La perte d'un être cher et le deuil qui s'ensuit sont des thèmes régulièrement évoqués dans les livres. En revanche, on parle rarement des épreuves concrètes par lesquelles on doit passer lorsque l'on perd un proche. Comment j'ai vidé la maison de mes parents apporte un témoignage intéressant sur une étape aussi inévitable que pénible lors de la mort d'un être cher, celle de faire le vide, autrement dit s'occuper de la succession, de l'héritage. Ici, Lydia Flem explique comment elle a donc procédé lorsque le deuxième de ses parents (sa mère) est mort, et qu'elle s'est retrouvée seule (enfant unique) avec une maison à vider.
J'ai particulièrement apprécié la sincérité de l'auteur qui livre de manière brute les différentes émotions qui l'ont assaillie, entre colère et soulagement. Se défaire des affaires personnelles d'une personne juste défunte n'est pas chose aisée, et Lydia Flem pose par écrit les questions qui lui sont alors venues. Que garder, et de quel droit ? Comment accepter de garder des objets qui ne nous ont pas été donnés par la volonté de leurs propriétaires mais qui deviennent notre héritage. Comment trier efficacement, ne pas s'enliser dans la douleur de l'absence et ne pas perdre pied face à l'ampleur de la tâche ?
C'est le parcours humble de celui qui se retrouve orphelin et doit, outre le chagrin causé par la disparition de ses parents, s'occuper des aspects matériels. Un regard touchant, qui pose une réflexion intéressante.

A noter que cet essai a obtenu le prix des lecteurs du Télégramme en 2005.

Le blog de l'auteur

Seuil (collection La librairie du XXIème siècle) - 151 pages