jeudi 6 mars 2014

Funambule ~ Grand Corps Malade

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Hier, j'ai passé une soirée magique.
J'ai eu, grâce à l'idée d'une merveilleuse amie, l'immense joie d'aller voir Grand corps malade à la Carène à Brest. Un concert magique dont je suis ressortie des étincelles dans les yeux et le sourire aux lèvres. 
Je l'ai déjà dit dans ce salon, j'aime beaucoup cet artiste. J'ai tous ses albums, j'ai lu son livre, bref, c'est quelqu'un que j'estime, pour sa sincérité, sa simplicité et aussi et surtout pour la beauté de son écriture. Hier, je le voyais pour la première fois en "vrai" et je n'ai pas été déçue un instant. Il s'est montré tel qu'il est, généreux, accessible, franc, drôle et sensible. Sur scène, il nous a interprété presque tous les titres de son dernier album Funambule et de nombreux autres issus de ses précédents albums. C'était un concert génialissime, vraiment. Au fil des chansons, il nous a fait passer par tout un panel de sentiments, nous proposant des morceaux graves, d'autres plus légers, allant chercher le public de son regard un brin juvénile... Parmi tout ce que j'ai entendu hier, j'ai mes préférences, mais je crois que le titre qui m'a le plus transportée au point de me faire monter les larmes aux yeux, c'est le titre-phare de son dernier album, Funambule. Alors, pour prolonger encore un peu la magie de l'instant, je vous propose de l'écouter aujourd'hui avec moi.

A chaque époque, on s'cherche un peu, et on s'demande si on s'connaît
On est nous même,  on fait s'qu'on peut, on changera pas c'est ce qu'on s'promet
Entre bitume et tapis rouge, j'ai slalomé de part en part
J'côtoie la dech et l'opulence, j’apprends à faire le grand écart
Ma vie propose tellement de thèmes, parfois je fonce parfois je freine
J'vois les deux côtés du système, pourtant j'me sens pas schizophrène
J'essaie de n'pas faire trop d'erreurs et dans mes choix je me sens libre
Je crois en c'truc du fond du cœur, tout est une question d'équilibre
C'est pour ce besoin d'équilibre que j'ai dû prendre un peu de risque
Après un mauvais coup du sort, ma vie partait pour être triste
Écarté des terrains de sport, comme un sursaut j'ai compensé
J'avais besoin d'un autre support, dans l'écriture j'me suis lancé
C'est pour ce besoin d'équilibre qu'il me fallait de l'aventure
Toute mon histoire se refermait, fallait trouver une ouverture
J'ai touché l’accélérateur pour retrouver des sensations
Car comme je marche à 2 à l'heure, il m'fallait une compensation

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudes
Les pieds sur terre, l'air dans ma bulle, l'équilibre est une attitude
Je suis un funambule...

Alors j'ai croisé le show-biz, j'ai vu le royaume des égo
Qui pourra faire le plus d'entrées, qui provoquera le plus d'écho
Je ne cracherai pas dans la soupe, là où je suis je me sens bien
Mais pour garder mon équilibre je n'oublierai pas d'où je viens
C'est pour ce besoin d'équilibre que je garde un peu de hors-piste
Car j'aime aussi la vie d'humain quand s’interrompt la vie d'artiste
Entre la lumière de la lune et celle des spots maintenant je sais
Que j'ai ma place à l'Olympia, mais aussi dans les MJC
Je prends du recul, j'prends des gants quand j'vois le strass et les paillettes
Les gens qui se sentent importants, moi ils me stressent et sont pas nets
Je ne cracherai pas dans la soupe, j'ai rencontré des gens très bien
Mais j'me reconnaîtrai toujours plus dans ceux qui viennent là d'où je viens
C'est pour ce besoin d'équilibre qu'on a joué dans des cathédrales
Mais juste après yeux dans les yeux avec un public carcéral
C'est pour ce besoin d'équilibre que tous mes sentiments se touchent
Quand j'vois le public se lever, je pense à mon fils qui se couche

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudes
Les pieds sur terre, l'air dans ma bulle, l'équilibre est une attitude
Je suis un funambule...

Si j'aime la nuit c'est grâce au jour, et j'aime le jour grâce à la nuit
J'aime être tout seul grâce à la foule et grâce au silence j'aime le bruit
Besoin d'tout ça pour que ça vibre, j'veux m'sentir fort, j'veux avoir peur
Tout est une question d'équilibre, je crois en c'truc du fond du cœur
Si dans une vie ça part en vrille, c'est que l'équilibre à vrillé
Pour le garder, c'est capital de pas dormir sur ses lauriers
Alors je reste vigilant, quitte à recréer du désordre
Entre le glacé, le brûlant,  j'aime la douceur, j'aime que ça morde
L'équilibre est dans la nature, j'invente rien, ça va sans dire
Il faut de la pluie et du soleil pour que la fleur puisse s'épanouir
Il faut de l’exception dans la règle pour que la vie ait plus de goût
Il faut de la force et de l'adresse pour que l'enfant se mette debout
J'mets d'la lumière pour voir l'avenir, mais parfois j'aime autant l'éteindre
Dans la vie on s'fout de l'objectif, c'qui compte c'est la route pour l'atteindre
Alors j'avance sur un fil, parmi les chemins qui s'éparpillent
En équilibre malhabile, j'suis un funambule à béquille

Je suis un funambule, j'avance loin des certitudes
Les pieds sur terre, l'air dans ma bulle, l'équilibre est une attitude
Je suis un funambule...

Prince de l'éternité (Lisa Kleypas)

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Ce second tome fait suite à L'ange de minuit et met en scène le prince Nicolas Angelovski et Emma, la fille de lord Stokehurst, héros du précédent tome.

Angleterre, 1877, Emma accepte d'épouser le prince Nicolas Angelovski par dépit après avoir perdu son grand amour. Ce qu'elle ignore, c'est que prince l'aime en secret depuis plusieurs années. Pourtant, leur union, contre toute attente, ne va pas se dérouler comme dans un conte de fées...

Ce tome-ci est plus réussi que le précédent et cela sans-doute en raison de son héros qui tient à lui tout seul le roman. Nicolas est un prince exilé, brisé psychologiquement par son passé mystérieux. De son ancienne vie ne subsistent qu'une partie de ses richesses et sa beauté sombre. Emma, au contraire, est la fraîcheur incarnée, elle a vécu dans une famille aimante, a été choyée et gâtée. Elle va donc avoir bien du mal à s'adapter à cette nouvelle vie aux côtés d'un homme qui refuse toute marque d'affection. Globalement l'histoire est intéressante, elle se lit bien jusqu'à un certain passage où l'auteur use d'un artifice auquel je ne m'attendais pas et qui, à mon humble avis, nuit un peu à la qualité du récit. 
Un tome pas si mal mais, encore une fois, j'ai lu bien mieux chez Kleypas.

Lecture commune avec Mara

Titre original : Prince of dreams
Traduit de l'américain par Elisabeth Luc
J'ai lu (Aventures & Passions), 342 pages, 1995 pour l'édition originale, 2014 pour la présente édition française