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J'aime le sexe, mais je préfère la pizza (Thomas Raphaël)

samedi 4 novembre 2017

51BG2Jua4kL._SL300_.jpgJ'ai découvert la plume de Thomas Raphaël avec la sortie de son premier roman, La vie commence à 20h10, qui m'avait enchantée. Puis j'ai lu ses deux autres romans à leur sortie également : Le bonheur commence maintenant (suite de La vie commence à 20h10) et Pour un soir seulement. J'ai beaucoup aimé ces trois romans.
J'aime le sexe mais je préfère la pizza est donc le dernier né de l'auteur, mais aussi son premier texte qui ne soit pas de la fiction. Sorte d'autobiographie écrite à la manière d'une comédie, ce livre retrace des passages de la vie de Thomas Raphaël depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte. Le texte n'est pas construit de manière chronologique, au contraire l'auteur effectue des allers-retours entre les différentes périodes de son existence. Sur un ton à la fois candide et cynique, Thomas Raphaël nous parle de ses amours, de son côté "anti-héros", de ses cours de hip-hop, de sa famille... Anecdotes et événements importants se côtoient dans un style résolument léger et empreint d'auto-dérision.
C'est bien écrit et l'on retrouve dans cette autobiographie le talent de l'auteur. Cela dit, je me suis parfois ennuyée au cours de cette lecture et j'ai trouvé que son contenu n'était pas forcément passionnant. Certains passages sont drôles ou bien émouvants, certes, mais au final je ne peux pas dire que ce soit une lecture fondamentalement intéressante. C'est donc pour moi une légère déception que cette lecture, je préfère largement Thomas Raphaël dans la fiction.

J'ajoute, au sujet de la version audio, que je n'ai pas apprécié la lecture, pourtant réalisée par l'auteur lui-même. J'avais déjà fait ce constat pour Nue de Jean-Philippe Toussaint, et je le fais de nouveau aujourd'hui avec ce roman : contrairement à ce que je pensais, l'auteur n'est pas nécessairement la personne la mieux placée pour lire son texte. Malheureusement, Thomas Raphaël, bien qu'ayant une voix agréable, lit l'intégralité de son livre avec les mêmes intonations et le même ton monocorde, et franchement, ça m'a assez rapidement tapé sur le système. 

Texte intégral lu par l'auteur
Durée totale d'écoute : 5h03
Audible Studios, 2017

Terre des hommes (Antoine de Saint-Exupéry)

samedi 11 février 2017

51Zd02AR2GL.jpgOserais-je avouer, alors que Le petit prince occupe une place toute particulière dans ma vie, que je n'avais encore rien lu d'autre de l'auteur ?

Terre des hommes est un ensemble de récits et de réflexions nés de ses nombreux voyages et expériences en tant que pilote. Dans ce recueil, il rend également hommage à deux de ses amis, les célèbres aviateurs Mermoz ,et Guillaumet dont il rappelle les paroles : 

Ce que j'ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait.

Je ressors un peu mitigée, je dois le dire, de cette lecture. Autant certains passages m'ont éblouie, autant, par moment les considérations et pensées de Saint-Exupéry me sont passées au-dessus. Peut-être n'étais-je pas assez disponible, ou bien ai-je manqué de concentration par moment, je ne sais.

Je retiens de cette lecture qu'Antoine de Saint-Exupéry était un grand Monsieur. Quand il relate des incidents de vol et des moments où il a frôlé la mort, c'est très impressionnant. Il a vécu des choses extraordinaires et est allé au bout de lui-même. Sa passion pour l'aviation n'avait d'égale que celle qu'il vouait à la planète et au genre humain. On sent à travers ses mots son humanisme, sa soif et sa curiosité du monde, son émerveillement presque naïf.

Un superbe témoignage d'une vie hors normes d'un autre temps qui ramène le lecteur à l'essentiel.

Concernant cette lecture audio, la lectrice Marie Christine Barrault à la voix délicieusement rocailleuse met particulièrement en valeur le texte. Son interprétation est juste parfaite.

Pour écouter un extrait, consulter la page consacrée à l'ouvrage sur le site de l'auteur.

Texte intégral lu par Marie Christine Barrault
Durée totale d'écoute : 5h30
Gallimard (Ecoutez lire), 2008

Entretien avec Sorj Chalandon par Jean-Luc Hees

vendredi 27 janvier 2017

9782367622712-001-X.jpegUne nouvelle collection a vu le jour chez Audiolib. Elle s'intitule L'écrivain et propose de courts enregistrements d'entretiens avec des auteurs.
Bien évidemment, j'ai automatiquement jeté mon dévolu sur celui avec Sorj Chalandon, auteur qui me fascine.

