La tâche est rude. Après m'être lancée dans cette lecture commune avec mes complices Pimpi et Cess, il me faut à présent en rendre compte aujourd'hui même. Evidemment j'avais oublié de rédiger mon billet et me voilà devant mon écran après une journée de boulot plaisante mais fatigante, l'esprit embrumé et la mémoire qui flanche. Bref. J'ai lu les billets des copines et après avoir pouffé, me voici maintenant bien en peine de vous parler de ce roman façon Harlequin (champion de l'amouuuuur). 
Pourtant ce fut une lecture sympathique. Mais déjà je sens que certaines d'entre vous frémissent en lisant cet adjectif. Un roman sympathique, c'est celui qui ne laisse pas de souvenir, aussi vite lu, aussi vite oublié, le genre de livre qui ne sert à rien d'autre qu'à distraire un peu son lecteur de façon éphémère. Remarquez que c'est déjà pas mal et que tous les livres ne me distraient pas donc rien que pour cela je lui accorde un bon point. 

L'histoire ? Ah oui, parce qu'il y en a une, c'est vrai. Oups. Aventure dans les rocheuses porte bien son titre, c'est une romance-western avec des chevaux des chevaux et encore des chevaux. Willow Moran a perdu ses parents pendant la guerre de Sécession et un incendie a ravagé la propriété familiale. La jeune fille décide alors d'aller retrouver son frère Matthew dans les Rocheuses où il est devenu chercheur d'or. Mais comme un pareil voyage ne s’improvise pas et peut s'avérer dangereux, la demoiselle s'assure les services d'un certain Caleb Black. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que ce dernier rêve d'assassiner son frère pour une sombre histoire de vengeance tandis qu'elle-même lui fait croire que Matthew est son époux. Vous suivez toujours ?
Pendant trois cents pages on suit donc l'expédition des deux héros jusqu'aux retrouvailles entre le frère et la soeur. Mais pour ne pas laisser le lecteur s'endormir d'ennui, quelques scènes chastes et moins chastes vont venir pimenter ce voyage harassant. 

Je vous le disais en préambule, je n'ai pas adoré ce roman mais je l'ai cependant davantage apprécié que mes camarades de lecture. Il m'a fallu pour cela passer outre l'écriture assez désastreuse (ou la traduction ? ou les deux ?) qui manque totalement de subtilité et a failli avoir raison de moi. La sensualité et le jeu amoureux sont évoqués sans aucune finesse et avec un style parfois pesant. Au bout de deux pages le Caleb a déjà eu envie de s'envoyer en l'air dix fois avec la belle Willow et à chaque fois qu'il aperçoit le courbe naissante de ses seins il perd un neurone. Déjà qu'il part avec un maigre capital.... Bref, c'est vraiment très mal écrit, au moins durant le premier tiers de l'histoire. Par la suite les choses s'améliorent et j'ai retrouvé un intérêt pour cette lecture. Je passe outre la fameuse scène de la truite que vous pourrez lire chez Cess, comble de la séduction. Je passe également outre tous les détails sensoriels, les différentes odeurs que portent les personnages, et ce, même après des jours entiers de chevauchée ou encore la couleur des yeux de l'héroïne (une seule couleur aurait été affreusement banale, soit). 
Au final il me reste de cette lecture un moment de détente surtout apporté par l'univers du western. Car au fond, ce que j'ai surtout aimé ici, ce sont les paysages, la nature, l'atmosphère au coin du feu, etc. Quant à l'histoire d'amour elle ne m'a pas marquée, hélas. Première légère déception avec la fameuse collection Aventures & Passions.


Les billets des copines : Cess, Pimpi, Sandy (où est-il ? trouve plus !), Clarabel

Titre original : Only his
Traduit de l'américain par Catherine Plasait
J'ai lu (Aventures & Passions), 315 pages, 1991 pour l’édition originale, 1995 pour la traduction française