004996998.jpgDans un monde futuriste, on ne meurt plus de maladie grâce à l'implant LongLife. Une puce implantée sous la peau permet de contrôler les faits et gestes de chaque individu et, le cas échéant, d'intervenir pour sauver et protéger ceux qui sont en danger. Désormais, l'espérance de vie dépasse les 120 années et la population coule des jours heureux.
Pourtant, dans cette société en apparence idyllique, une organisation secrète d'adolescents a vu le jour. Le GRUPP rassemble des jeunes contestataires du système qui aspirent à davantage de liberté.
Le roman est divisé en trois parties avec des narrateurs différents. L'histoire débute avec Stan, un collégien dont la vie paisible va basculer le jour où son frère est incarcéré. Elle se poursuit avec Scott, le frère de Stan, pendant son séjour en prison. Enfin, elle s'achève avec les membres du GRUPP  qui relatent chacun leur tour les derniers événements du récit.

Yves Grevet reprend ici un thème récurrent en littérature (on pensera par exemple au célèbre 1984), celui de l'état totalitaire qui vise à protéger ses citoyens. Cette vaste question de la liberté (Jusqu'où peut-on repousser ses limites ?) est tout bonnement passionnante, et l'auteur l'aborde ici par un biais original. Stan se satisfait du système dans lequel il vit, il se sent protégé et ne comprend pas les motivations des membres du GRUPP. La description qu'il fait de son monde nous paraît rassurante et les actions du GRUPP semblent au contraire néfastes. Puis nous découvrons le point de vue de Scott, radicalement opposé, et au fil des pages cet univers dans lequel on est sur-protégé semble d'un coup moins attrayant. Dans son livre, Yves Grevet se situe toujours en équilibre sur un fil, ne prenant pas partie, et c'est ce que j'ai apprécié. Il n'impose pas au lecteur une vision manichéenne et restrictive, au contraire il l'incite à se poser des questions, sans jugement. 
Si j'ai apprécié sa façon de traiter ce sujet, en revanche, j'ai moyennement accroché au récit que j'ai trouvé un peu superficiel. En lisant Grupp, j'ai eu le sentiment q'Yves Grevet restait à la surface de son histoire et ne s'y impliquait pas vraiment. Dès lors, il m'a été difficile de m'attacher aux personnages, et si j'ai lu ce roman sans déplaisir, j'en suis restée détachée, ne parvenant pas à m'immerger dans le récit. Sur le papier, Grupp avait tout pour me plaire, dans la pratique j'ai été un peu déçue. Dans le même genre et du même auteur, je vous recommande plutôt la géniale série Méto.

Syros, 512 pages, 2017

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