Ma première rencontre avec les frères Fuentes fut un coup de coeur. Rules of attraction en est un également, et c'est même mon préféré de la trilogie

Dans ce deuxième tome, nous suivons Carlos, le cadet qui vient de quitter Mexico à la demande des siens pour rejoindre son aîné Alex dans le Colorado et y poursuivre sa scolarité. Carlos n'a aucune envie de quitter le Mexique mais on ne lui laisse pas le choix, on décide à sa place pour l'éloigner des gangs latinos et lui offrir la chance de se construire un avenir sans problèmes. Seulement le jeune homme ne l'entend pas de cette oreille et se rebelle contre tout et tous, il passe ses journées à résister, à se montrer sous son mauvais jour. Rien ni personne ne l'intéresse, il joue les ados capricieux et hérisse les poils du lecteur qui voudrait bien lui botter le derrière. Bien entendu, il se retrouve rapidement dans une situation délicate, en passe d'être renvoyé chez sa mère et viré du lycée. Mais Alex veut sauver son frère à tout prix et trouve une solution en le confiant à l'un de ses anciens professeurs. Kiara est la fille de ce dernier, elle fréquente le même établissement que Carlos et lui a même servi de guide lors de la première semaine de cours. La jeune fille agace profondément Carlos, elle lui a joué un vilain tour et la perspective de vivre chez elle ne l'enchante guère... Seulement voilà, mis au pied du mur il n'a pas d'autres choix et se voit du jour au lendemain partager la vie de cette famille sympathique mais qu'il décide d'emblée de ne pas aimer.

Kiara et Carlos n'ont pas grand-chose en commun à part peut-être leur amour des voitures. Carlos ne comprend pas cette fille qui s'habille mal, ne se préoccupe pas de son apparence et aime la randonnée. Pourtant, petit-à-petit naît une attirance entre ces deux-là que tout oppose. Leur relation n'a rien de conventionnel, point de guimauve ni de petites fleurs bleues, on a affaire à deux ados aux personnalités bien marquées qui se provoquent à tour de rôle et refusent de plaire à l'autre. Les dialogues sont jouissifs, leurs réflexion personnelles aussi, on ne peut que se délecter de cette histoire d'amour peu commune. On retrouve bien quelques clichés du genre dans cette histoire, mais qu'importe, on est pris dans le jeu des personnages, un peu comme si on partageait leur quotidien et leurs pensées. Encore une fois l'auteur sait à merveille cerner la personnalité de ses héros et nous les rendre irrésistibles.
Un petit bémol concernant la fin un peu vite expédiée et convenue, mais pour le reste c'est un vrai coup de coeur, un de ces romans qu'on ne lâche pas avant d'en avoir tourné la dernière page.

Lecture commune avec Pimpi

Les impressions de Clarabel et Cess

Walker & Company, 324 pages, 2010