En une petite heure de temps, on découvre l'écrivain et le journaliste (son "vrai" métier). J'avais eu la chance de rencontrer Sorj Chalandon il y a quelques temps lors d'un café-débat, aussi je connaissais déjà un peu le personnage. Pourtant cet entretien m'a appris des choses que j'ignorais. On y découvre un homme profond, sensible, torturé par son passé de reporter de guerre et par son enfance auprès d'un père pas comme les autres. 

J'admire et j'aime sa plume, sa façon de percevoir le monde, et ses paroles m'ont permis de mieux comprendre ses romans (du moins ceux que j'ai lus) et sa démarche.
Passionnant et indispensable pour les lecteurs qui aiment son oeuvre, ou simplement pour les curieux qui ont envie de découvrir cet auteur. Attention, vous risquez fort ensuite d'avoir une furieuse envie de lire ses livres !

Entretien conduit par Jean-Luc Hees
Durée totale d'écoute : environ une heure
Audiolib, 2016

Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson)

jeudi 15 décembre 2016

9782070146376FS.gifEn 2014, Sylvain Tesson fait une chute de près de dix mètres dont il réchappera par miracle avec toutefois quelques séquelles physiques. Pendant son séjour à l'hôpital, il se promet, s'il peut de nouveau marcher, de traverser la France à pied à sa sortie. Sur les chemins noirs est le carnet de ce voyage qu'il a pu faire durant l'automne 2015. 
De l'auteur, je n'avais lu jusqu'à lors que Dans les forêts de Sibérie (autre journal d'un séjour au bord du lac Baïkal) que j'avais beaucoup aimé. J'ai acheté ce livre lors d'une rencontre avec l'auteur qui fut passionnante et m'a appris, entre autre chose, que Sylvain Tesson tient un journal depuis des années.
Sur les chemins noirs n'est pas un carnet de voyage au sens classique du terme car l'auteur ne fait pas que relater ce qu'il vit durant ses journées de marche (il omet d'ailleurs volontairement des pans entiers de son voyage), il nous fait aussi part de ses pensées, de ses réflexions de toutes sortes. 
J'ai vraiment apprécié ce texte très court qui ne se lit pas d'une traite, mais au contraire se déguste par petits bouts. Chez Sylvain Tesson j'admire l'érudition, l'esprit, le regard sur le monde et le côté cynique. C'est un homme fascinant avec une écriture superbe, je lirai certainement d'autres ouvrages de lui.

Quatre mois plus tard j'étais dehors, bancal, le corps en peine, avec le sang d'un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme. La vie allait moins swinguer.

* * *

Certains hommes espéraient entrer dans l'Histoire. Nous étions quelques uns à préférer disparaître dans la géographie.

* * *

Un jour où nous naviguions sur la rivière Bikine, au nord de Vladivostok, je l'avais entendu lancer à des Russes qui s'insultaient à grand renfort de putain de bite de mes couilles : " Messieurs, je vous prie de cesser de jurer ", ce qui avait davantage estomaqué les types qu'un coup de knout en travers de la gueule.

* * *

C'était la noble leçon de Mme Blixen devant le paysage de sa ferme africaine : " Je suis bien là, où je me dois d'être ". C'était la question cruciale de la vie. La plus simple et la plus négligée.

* * *

Le nom de Mermoz serait donné à l'établissement. Personne n'ajoutait que le demi-dieu de l'Aéropostale qui avait réparé son avion pendant quarante-huit heures avec une clé à molette n'aurait pas grand-chose à carrer du haut débit.

* * *

Les forêts se doraient, que le sorbier ponctuait de rouge. Les pommiers croulaient sous les fruits. Leurs contours japonisaient la rousseur des orées. Le vent arrachait des paillettes aux arbres des fossés. Elles tombaient en copeaux, motifs de Klimt.

Gallimard, 141 pages, 2016

Vous n'aurez pas ma haine (Antoine Leiris)

lundi 5 décembre 2016

9782213701295-V-V01.inddJe n'ai pas eu que des lectures douces pendant cette longue absence... J'ai aussi lu des textes essentiels, bouleversants, à l'image de celui-ci.

