Cela faisait longtemps que je n'avais pas participé au Blogoclub de lecture, et je suis contente de revenir avec cette lecture qui m'a fait découvrir un roman que je n'aurais sans-doute pas ouvert de moi-même.

Une histoire ordinaire ; celle d'un homme, la quarantaine, qui revient sur sa vie. Hajime est un homme accompli, marié, papa deux fois, qui gagne confortablement sa vie en faisant un métier qu'il aime. Une existence en apparence heureuse, mais que le retour de Shimamoto-San - une ancienne voisine et camarade de classe - va venir troubler.

Si l'histoire est des plus banales, c'est la façon dont elle est traitée qui fait toute la force de ce roman. Haruki Murakami nous entraîne dans un univers d'écriture bien particulier qu'il m'est difficile de décrire. On assiste à l'auto-introspection complète du personnage principal, dans une ambiance à la fois douce et mélancolique. Tout au long de ma lecture, je voyais défiler les scènes sur un fond gris clair ; cette couleur m'a poursuivie jusqu'à la dernière page, et je trouve qu'elle colle parfaitement avec l'atmosphère qui se dégage du roman.

J'ai aimé, donc, cet univers, et j'ai lu ce livre avec une curiosité croissante.

Cependant, deux éléments m'ont déplu au cours de cette lecture.
Le premier concerne le personnage d'Hajime qui m'a prodigieusement exaspérée par moments. Je le trouve trop faible, trop centré sur lui-même et terriblement matérialiste quoiqu'il s'en défende... Il se révèle bien fade en comparaison des personnages féminins de l'histoire et ce décalage m'a gênée.
Le second élément m'ayant déplu concerne l'histoire en elle-même. Beaucoup de choses restent volontairement floues, et je suis restée sur ma faim... Si j'aime que la lecture me fasse rêver, j'ai aussi un côté terriblement cartésien. Ainsi, j'apprécie particulièrement à la fin d'un ouvrage que me soient données les dernières clés de l'histoire que je viens de lire ; j'ai besoin de découvrir et comprendre le pourquoi du comment.... Dans Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, une fois la dernière page tournée il reste des zones d'ombres et je suis frustrée de ne pas en savoir davantage !!

A noter que c'est, me semble-t-il, mon premier contact avec la littérature japonaise ; une rencontre plutôt satisfaisante.

Belfond (collection 10/18 Domaine étranger) - 223 pages