Quelle série amis lecteurs, je me suis faite avoir comme une bleue ! J'avais beaucoup aimé les deux premiers tomes qui me semblaient prometteurs, mais j'étais loin du compte !

A comme Association est une série qui doit se déguster car chaque tome est bien trop court. J'ai tout aimé dans cette suite. L'humour totalement jouissif. La qualité de l'écriture, pétillante et intelligente. L'histoire, originale, qui prend un tournant inattendu. Les personnages, comment ne pas s'attacher à eux ? 

Il est bien sûr impossible de vous présenter ces trois tomes sans revenir un instant sur la si brusque disparition de Pierre Bottero. Songer que Le subtil parfum du soufre est son dernier texte, qu'il n'a pas eu le temps de le remanier ni de lire celui de son complice, Erik L'homme. Réaliser que la réalité et la fiction se sont rejointes, lire la postface d'Erik L'Homme et avoir la gorge nouée. 
Les auteurs ne sont pas que des individus cachés derrières leurs livres, par leurs écrits ils prennent une place importante dans notre vie et sont parfois comme des amis invisibles que l'on retrouve avec un plaisir immense à travers les mots.
Je n'ai découvert la plume de Pierre Bottero que sur le tard, mais je me réjouis d'avoir encore de ses romans à lire, pour faire durer le plaisir. Le peu que j'ai lu m'a séduite et j'aime énormément l'univers qu'il a construit.
A comme Association était un projet audacieux dans lequel ses deux créateurs se sont lancés avec une envie et une joie de vivre palpables.  Ils nous ont offert, à nous autres lecteurs, une série de grande qualité. Maintenant Erik L'Homme doit poursuivre l'aventure en solo, et si cela est profondément triste, je peux vous dire que A comme Association continue d'exister et que le cinquième et dernier tome en date est brillant.

L'étoffe fragile du monde s'inscrit dans la continuité des deux tomes précédents. L'aventure est prenante, mais ce que je retiens,  c'est l'humour incroyable de Jasper et sa rencontre totalement hilarante (une fois passé le danger) avec le troll Erglug. Les dialogues entre les deux personnages sont jubilatoires et je me suis régalée du début à la fin. La vision de cette créature aux mensurations sur-humaines qui joue les philosophes est irrésistible. Et bien entendu, le duo fonctionne à merveille pour le plus grand plaisir du lecteur. Un tome plutôt léger mais excellent.

Le subtil parfum du soufre est donc le second tome écrit par Pierre Bottero et quatrième de la série. Comme un fait exprès, alors que c'était le dernier tome qu'il écrivait pour la série, celui-ci se révèle plus abouti que les précédents, plus grave aussi. L'intrigue prend une autre dimension, les personnages sont plus fouillés et le voile est levé sur une partie du fonctionnement de l'association. Comme si ce tome marquait un tournant dans la série qui perd un peu de sa légèreté. La fin est douloureuse à lire parce qu'elle renvoie à la réalité et l'envie de lire la suite se fait impérieuse.

Là où les mots n'existent pas est sans doute le tome que j'ai préféré des cinq sortis à ce jour. Il est émouvant, touchant et prenant. Jasper est un personnage qui n'a pas fini de nous étonner et j'éprouve beaucoup d'affection pour lui. Le rythme s'accélère, peu de temps morts mais une narration alternée par des passages d'introspection jamais pesants. Juste ce qu'il faut pour mieux appréhender le passé et comprendre le présent. Je suis très curieuse de savoir ce que nous réserve la suite et j'ai vraiment hâte de la découvrir.

Si vous ne connaissez pas déjà cette série, jetez-vous dessus, un très beau moment de lecture vous attend.

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Ce qu'en ont pensé Clarabel et Edelwe

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Gallimard Jeunesse - Rageot éditeur

T3 ~ L'étoffe fragile du monde (Erik L'Homme)
197 pages, mars 2011

T4 ~ Le subtil parfum du souffre (Pierre Bottero)
183 pages,  mars 2011

T5 ~ Là où les mots n'existent pas (Erik L'Homme)
202 pages, juin 2011