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jeudi 29 septembre 2016

Le sanglier (Myriam Chirousse)

004136099.jpgTroisième roman de Myriam Chirousse après Miel et vin et La paupière du jour. Le sanglier, bien plus court, s'inscrit dans un autre genre et propose au lecteur une immersion de vingt-quatre heures dans la vie d'un couple. Christian et Nicole vivent dans une vieille maison à la campagne, loin de tout. Une fois par mois ils font leurs courses dans la zone commerciale la plus proche de chez eux et en profitent pour rendre visite à Mamivette. 
Ce ne sont que quelques heures d'une existence banale, virée au supermarché, passage au restaurant chinois pour commander des plats à emporter... mais elles nous plongent directement dans le quotidien de ces deux êtres, dans leur relation amoureuse. Les travers de l'un et de l'autre jaillissent entre les phrases, la routine est pesante et le récit ancré dans une réalité étouffante.
Moins d'engouement que pour Miel et vin qui m'avait éblouie, mais je constate, une fois encore, tout le talent qui transpire de la plume de Myriam Chirousse. En l'espace de trois romans, elle démontre qu'elle peut écrire dans des genres diamétralement opposés, et qu'elle le fait bien, très bien même.

Buchet Chastel, 155 pages, 2016

dimanche 17 août 2014

La paupière du jour (Myriam Chirousse)

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Il y a trois ans de cela déjà, je découvrais avec un immense bonheur la plume de Myriam Chirousse avec son premier roman Miel et vin. Une rencontre qui resterait gravée dans ma mémoire. La paupière du jour est donc le deuxième roman de l'auteur et j'espère qu'il y en aura d'autres... 
Autre univers, autre style, mais un livre qui confirme que Myriam Chirousse a un vrai talent d'écrivain et de conteuse. 
Il ne m'est pas aisé de vous parler de ce roman, même en vous en disant un minimum au sujet de son intrigue, car je pressens que ce que je pourrais en dire serait très réducteur. La paupière du jour, c'est avant tout une ambiance particulière, un livre avec son âme propre, unique. Aussi, il ne faudrait pas s'arrêter au thème qui peut sembler banal. Tout réside dans le choix des personnages, dans les lieux, dans la la façon d'appréhender cette histoire.
Cendrine Gerfaut, botaniste, s'est installée pour quelques mois dans un petit village montagneux du sud de la France. Officiellement, elle est venue recenser les espèces végétales de la région. Officieusement, Cendrine est là pour venger la mort de son fiancé, assassiné dix-huit ans plus tôt par un certain Benjamin Lucas. Après avoir purgé sa peine de prison, ce dernier vient de retrouver la liberté et de regagner son village natal. 
Ce qui est remarquable dans ce roman, c'est le village en lui-même. Les histoires de famille, les commérages, les traîtrises... Myriam Chirousse brosse un tableau étonnant de ce microcosme. Rien n'échappe à son œil averti, et le lecteur n'a d'autre choix que de plonger dans le récit. A l'instar de l'héroïne, on découvre l'histoire de Barjouls et de ses habitants, pour comprendre petit-à-petit que ce n'est pas forcément ce que l'on cherche qui est important.
C'est un roman très différent de Miel et vin qui a ma préférence, mais il serait fort dommage de passer à côté. Brillant.

Buchet Chastel, 504 pages, 2013

jeudi 14 avril 2011

Miel et vin (Myriam Chirousse)

Encore un livre qui aura séjourné bien longtemps sur les étagères avant que je ne l'en sorte. Comme j'ai été sotte d'attendre ! 

Miel et vin
, c'est l'histoire d'un amour impossible entre Judith, une jeune femme aux origines inconnues trouvée à l'âge de trois ans dans une forêt, et Charles, le bâtard à l'enfance mystérieuse et douloureuse. 
Une histoire qui se déroule sur fond de révolution française dans un climat très sombre, à l'image de la relation que vont vivre les deux amants. Miel et vin est un roman d'amour absolument magnifique, à la fois par son écriture et par son intrigue qui ne tombe jamais dans la facilité.

La passion qui anime Charles et Judith est destructrice, animale, incontrôlable, irrépressible. Leur relation n'a rien de banal, elle est belle mais exigeante et si elle arbore de nombreuses couleurs, elle ne penche jamais du côté du rose. C'est une lecture qui prend aux tripes, qui remue, qui émeut. Charles est un héros sombre, fier et taciturne qui cache des blessures enfouies dans le passé, un secret qui ne le quitte pas et l'empêche de vivre en homme libre. Judith, elle, est une héroïne forte et intelligente qui a décidé de choisir son destin. Elle est aussi lumineuse qu'il est sombre et pourtant ces deux-là partagent bien plus qu'il n'y paraît. Chacun d'eux m'a touchée à sa manière, lui avec sa souffrance qui le poursuit et lui colle à la peau, elle avec sa force de caractère, son envie de vivre et de découvrir le monde qui l'entoure. Et puis quelle sensualité dans leurs rencontres, chaque fois qu'ils se retrouvent l'on frémit, c'est de toute beauté.

J'ai tout aimé dans ce livre. Les prénoms des personnages, leur personnalité, la façon dont l'auteur nous restitue cette période historique si dense, son écriture poétique, à la fois grave et légère, toute en suggestions et bien sûr l'histoire de cet amour tellement immense qu'il en consume les protagonistes.
Miel et vin m'a portée très loin dans le temps et l'espace et me laissera un souvenir à la hauteur de ce que j'ai ressenti en le lisant.

* * *

La bonne, que dis-je, l'excellente nouvelle, c'est que ce merveilleux roman sort en poche en juin prochain, plus aucune excuse pour ne pas vous le procurer ! 
Et pour achever de vous convaincre, allez lire les premières pages en ligne, mais attention, à vos risques et périls !

Il s'agissait d'une lecture commune avec Sandy, vous pouvez lire ici ce qu'elle a pensé de Miel et vin, et consulter aussi les billets enthousiastes (et c'est un euphémisme) de Clarabel et Theoma.


Buchet Chastel, 542 pages, 2009