Peu après l'attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan, une lettre sublime et stupéfiante est apparue sur la page Facebook d'un certain Antoine Leiris. Il venait de perdre sa femme et s'adressait aux terroristes avec cette formule incroyable : " Vous n'aurez pas ma haine ". Comme beaucoup d'internautes, j'ai lu cette lettre qui m'a émue aux larmes. Un an après, j'ai poursuivi cette lecture avec ce court texte écrit par Antoine Leiris dans les jours qui ont suivi la mort de sa femme. Nous traversons tous l'épreuve du deuil de différente manière. Lui a éprouvé le besoin d'écrire, de coucher sur le papier ses ressentis, sa détresse, sa vision de la vie, cette nouvelle existence en tant que papa célibataire auprès de son jeune fils âgé de moins de deux ans.
Curieusement, c'est une écriture sans pathos que j'ai trouvée dans ces pages, avec même une certaine légèreté par moments. Il n'empêche que l'on ne peut résister à ces mots et retenir ses larmes. En lisant ce livre, on passe par diverses émotions, c'est un voyage étrange, une parenthèse fragile, sorte de bulle hors du temps. La plume est précise mais aussi poétique, elle suscite l'empathie, et, d'une certaine manière, l'espoir.
Un texte nécessaire.

D'une rafale de mitraillette, ils ont dispersé notre puzzle. Et, lorsque pièce après pièce nous le recomposerons, ce ne sera plus le même. Il manquera quelqu'un sur le tableau, il n'y aura plus que nous deux, mais nous prendrons toute la place. Elle sera avec nous, là, invisible. C'est dans nos yeux qu'on lira sa présence, dans notre joie que brûlera sa flamme, dans nos veines que couleront ses larmes.
Nous ne reviendrons jamais à notre vie d'avant. Mais nous ne construirons pas une vie contre eux. Nous avancerons dans notre vie à nous.

* * *

17h30 est une heure maudite. Celle qu'on voudrait effacer de nos journées. Une heure entre deux heures qui ne sert à rien. La promenade est terminée. Le dîner pas encore servi. Melvil est trop excité pour jouer. Je suis trop fatigué pour être attentionné. On s'ennuie. On se tourne autour, on s'évite, on se jauge. C'est à qui cédera le premier. On aimerait sentir le temps s'accélérer.

18h30, enfin.

" C'est l'heure du bain. "

Fayard, 138 pages, 2016 

Profession du père (Sorj Chalandon)

mardi 21 juin 2016

91ge3fAymVL.jpgCoupDeCoeur2016.pngTroisième titre que je lis de l'auteur, et deuxième grand coup de cœur. Si j'insiste avec l'adjectif "grand", c'est parce que, à l'image du Quatrième mur, ce texte est un de ces coups de cœur qui perdurent à travers le temps et laissent une empreinte derrière eux.
Publié comme roman, cet ouvrage est en réalité une autobiographie de l'auteur, à peine romancée. Pour avoir eu la chance de rencontrer Sorj Chalandon peu de temps après ma lecture, j'ai ainsi appris qu'à deux ou trois détails près, l'intégralité du texte est vraie. Cela en rend la lecture encore plus bouleversante.
Profession du père, c'est le récit de ce père mythomane et fou auprès duquel l'auteur a grandi. Un père violent, à la fois physiquement et psychologiquement, un personnage qui s'inventait des vies, des professions toujours plus extraordinaires (d'où le titre), un homme qui a marqué l'enfance et l'adolescence de Sorj Chalandon, surtout dans le pire.
Longtemps, l'enfant qu'il était a cru les délires de ce père malade, avant d'enfin comprendre que sa vie, leur vie de famille, reposait sur un tissu de mensonges. Ce n'est que très tard, après la mort de son père, que Sorj Chalandon a enfin pu coucher sur le papier ce qu'il avait vécu, ce qui l'a tant tourmenté. 
Dès les premières lignes, le lecteur identifie et reconnaît le style unique de l'auteur, cette plume si précise où chaque mot est pesé, ces phrases courtes qui claquent.
Un témoignage bouleversant, un récit de vie qui ne peut laisser insensible même si parfois certaines scènes font sourire. Car, loin de s’appesantir sur son sort, Chalandon aborde le sujet à travers le regard naïf de l'enfant qu'il était alors, en lui conférant un aspect drôle et décalé.
Un tout petit peu moins fort émotionnellement que Le quatrième mur, mais tout de même une grosse claque. Magistral.

Alors j'ai décidé de faire le voyage. J'y suis allé comme ça, trois mois plus tard, sans prévenir. J'ai pris le train en sens inverse, une boule d'enfance dans le ventre. Et je me suis assis sur le banc, en face de leur immeuble.

Le billet de Mara, grâce à laquelle j'ai pu découvrir ce merveilleux roman. 

