Voici un roman qui me réconcilie avec la chaîne des livres et m'ouvre les portes de la littérature japonaise que je ne connais quasiment pas.

L'histoire de La marche de Mina se déroule sur une période d'un an, dans la banlieue chic de Kōbe. Au printemps de l'année 1972, Tomoko, âgée de douze ans, quitte son domicile à Okayama et sa mère  - partie suivre une formation professionnelle à Tokyo -  pour rejoindre la famille de sa tante.
La timidité de la jeune fille fait vite place à l'émerveillement dans cette maison étrange mais chaleureuse. Tomoko va vivre une année riche en émotions en compagnie de sa cousine Mina, une enfant fascinante à la santé fragile.

Le père de Mina s'absente souvent, sa mère parle peu, grand-mère Rosa est nostalgique de l'Allemagne sa patrie d'origine, madame Yoneda veille sur chacun des habitants de la maison qu'elle ne quitte jamais, monsieur Kobayashi prend soin du jardin et de Pochiko l'hippopotame nain... Mina rêve d'étoiles filantes et de médaille d'or pour l'équipe japonaise de volley ball aux prochains jeux olympiques de Munich, collectionne les boîtes d'allumettes et dévore les livres.
Parmi ces personnages aussi attachants qu'étranges, Tomoko va de découverte en découverte, s'ouvre à la vie et se découvre une famille.

La marche de Mina est ce que l'on pourrait qualifier de "roman contemplatif", il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire, seulement le quotidien et le temps qui s'écoule... et pourtant, quel force dans ce roman ! Habituellement, ce type de littérature n'est pas ma tasse de thé, mais j'ai beaucoup aimé cette lecture. Il s'en dégage une atmosphère à la fois onirique et décalée, presque loufoque, c'est assez difficile à décrire... lire La marche de Mina, c'est voyager au Japon en 1972 avec ces personnages mystérieux, c'est regarder la vie à travers les yeux d'une enfant, c'est tout simplement prendre le temps.

On aime ou on déteste, pour ma part je m'inscris dans la première catégorie, et c'est décidé, je veux découvrir l'œuvre de Yoko Ogawa.

C'est ainsi qu'elle compris que si par hasard on meurt, on ne disparaît pas forcément. Les choses de ce monde ne disparaissent pas, elles changent seulement de forme. La petite fille fut un peu rassurée. En s'imaginant après sa mort devenir mue d'insecte ou étoile filante, elle eut l'impression qu'elle pourrait dormir tranquillement. Elle se glissa rassurée dans son lit sous lequel étaient cachés beaucoup de cadavres.

Merci Virginie pour cette belle découverte.

Les avis des précédents maillons de la chaîne : Virginie qui fait voyager ce livre, Ys qui est fâchée avec la littérature japonaise, Lau sous le charme elle aussi, Lune, Bookomaton qui avait lu ce roman avant la création de la chaîne et enfin Karine qui n'a pu aller au bout de cette lecture.

Le billet d'Erzébeth dans lequel je me suis totalement retrouvée.

Lu dans le cadre de la chaîne des livres

Actes sud (collection Lettres japonaises) - 317 pages