lundi 6 juin 2022

La vague des BD #32

005949426.jpg

Présentation de l'éditeur :

Que se passe-t-il si la cigogne qui apporte le bébé se casse l'aile ? Surtout si elle repasse le bébé à deux autres bras cassés : un lapin pas super malin et un canard encore moins futé. Heureusement, un petit cochon un peu grognon veille...

Il fallait oser, et Benjamin Renner l'a fait, il nous livre une histoire qui part dans tous les sens, sans aucune limite.
C'est débridé, déjanté et surtout désopilant.
Le coup de crayon est efficace, l'auteur croque ses personnages à merveille pour un résultat absolument jubilatoire.
Le récit qui ne suit en apparence aucun fil conducteur nous promène de page en page vers des idées plus folles les unes que les autres.
C'était délirant et ça fait drôlement du bien !

Un bébé à livrer
Benjamin Renner
Delcourt (Shampooing), 2018

couv_cqns.jpg

Présentation de l'éditeur :

On voulait faire un humain augmenté, on a créé l'humain assisté.
Nous sommes en 2113, Constant équipé d’un implant, représente la première génération « augmentée » à vivre avec un second cerveau totalement connecté au DataBrain Center. Ce projet mondial lancé il y a 30 ans pour les plus fortunés, détourne au passage la quasi-totalité de l’énergie mondiale produite. Pour ceux qui peuvent y prétendre, toutes les expériences extrêmes virtuelles mais aux sensations si proches du réel sont à portée de pilule à avaler ou de programme à télécharger.

Une histoire complète en un seul volume. Un récit de science fiction qui fait froid dans le dos mais semble douloureusement plausible. Des dessins époustouflants, l'impression d'être dans un film.
Cet album m'a fait grande impression. J'ai trouvé l'intrigue maîtrisée et captivante, les illustrations saisissantes. 
Une magnifique BD qui marque.

Ce que nous sommes
Zep
Rue de Sèvres, 2022

9782344042052-001-T.jpeg

Présentation de l'éditeur :

Un jour, une métamorphe tombe amoureuse d’un jeune homme nommé Ambroise. Elle peut changer de forme à volonté, mais des questions finissent par la hanter : quel visage doit-elle incarner pour se faire aimer ? Qui doit-elle être pour conquérir sa proie ? 
Inconscient de l’obsession dont il est l’objet, ignorant la vraie nature de la créature, Ambroise cherche à acquérir une légitimité au sein de l’orchestre qu’il vient d’intégrer en tant que harpiste. C’est alors qu’il rencontre Francesca Forabosco – cantatrice aussi excentrique que renommée – qui va le prendre sous son aile. Elle lui propose un marché. S’il veut obtenir la harpe de ses rêves, Ambroise devra relever 47 défis. Un seul échec, et l’instrument lui échappe...

Hypnotisant aussi, mais dans un tout autre genre, ce dernier album en date de Timothé Le Boucher. Un nouveau thriller psychologico-fantastique, à l'instar de ses autres ouvrages.
Les dessins sont magnifiques et dérangeants à souhait, le récit flirte en permanence avec une sorte de perversion mystérieuse. Il se dégage de ces pages un sentiment d'obsession malsaine, c'est incroyablement bien rendu.
Il s'agit de la première partie de l'histoire, j'ai très envie de lire la seconde tant cet album m'a happée.

47 cordes
Timothé Le Boucher
Glénat, 2022

9782205088168-couv.jpg

Présentation de l'éditeur :

La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l'impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d'humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l'énergie et du changement climatique au cœur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ?), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s'avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique. Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre "En cuisine avec Alain Passard" et de "Quai d'Orsay" signé avec l'expertise d'un coauteur : un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !

Un ouvrage dense mais accessible, passionnant, édifiant, hautement didactique. J'ai appris quantité de choses sur le sujet du réchauffement climatique et de l'énergie. Cette BD tout public (mais néanmoins exigeante) permet de mieux comprendre l'évolution du climat et de l'humanité. C'est extrêmement bien fait, souvent drôle (pour faire passer les messages les plus sérieux), parfois effrayant, toujours bien expliqué et vulgarisé.
Un ouvrage incontournable sur ces sujets Ô combien d'actualité.

Le monde sans fin
Christophe Blain, Jean-Marc Jancovici

Dargaud, 2021

mercredi 16 mai 2018

La vague des BD #10

005377772.jpg

Bienvenue au paradis ! est le premier tome d'une série qui s'intitule Rubis et sa clique. Il s'agit d'une BD jeunesse de science fiction.
Rubis, 10 ans, est une terrienne qui est enlevée par des extraterrestres dont le vaisseau va se crasher sur une planète inconnue. Parmi les survivants, il y a Rubis, bien sûr, mais également de nombreux aliens à l'apparence étrange. Commence alors une aventure pour la survie.
Cette BD petit format (A5, pour vous donner une idée) est tout de même relativement longue avec presque 200 pages réparties sur cinq chapitres. Les dessins sont sympas et modernes, j'ai particulièrement apprécié la colorisation que je trouve très réussie. L'histoire est mignonne, c'est un scénario assez basique mais la découverte du monde extraterrestre est intéressante et bien rendue.
Un joli album pour les enfants qui aiment la SF.

