Aujourd'hui, j'aimerais vous présenter une nouvelle série dont vous avez peut-être déjà aperçu le premier album en librairie.
Deux raisons à cela : d'abord mon amour inconditionnel pour la série Thorgal (comment ça je me répète ?!) dont elle découle, ensuite l'agréable surprise que j'ai eue en lisant Je n'oublie rien ! 
Il faut dire que quand j'ai entendu parler des Mondes de Thorgal, j'ai grincé des dents... Créer une série dérivée de celle de Thorgal était plutôt gonflé, et j'étais très sceptique. Surtout quand j'ai vu que ce ne serait pas Rosinski à la palette... Le lombard avait osé toucher à ma série chérie, et cela ne me plaisait pas du tout.... Mais la curiosité l'ayant emporté, j'ai voulu me faire ma propre opinion en testant cette toute première parution... Et contre toute attente j'ai beaucoup aimé !
Mais avant de vous parler de cette histoire, revenons à la genèse des Mondes de Thorgal.

C'est donc une série dérivée de celle de Thorgal qui sera consacrée à ses personnages principaux (seront également concernés certains personnages secondaires) et dévoilera les aventures qu'ils vivent de leur côté en parallèle de la série-mère.  Le principe hautement ambitieux des Mondes de Thorgal est donc de décliner la série Thorgal à travers de nouvelles séries très courtes, à un rythme de deux ou trois publications par an. Ainsi, pour 2011, sont déjà prévus le second tome de Kriss de Valnor et le 1er de la série consacrée à Louve. 
Pour l'aspect "technique", Rosinski ne pouvant prendre en charge cette nouvelle série n'en sera pas le dessinateur mais Yves Sente restera aux commandes du scénario. Cela dit, que les fans de Thorgal se rassurent,  le projet démarre dans un esprit de respect et de fidélité à la série originale.  Selon Arnaud de La Croix, le directeur éditorial du Lombard, le mot d'ordre est  de " Respecter le ton et les codes de la série Thorgal, tels qu'ils ont été établis par Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski ainsi qu'à jouer les règles du jeu fixées par Rosinski, pour ce qui concerne la charte graphique des séries parallèles, et celles d'Yves Sente, pour ce qui concerne la coordination des scénarios. " Il sagit donc d'un véritable travail en équipe, fin et minutieux. Au final, c'est le lecteur qui donnera son verdict.

Pour ma part, et après ma lecture de cette première publication, mon avis est plutôt positif.
Premier point, dans Je n'oublie rien !, la charte graphique est tellement bien respectée, que j'ai cru au prime abord que Rosinski en était le dessinateur ! Même si, à mes yeux, Rosinski reste indétrônable en la matière, le style de De Vita est plutôt réussi et colle parfaitement à l'univers de Thorgal. Par contre, je m'interroge sur ce point : est-ce que De Vita a volontairement calqué son style sur celui de Rosinski (hypothèse la plus vraisemblable) ou l'éditeur a-t-il choisi un artiste au style proche de celui du dessinateur original de la série ? Si les dessinateurs qui seront amenés à travailler dans Les mondes de Thorgal doivent "oublier" leur propre style pour pouvoir intégrer l'univers de Thorgal, alors je m'interroge sur le degré de leur épanouissement personnel dans la série, mais aussi sur la satisfaction des lecteurs qui ne verrons finalement que des copies du style Rosinski. 
Côté scénario, là aussi ça tient complètement la route et ce premier tome (si j'ai bien tout compris il s'agit d'un diptyque) est passionnant. On remonte aux sources pour découvrir l'enfance de Kriss de Valnor et l'on comprend mieux l'adulte qu'elle deviendra par la suite, la belle héroïne cruelle et sans pitié qui accompagnera Thorgal dans quelques unes de ses aventures. En tant que lectrice de la première heure (ou presque !) de Thorgal, c'est un pur régal de pouvoir remonter le temps et soulever le voile sur le passé d'un des personnages phares de Thorgal. Même si la lecture de cet album prend toute sa saveur lorsque l'on connaît déjà Kriss de Valnor, il est toutefois possible de le lire indépendamment de la série Thorgal.
Je n'oublie rien ! est donc un premier tome réussi qui, selon moi, relève haut la main le défi que s'est fixé la série Les mondes de Thorgal. Je serai au rendez-vous pour la suite, qui, je l'espère, conservera la même qualité.

Le Lombard, 56 pages, novembre 2010  

Côté BD je suis chanceuse ces derniers temps, car je ne fais que de jolies découvertes...
Tombée par hasard sur ces deux volumes à la médiathèque, je les empruntés aussitôt à la seule lecture des noms des auteurs : Grzegorz Rosinski au dessin et Yves Sente au scénario, excusez du peu !
J'avais déjà pu apprécier leur collaboration pour le dernier album en date de la série Thorgal, Moi, Jolan, et c'est donc sans hésitation que j'ai choisi de lire La vengeance du Comte Skarbek.

L'histoire est contée en deux volumes qui se suivent et auraient pu en constituer un seul et unique. Le premier volet s'intitule Deux mains d'or, le second Un cœur de bronze.
L'intrigue se déroule en France dans la première moitié du XIXème siècle. Après onze années d'absence, le Comte Skarbek, polonais, refait surface à Paris. Ce peintre, autrefois connu sous le pseudonyme de Louis Paulus, est revenu en France pour satisfaire une étrange vengeance...
Le scénario de cette bande dessinée, inspirée du roman d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, nous promène entre l'univers de l'art à Paris, et celui de la piraterie dans lequel le Comte Skarbek a passé ses années d'exil. De nombreux clins d'oeils sont faits à des personnages ayant réellement existé, ou au contexte historique, ce qui m'a rappelé, mais dans un genre bien différent, Le bordel des muses.
L'intrigue est intéressante et bien menée ; on va au bout des deux tomes avec l'envie de découvrir la vérité, même si le suspense n'est pas toujours parfaitement maîtrisé.
Le dessin est sublime ; pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, je suis absolument fan du style de Rosinski, et ces deux albums m'ont, une fois de plus, émerveillée. J'ai fait une pause sur chaque vignette et mes yeux ont brillé plus d'une fois !
Deux grands messieurs réunis autour de cette belle histoire de vengeance ; à lire, bien évidemment !

Et si vous souhaitez en savoir davantage, je ne peux que vous conseiller de faire une petite promenade sur le site officiel, où vous pourrez notamment découvrir les premières pages de chaque album, de quoi achever de vous convaincre, si je n'ai pas été moi-même assez persuasive !

Dargaux - 56 pages pour chacun des albums