Grasset, 315 pages, 2015

Des pas dans la neige (Erik L'Homme)

dimanche 17 avril 2016

716LuesV3yL.jpgAprès Dans les forêts de Sibérie, j'ai eu envie de lire un autre récit du même genre et je me suis rappelée qu'Erik L'Homme avait écrit Des pas dans la neige. Comme j'aime énormément la plume et la sensibilité de cet auteur, il était évident que j'allais apprécier ce livre. Hélas, j'ai pu vérifier, une fois encore, que lorsqu'on aborde une lecture avec un a priori ultra positif et que l'on se trompe, la déception est d'autant plus forte...

Dans les années 90, Erik L'Homme, son frère et un ami plaquent tout pour partir au Pakistan à la recherche de "l'homme sauvage". Des pas dans la neige est le récit (des années après) de cette aventure.
Je crois que si je n'ai pas apprécié plus que cela cette lecture, c'est parce que je n'y ai pas trouvé ce que je cherchais, à savoir un récit de voyage. C'est un livre très court dans lequel l'auteur nous parle à la fois du voyage en lui même, des rencontres faites sur place, mais aussi de l'état d'avancement de cette fameuse enquête. On trouve ainsi tout au long de la lecture la transcription de divers témoignages de personnes qui ont croisé ce fameux homme-sauvage. 
Alors voilà, personnellement je ne crois pas trop à l'existence de ce fameux homme "yéti", mais là n'est pas la question... Disons que tout ce qui a trait à cela dans le livre ne m'a pas intéressée, ce qui est plutôt gênant sachant que c'en est le thème central. 
Les passages consacrés au quotidien des trois hommes durant ce voyage et à la description des us et coutumes des autochtones m'ont en revanche intéressée, mais malheureusement ce sont des aspects pas assez développés vu l'épaisseur du volume.
D'autre part, la construction du récit m'a gênée. Pas ou presque d'indications de temps ni de chronologie, l'ensemble m'a paru assez décousu, sans réel fil conducteur. 
J'ai eu le sentiment que ce texte répondait au besoin intime de l'auteur d'écrire ce qu'il avait vécu, mais qu'il laissait le lecteur en dehors du chemin. 
Un rendez-vous raté, hélas. Je continuerai de lire les œuvres de fiction de l'auteur, car dans ce registre, j'aime profondément ce qu'il écrit.

Gallimard Jeunesse (Scripto), 208 pages, 2010

Dans les forêts de Sibérie (Sylvain Tesson)

mercredi 9 mars 2016

91Cq4cF6iHL.jpgJe n'avais encore jamais lu Sylvain Tesson. A la fois curieuse et réticente, je me suis décidée à découvrir sa plume avec ce titre, lecture idéale en hiver.
Ce livre, c'est en fait le journal de l'auteur lors d'un séjour en Sibérie. De février à juillet 2010, il a en effet passé six mois dans une cabane juchée sur les rives du lac Baïkal. L'habitation sommaire est isolée et Sylvain Tesson recherche dans ce séjour l'occasion de faire une parenthèse hors du monde urbain pour réapprendre à vivre, à apprivoiser le temps.
Les journées s’égrènent entre balades, pêche, coupe du bois pour le chauffage, lecture... Parfois s'ajoute au programme la visite d'un invité surprise, de passage dans les parages, mais globalement l'auteur passera ces six mois en solitaire.
J'ai mis du temps à lire ce journal que je réservais principalement pour le moment du coucher, appréciant de reprendre le fil de ma lecture alors que ma journée s'achevait, un peu comme un rituel.
J'ai beaucoup apprécié la plume de Sylvain Tesson, à la fois imagée, un brin cynique et érudite. Ce n'est pas un journal au sens classique du terme, dans lequel il relate l'intégralité de ses journées. Il s'agit davantage d'un savant mélange entre réflexion, contemplation et récit des faits. Parfois on assiste au déroulement des événements du jour, d'autres fois l'auteur expose une pensée qui lui vient, souvent alimentée par ses lectures.
Un très beau texte dépaysant à plus d'un titre. A découvrir.

6 mars
Le spectacle de V.E. debout, affairé à défoncer au marteau un poisson congelé sur la table d'une cuisine jamais nettoyée depuis la fin de l'Union soviétique, est réjouissant.

4 avril
Aujourd’hui, beaucoup lu, patiné trois heures dans une lumière viennoise en écoutant la Pastorale, pêché un omble et récolté un demi-litre d'appât, regardé le lac par la fenêtre à travers la fumée d'un thé noir, dormi un peu dans les rayons du soleil de 16 heures, débité un tronc de trois mètres et fendu deux jours de bois, préparé et mangé une bonne kacha et pensé que le paradis n'était pas ailleurs que dans l'enchaînement de tout cela.

5 avril
Ces gens qui vous interdisent de mettre les pieds sur la table. Ils ne savent pas la fierté de l'ébéniste.