Rubis et sa clique #1 - Bienvenue au paradis !
Eddie Pittman
Rue de Sèvres, 2018

Acheter Rubis et sa clique #1 - Bienvenue au paradis ! sur Les Libraires.fr

005456400.jpg

Présenté comme un thriller écologique, ce one-shot nous plonge dès les premières pages dans une ambiance étrange. Un grand format, un choix de couleurs plutôt froides, des dessins saisissants... Zep installe le lecteur dans une histoire prenante et anxiogène. 
Théodore vient d'intégrer une équipe de scientifiques qui étudie les arbres. Ce laboratoire basé en Suède s'intéresse plus particulièrement à la communication des végétaux, entre eux et avec les humains. Sous la houlette du professeur Frawley, un individu fantasque et passionné des Doors - dont il écoute en boucles les titres chaque après-midi - Théodore va faire d'étranges découvertes.
L'idée de départ est originale et passionnante, les arbres apparaissent sous un nouveau jour, et Zep rend ici un bel hommage à la nature. L'histoire est captivante, je l'ai lue d'une traite et m'y suis immergée comme si j'étais au cinéma entrain de regarder un film.
Un récit efficace et un bel album.

The end
Zep
Rue de Sèvres, 2018

Acheter The end sur Les Libraires.fr

couv_calpurnia_t1.jpg

Cette bande dessinée est adaptée du roman éponyme de Jacqueline Kelly (paru chez L'école des loisirs) que je n'ai pas lu mais que j'ai maintenant furieusement envie de découvrir !
Calpurnia, onze ans, est la seule fille d'une fratrie de sept enfants. L'histoire se déroule au Texas à la toute fin du 19ème siècle, une époque peu propice à la personnalité de la jeune fille qui voudrait devenir naturaliste comme son grand-père. Accompagnée par ce dernier, elle développe son esprit scientifique et se passionne pour la nature qui l'entoure.  
J'ai adoré cet album, le personnage extrêmement attachant de Calpurnia, découvrir sa vie au milieu d'une famille nombreuse. Ce récit m'a rappelé d'une certaine manière l'atmosphère de romans comme Tom Sawyer de Mark Twain. Des gosses dégourdis, curieux, qui s'écartent des chemins de la bonne conduite et de la bienséance de mise en ces temps-là. 
Les dessins de Daphné Collignon sont doux et servent à merveille cette belle histoire. 
Un magnifique album dont je brûle de découvrir la suite.

Calpurnia
Daphné Collignon, Jacqueline Kelly
Rue de Sèvres, 2018

Acheter Calpurnia sur Les Libraires.fr

9782369815792FS.gif

Le simple nom du scénariste, Scott Westerfeld, dont j'ai découvert la plume avec la géniale série Uglies, m'a donné envie de lire cette bande dessinée.
Dans un genre un peu particulier, entre post-apocalyptique et zombies, nous découvrons l'héroïne et narratrice, la jeune Addison. Depuis la mystérieuse nuit trois années auparavant, la ville Poughkeepsie est devenue une zone à risque dans laquelle seuls les inconscients s'aventurent. Addison vit seule avec sa jeune soeur Lexa, devenue muette depuis la catastrophe, et enfreint les règles en se rendant régulièrement dans la zone interdite pour y prendre des photos qu'elle vend illégalement à une collectionneuse.
Je dois avouer qu'au départ, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire en raison du dessin que je n'apprécie pas. Puis finalement, j'ai trouvé que ce style collait parfaitement à l'histoire même si esthétiquement parlant, ce n'est pas "beau". Il faut reconnaître qu'il y a un sacré travail de mise en scène, de perspective, c'est très efficace visuellement parlant, et l'on est immergé très rapidement dans cet univers étrange.
C'est une série en deux tomes, or ce premier tome s'achève avec de nombreuses questions en suspens, je me demande bien comment l'auteur parviendra à boucler son histoire avec un seul autre volume. En tous les cas, j'ai beaucoup aimé cette introduction qui donne envie de lire la suite.

Spill Zone
Scott Westerfeld, Alex Puvilland
Rue de Sèvres, 2018

Acheter Spill Zone sur Les Libraires.fr

mercredi 21 décembre 2011

Carnet intime (Zep)

Zep, c'est le père spirituel de Titeuf, ce jeune héros de BD à la bouille ronde et à la mèche blonde rebelle. Je suis certaine que vous voyez tous de qui je parle...

Ici, nous retrouvons l'auteur dans un tout autre registre, un Carnet intime comme le titre l'indique, un recueil de dessins réalisés entre les années 90 et les années 2000, aux quatre coins du la planète. Ce qui, au départ, était un moyen pour Zep de s'approprier des lieux et d'apprivoiser les voyages qui lui faisaient peur est devenu au fil du temps une habitude, un pur plaisir.
Page après page, ce sont des morceaux choisis parmi ces nombreux carnets de voyage qu'il a remplis, des aquarelles, mais aussi des notes, des remarques. Si les illustrations sont très belles, je les ai appréciées doublement je crois, en lisant les textes qui les accompagnent. Zep nous fait part de ses réflexions sur la vie, le quotidien, il note des détails, partage les dialogues qu'il a pu avoir avec les passants qui l'observaient entrain de dessiner. Parfois aussi, il se livre de manière plus intime, dans des moments de nostalgie. C'est un voyage dans le monde mais aussi dans l'existence de cet artiste qui fait preuve d'une sensibilité qui m'a profondément touchée. 

Un superbe ouvrage à offrir ou à s'offrir, pour contempler le temps qui passe, admirer le monde qui nous entoure, laisser les pensées vagabonder...


Feuilleter cet ouvrage sur le site de l'éditeur

Voir une vidéo de l'auteur qui s'exprime à propos de Carnet intime

* * *

Clarabel et Theoma ont aimé, elles aussi

Gallimard, octobre 2011