J'avais d'emblée opté pour ce roman lorsque je devais choisir cinq ouvrages dans la liste proposée pour le Prix des lecteurs du Télégramme. D'abord pour son titre mystérieux qui laissait présager une histoire en rapport avec la mer (en réalité elle n'est que peu présente dans ce récit), ensuite parce que c'était un coup de coeur de la bibliothécaire.

Malgré l'excitation avec laquelle j'ai ouvert le livre, je dois dire qu'il m'a fallu un certain temps avant de m'imprégner pleinement de l'atmosphère et d'en apprécier l'écriture. J'ai eu le tort de le mettre de côté au bout d'une quarantaine de pages pour lire autre chose, et lorsque j'y suis revenue j'étais complètement déconnectée et j'ai donc dû reprendre au début. Conseil personnel aux futurs lecteurs des Déferlantes, ne pas laisser durer les pauses pendant cette lecture car il est difficile de s'y replonger. Non pas que ce soit ennuyeux, loin de là, mais peut-être est-ce à cause du style si particulier de l'auteur. Le texte obéit à un rythme interne, sorte de balancier, un peu comme le bercement des vagues. S'arrêter en cours de lecture, c'est donc prendre le risque de casser ce mouvement et d'en perdre la magie. L'idéal serait sans-doute de dévorer ce livre dans la journée par un temps d'hiver, emmitouflée dans un plaid avec une théière bien remplie et un feu de cheminée à côté, tandis que la pluie cingle les vitres. Mais je m'égare... Un roman d'atmosphère donc, vous l'aurez compris ! Typiquement ce que j'aime lorsque je lis, apprivoiser des personnages, un univers, m'extraire de mon quotidien pour naviguer avec les mots, bref, me laisser transporter dans un autre monde.

Les déferlantes, c'est une histoire de rencontres et de meurtrissures. La narratrice, employée par le centre d'ornithologie, est venue s'échouer à La Hague pour recenser les oiseaux et panser une profonde blessure. Quand elle n'arpente pas les landes, elle côtoie les villageois et les personnalités se dévoilent... Lili la tenancière du café et son père ancien gardien de phare, la vieille Nan supposée folle, Raphaël le sculpteur et sa soeur Morgane... et surtout l'étranger, le mystérieux Lambert. Chacun porteur d'un secret, d'une douleur.
Au fil des pages, les destins s'imbriquent les uns dans les autres sur fond d'océan et de brume. La fin de l'histoire redonne de la lumière au paysage et la paix aux personnages, mais il subsiste malgré tout un soupçon de mélancolie.

Ne pas en dire plus et vous laisser simplement l'envie d'ouvrir ce livre et vous laisser envahir par ces déferlantes.

Une plume très particulière qui m'a conquise.

Les avis de Emmyne, ClarabelLeiloona et Dda

Lu dans le cadre du Prix des lecteurs du Télégramme

Editions du Rouergue (collection La brune) - 524 pages