13 avril
La tentation érémitique procède d'un cycle immuable. Il faut d'abord avoir souffert d'indigestion dans le cœur des villes modernes pour aspirer à une cabane fumant dans la clairière. Une fois ankylosé dans la graisse du conformisme et enkysté dans le saindoux du confort, on est mûr pour l'appel de la forêt.

2 mai
Entre l'envie et le regret, il y a un point qui s'appelle le présent.

28 mai
Nommer les bêtes et les plantes d'après les guides naturalistes, c'est comme reconnaître les stars dans la rue grâce aux journaux people. Au lieu de "Oh ! Mais c'est Madonna !", on s'exclame "Ciel ! Une grue cendrée !".

Folio, 289 pages, 2011

Marie-Antoinette (Stefan Zweig)

samedi 13 février 2016

718CEvFNPLL.jpgCoupDeCoeur2016.pngVoilà bien longtemps que je n'avais pas lu de biographie, pourtant j'aime beaucoup ce genre. Marie-Antoinette reposait dans ma PAL depuis des lustres et l'envie de l'en sortir s'est faite. J'ai donc entamé cette lecture en compagnie de Mara puisque nous avions ce titre en commun. 
Le temps que j'ai passé avec ce livre n'est pas représentatif du plaisir que j'y ai trouvé, et heureusement ! Il m'aura fallu plusieurs mois pour le terminer, entre pauses et lectures parallèles. J'ai éprouvé le besoin de le lire de manière fractionnée, pourtant le style est fluide et ce texte se lit tout seul.
Contrairement à Mara, je connaissais peu de l'histoire de Marie-Antoinette, aussi ai-je découvert un destin passionnant.
On sent bien que Stefan Zweig n'était pas totalement objectif et avait pris un parti plus ou moins marqué dans cette biographie, mais qu'importe, lire ce texte a été un vrai bonheur. Encore une fois l'auteur m'a éblouie par sa capacité à présenter l'Histoire de manière à la fois simple et érudite, dans un style qui toujours me ravit. 
Pendant ces quelques semaines, j'ai pour ainsi dire vécu à Versailles aux côtés de la cour, vu cette jeune fille devenir reine, puis mère, son personnage évoluer, changer, puis dépérir. Cette incursion dans l'époque m'a fascinée, enthousiasmée. 
Un coup de cœur, assurément, et avec lui l'envie renouvelée de lire d'autres textes de l'auteur.

Le billet de Mara

Titre original : Marie-Antoinette
Traduit de l'allemand par Alzir Hella
Le livre de poche, 506 pages, 1932 pour la version originale et 2014 pour la présente édition

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En finir avec Eddy Bellegueule (Edouard Louis)

samedi 23 mai 2015

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Premier livre de l'auteur, En finir avec Eddy Bellegueule est un roman autobiographique qui raconte son enfance et adolescence dans un petit village de Picardie. Très tôt, ses manières efféminées vont lui valoir de nombreuses moqueries et Eddy va subir le rejet et l'humiliation de sa famille et des habitants du village. Dans ce microcosme où tout le monde se connaît et où tout se sait, Eddy va grandir dans une famille modeste entre misère et violence.

Il m'est difficile de donner mon avis et de dire mon ressenti concernant ce texte.
Si je me contente de juger le roman en tant que tel, je trouve son écriture belle et poignante. L'auteur nous livre un récit très fort qui ne peut pas laisser insensible et plonge le lecteur dans un panel d'émotions parfois difficiles à supporter. 
Par contre, si j'envisage le livre comme une auto-biographie (ce que revendique l'auteur), là je ressens un malaise. Après sa parution, En finir avec Eddy Bellegueule a fait l'objet de polémiques concernant de la véracité de son récit. L'auteur s'est exprimé à ce sujet, expliquant qu'il n'avait rien inventé, que c'était bel et bien ce qu'il avait vécu qu'il raconte dans son ouvrage. Des proches ont affirmé le contraire. Alors qui croire ? Ce genre de situation autour d'un livre me gêne et m'empêche d'en apprécier pleinement le contenu.

Alors oui, j'ai trouvé ce texte bouleversant et bien écrit, oui, cela semble plausible, mais où est la vérité ? Ce qui est certain, c'est que le témoignage d'Eddy est de ceux qui marquent et que ce qu'il raconte sent le vécu.

Le lecteur m'a un peu déroutée de prime abord, avec sa voix particulière, mais finalement j'ai trouvé qu'elle collait parfaitement au récit et au personnage d'Eddy.

Texte intégral lu par Philippe Calvario
Audiolib, mai 2014
Durée totale d'écoute : 4h42

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