est violent, sombre et sanglant

Pour point de départ de ce thriller, une affaire de meurtres atroces perpétrés dans une ferme isolée du côté de Rodez dans les Pyrénées (je crois qu'après cette lecture, je ne verrai plus jamais nos belles montagnes de la même manière !). Les commandants Vauvert et Svärta mènent l'enquête et vont rapidement découvrir les assassins puis les mettre hors d'état de nuire. Mais moins d'un an après les faits, survient une série de nouveaux meurtres avec un mode opératoire identique...

Je n'ai pas boudé mon plaisir (enfin façon de parler) avec cette lecture même si j'y trouve à redire.
Je crois que ce qui m'a gênée en réalité, c'est l'aspect fantastique de ce thriller. Mon esprit cartésien tentait désespérément de trouver des explications rationnelles à ces meurtres étranges, et je pensais vraiment que l'auteur déroulait l'histoire dans cette optique. Bref, quand j'ai compris qu'il n'y avait rien de rationnel là-dedans, j'ai ressenti une grosse frustration. Ceci explique sans-doute que j'ai largement préféré la première moitié du roman, quand le doute est encore permis. La théorie d'un tueur en série qui se prendrait pour la Comtesse de Bathory m'a fascinée et j'ai totalement embarqué dans le roman.
J'aurais simplement voulu un autre dénouement, une autre chute. Pour autant, j'ai beaucoup apprécié l'écriture de ce livre qui vous scotche littéralement à votre fauteuil et vous fait passer par une palette assez incroyable de sentiments (et croyez-moi, pas des plus agréables !). Je suis toujours admirative de ces auteurs, qui, avec de simples mots, parviennent à camper une atmosphère telle qu'elle isole le lecteur du monde qui l'entoure et le projette sans ménagement dans le livre. Sire Cédric fait partie de ces "enchanteurs" et sa plume est envoutante. Mon seul regret, encore une fois, c'est cette dimension fantastique à laquelle je ne m'étais pas préparée et qui ne m'a pas franchement plu. J'ai trouvé que le trait était trop forcé notamment sur la fin, et que cela gâchait un peu les autres aspects de l'histoire. 

Un bon thriller qui tient en haleine. A l'occasion, je tenterai d'autres titres de l'auteur dont le style ne m'a pas laissée indifférente. 


Le site de l'auteur


Je remercie BOB et les éditions Le pré aux clercs pour ce partenariat.


Le pré aux clercs - 446 pages