9782812611032.jpgD'Anne Percin, je n'ai toujours pas lu l'avant-dernier roman (Les singuliers) qui m'attend sagement depuis plus d'un an, mais j'ai en revanche lu quasiment dès sa sortie Sous la vague.

Mars 2011, un tsunami déclenche une catastrophe nucléaire au pays du soleil levant, tandis que dans l’hexagone, l'entreprise familiale de Bertrand Berger-Lafitte est au bord de la faillite. Avec Fukushima, les bourses internationales et le marché du luxe s'effondrent. La société de Bertrand, spécialisée dans la production et la vente de Cognac, est indirectement touchée par ce terrible événement qui s'est produit à l'autre bout du monde.

Sous la vague est une comédie sociale qui m'a touchée. L'humour et les situations décalées côtoient des scènes de vie émouvantes et confèrent à ce livre une atmosphère douce-amère. Le roman est centré sur le personnage de Bertrand, cinquantenaire divorcé, un tantinet dépressif sur les bords, idéaliste et contemplatif. Mais le personnage qui m'a plu davantage encore, c'est celui du chauffeur de Bertrand, Eddy. De simple employé, il devient au fil des pages le confident de son patron. Petit à petit, l'homme d'affaires cède la place au père de famille, à l'ex-mari et au rêveur sous les yeux du lecteur. La relation entre Bertrand et Eddy est forte et étonnante, entre ces deux-là les rapports sont parfois inversés et les dialogues drôles et tendres à la fois. J'ai aimé pénétrer dans l'intimité de ces personnages, découvrir leur quotidien, leur vie d'homme en dehors de l'aspect travail. 

Un beau texte pour une jolie promenade entre estampes japonaises et cépages de Cognac.

Rouergue (La Brune), 199 pages, 2016