J'ai découvert la plume de Zweig sur le tard - l'année dernière - et cela a été une vraie révélation pour moi, une de ces rencontres qui comptent dans la vie d'un lecteur. J'ai donc souscris de suite à la fabuleuse idée de Caroline et Karine qui nous proposent de lire  Zweig tous les mois ! Pour varier mes lectures et ne pas m'en tenir uniquement aux essais, j'ai fait l'acquisition du premier volume des œuvres complètes de l'auteur dans la collection La pochothèque. je dispose ainsi d'une vingtaine de textes parmi lesquels puiser selon mes envies. Ce mois-ci, j'avais donc le désir de retrouver Zweig dans ses écrits de fiction, et j'hésitais entre plusieurs nouvelles... J'ai finalement jeté mon dévolu sur Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.

C'est seulement la quatrième nouvelle que je lis de l'auteur autrichien, aussi je manque encore d'expérience en la matière et de recul pour analyser ce que je lis. Néanmoins, je parviens déjà à établir des liens et à identifier les thèmes qui semblent chers à Zweig.

Dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, il s'intéresse à la passion sous toutes ses formes, ici passion du jeu et passion amoureuse. D'un côté, un jeune homme qui subit l'addiction des jeux d'argent et en perd la raison, de l'autre une femme d'âge mûr qui sombre sans s'en rendre compte dans la passion amoureuse. Les deux personnages qui semblent au prime abord s'opposer, évoluent de manière imperceptible au fur et à mesure de l'histoire pour, en quelque sorte,  devenir chacun le miroir de l'autre, tous deux soumis à une passion qui les pousse à la folie.
Comme il semble que ce soit souvent le cas dans l'œuvre de Zweig, la nouvelle est un récit enchâssé mais dont l'introduction est relativement longue, ce qui laisse penser au lecteur qu'il est entrain de découvrir le récit principal.

C'est d'une platitude absolue que d'énoncer les choses ainsi, mais je ne peux m'empêcher une nouvelle fois de dire haut et fort combien l'écriture de Zweig est sublime, précise, subtile. La seule description des mains des joueurs est une scène qui frôle le génie. Zweig pénètre les âmes, le plus profond des êtres, et couche cela sur papier ; du grand art. Il y a une beauté tragique dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, l'issue de cette histoire on la devine assez rapidement, mais les mots sont hypnotisants. 

Freud a jugé que cette nouvelle était un chef-d'œuvre. Venant du fondateur de la psychanalyse, pareil compliment laisse supposer la qualité de ce texte.


Les avis de Caroline, Karine et Cynthia (qui donne un conseil judicieux à la fin de son billet !)


Le livre de poche (collection La pochothèque) - 1191 pages