Ô l'immense frustration ! En lisant ce deuxième tome, j'ai eu envie de crier à l'arnaque, me demandant où j'allais. Les pages, des centaines, passaient, et la situation n'évoluait que très peu ou pas selon les personnages, je ne comprenais pas pourquoi ce calme plat après un premier tome tellement intense.
Lire A clash of kings, c'est comme ouvrir une porte et déboucher sur une pièce donc chaque mur porte une ouverture sur d'autres pièces elles-mêmes donnant sur de nouvelles... On a l'impression que rien ne se passe, que l'action ne démarre pas, et puis insidieusement, des fragments de l'histoire se mettent en place et progressivement tous les éléments se relient entre eux, les morceaux du puzzle s'imbriquent les uns dans les autres sans même qu'on y ait pris garde. Ce qui, pendant la lecture, paraît insignifiant, prend d'un coup tout son sens et soudain, l'ampleur de l'intrigue apparaît dans toute sa force. On se prend tout en pleine face et on réalise que tout cela n'était qu'une gigantesque partie d'échecs qui nous promet un troisième tome en feu d'artifice.

Ce tome, c'est certainement celui de la frustration, mais l'écriture n'en est pas moins belle ni réussie. Martin mène une fois encore cette narration de main de maître et manipule son lecteur comme une marionnette. La multitude de personnages et les liens qu'ils entretiennent entre eux est très complexe. (Pour se repérer dans ce dédale de noms, un site merveilleux, celui de La garde de la nuit qui est devenu un allié précieux pendant cette lecture.) Je continue d'être séduite par Tyrion qui brille particulièrement dans A clash of kings par son intelligence et sa ruse. Il se révèle un fin stratège qui mène de front différents complots et pose ses pions un peu partout pour assurer ses arrières et se débarrasser de ceux qui sont devenus gênants ou ne lui sont pas totalement loyaux. Bien entendu, il n'est pas le seul personnage fascinant de la série, loin de là, et ce roman réserve au lecteur bien des surprises, pas toujours agréables, il faut bien le dire. 

Ce deuxième tome m'a paru légèrement en-dessous du premier, notamment en raison de quelques longueurs,  mais ne vous méprenez pas, cela reste un roman remarquable. Je suis persuadée que le prochain volume de la saga saura me surprendre une fois encore et que le talent de George Martin n'a pas fini de m'éblouir. La fin est totalement ouverte et offre une infinité de possibles, reste à savoir quelle(s) direction(s) l'auteur a choisie(s). 

Pour terminer, encore quelques extraits, je ne m'en lasse pas :

What is dead can never die.

* * * 

" - That thing's not crimson," Ser Brynden said. "Nor Tully red, the mud red of the river. That's blood up there, child, smeared across the sky."
- Our blood or theirs ?
- Was there ever a war where only one side bled? "

* * *

" Men fish the sea, dig the earth, and die. Women birth chlidren in blood and pain, and die. Nigh follows day. The winds and tides remain. The islands are as our god made them."

* * *

At sixteen, he was cursed with all the certainty of youth, unleavened by any trace of humor or self-doubt, and wed to the arrogance that came so naturally to those born blond and strong and handsome. His recent elevation had only made him worse.

* * *

" The night is dark and full of terrors."

* * *

I have a greater host than yours, brother, Catelyn thought as she watched them go. A host of doubts and fears.



5/8


Lecture commune (hum !) avec Sandy, merciiiiiiii pour ce partage et ces échanges chère binomette, la lecture n'en est que meilleure !


Bantam books, 1009 pages, 1996