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Après ma découverte des Déferlantes, je m'étais promis de relire Claudie Gallay. Une photo de couverture superbe et un résumé intriguant ont achevé de me convaincre d'ouvrir Une part de ciel. Hélas, cette lecture ne fut pas sans douleur, et en toute franchise, si cela n'avait été dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Priceminister (du coup je rends ma copie terriblement en retard car je me suis traîné ce bouquin pendant un bon mois...), j'aurais abandonné ma lecture en cours de route.

L'histoire se déroule dans le massif de la Vanoise où Carole a rejoint son frère et sa soeur pour des vacances improvisées. Chacun d'entre eux a reçu une boule à neige annonçant le retour de leur père. Les voilà donc tous les trois réunis et prêts à le retrouver, mais nul ne sait exactement quand Curtil sera là. Pendant que s'installe l'attente, Carole retrouve le village de son enfance et ceux qui y vivent. Très vite, la routine s'installe et son quotidien s'organise autour des mêmes occupations. Au fil des jours, la fratrie se ré-apprivoise et renoue des liens distendus. Le passé refait de temps en temps surface dans les pensées et les conversations, notamment l'incendie qui a ravagé autrefois la maison où ils vivaient avec leurs parents. 

Ce roman était prometteur. Un village sous la neige à l'orée de la forêt, des personnages atypiques, des secrets, des chemins de vie qui s'éloignent et finissent par se recouper. J'aurais voulu aimer ce livre, j'aurais dû l'aimer. Au contraire, j'y suis restée totalement étrangère, incapable de me sentir touchée par les protagonistes ni par ce qu'ils endurent. Pire encore, je me suis ennuyée. Ces jours qui se répètent inlassablement et la multitude de détails concernant la vie quotidienne ont douché l'enthousiasme avec lequel j'abordais ce roman. Il ne se passe rien dans cette histoire, pas davantage au début qu'à la fin, et l'attente devient une véritable torture pour le lecteur. Certes, l'écriture est belle et juste, certaines phrases résonnent au moment où on les lit, mais cela ne suffit pas à faire d'Une part de ciel un roman qui va chercher le lecteur dans son fauteuil. Et puis, je l'ai dit à maintes reprises ici, lorsque je lis, c'est pour m'évader, de quelque manière que ce soit. Pas forcément pour aller vers le beau, mais simplement pour m'éloigner de la vraie vie. Alors quand un roman tel que celui-ci me replonge dans la vie réelle avec tout ce qu'elle peut comporter de laid et d'ennuyeux, vraiment je ne peux y adhérer. 

Une déception d'autant plus grande que je ne m'y attendais pas.

Elles ont aimé : Syl, Sylire et Yueyin

Actes sud, 445 pages, 2013