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vendredi 22 février 2013

Apocalypsis T5 ~ Oméga : Elias (Eli Esseriam)

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Souvenez-vous, j'attendais avec une grande impatience de découvrir comment se termine cette histoire dont les quatre premiers tomes m'avaient tenue en haleine. Malheureusement, je n'ai pas trouvé cette fin à la hauteur de la série et la voie choisie par Eli Esseriam m'a déçue. Je suis d'autant plus frustrée qu'il n'a pas manqué grand chose à cette fin pour me séduire, car en réalité, les trois quart du livre sont passionnants, c'est la toute dernière partie qui ne m'a pas satisfaite.

Dans ce tome final, on retrouve toute la verve et le style si particulier de l'auteur, la rencontre entre les quatre cavaliers de l'apocalypse est parfaite, tout est ajusté jusque dans les moindres détails, le scénario est encore une fois admirablement pensé.  Assister enfin au rassemblement des cavaliers est totalement jouissif et l'on attend alors de voir comment ils vont orchestrer cette apocalypse. Jusqu'aux derniers chapitres, le suspense est maintenu et je dois dire que je m'attendais à tout sauf à ce que nous propose Eli Esseriam. Un choix que je qualifierais de "facile", qui ne m'a pas du tout plu et ne me semble pas dans la lignée des tomes précédents. J'ai tellement aimé les premiers tomes et même la majeure partie de ce dernier, que j'ai éprouvé un sentiment de trahison en découvrant cette fin. J'avais lu ça et là que des lecteurs avaient été échaudés par ce final et je brûlais de me faire ma propre opinion. Hélas, je n'ai pas aimé la tournure que prennent les évènements et je ne comprends pas pourquoi l'auteur a choisi de terminer ainsi cette histoire. 

Si je suis autant déçue, c'est parce que c'est une série brillante dont chaque précédent tome m'a étonnée et fascinée, une lecture qui m'a bouleversée et transportée, qui résonnera encore longtemps en moi. Alors forcément, j'attendais une autre issue que celle-ci. Dommage.
Pour autant, je vous recommande toutefois de lire les quatre premiers tomes et de faire éventuellement l'impasse sur le dernier. Toutefois, que l'on ne se méprenne pas, ce cinquième tome est excellent, il ne souffre d'aucun défaut, c'est simplement que la fin choisie par l'auteur ne me convient pas. 

Je retiendrai de cette série quatre premiers tomes éblouissants avec quatre personnages fascinants ainsi qu'une écriture à la fois surprenante et magistrale. Cette rencontre avec Eli Esseriam m'a marquée et j'espère pouvoir la lire encore à l'avenir.

L'avis de Belledenuit

Nouvel Angle, 295 pages, 2012

jeudi 14 février 2013

Apocalypsis T4 ~ Cavalier pâle : Elias (Eli Esseriam)

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coupdecoeur.pngCe quatrième tome avant le final est, je crois, celui qui m'a le plus marquée, touchée.
Elias, son héros, est le cavalier pâle, celui qui apporte la pourriture, détruit les organismes vivants d'un simple toucher. C'est aussi celui qui peut manipuler le temps, retourner dans le passé et aller dans le futur. Le cavalier pâle est présenté comme le cavalier le plus puissant des quatre, potentiellement le plus dangereux. Le paradoxe, c'est qu'il n'a pas ou presque de noirceur, c'est le seul qui fasse preuve d'empathie et d'une vraie bonté. C'est sans-doute un des éléments qui m'ont fait l'aimer encore davantage que les autres, mais ma préférence pour ce tome ne se résume pas à cela.
Le thème des voyages dans le temps m'a toujours séduite, je crois l'avoir déjà dit dans ce salon, et j'ai trouvé que de ce point vue, la construction de ce tome était absolument brillante. Cavalier pâle est le seul tome écrit sous la forme d'un journal, celui d'Elias qui explique à son double du futur où il a échoué et comment surmonter les écueils auxquels il s'est heurté. C'est en apprenant à se connaître qu'il pourra tirer parti du meilleur de lui-même et mener à bien la mission d'apocalypse qui lui a été confiée. Ce que traverse Elias est à la fois déchirant et formateur, étapes nécessaires pour le faire grandir et évoluer.
Durant cette lecture, je ne saurais vous dire à quel point j'ai été subjuguée par ce jeune homme, sa façon d'avancer, de tirer des leçons de son vécu, de rectifier le tir et de repartir sans cesse en arrière pour faire toujours mieux. C'est bouleversant d'humanité alors qu'en vérité Elias est bien loin d'être un humain mais il en conserve la vulnérabilité et la candeur. 

Superbe quatrième tome qui ne m'a donné qu'une envie, celle de lire le tome final pour découvrir enfin comment tout cela finit.

Je ne suis pas sûr, parce que mes conclusions sont purement théoriques, mais je crois qu'être privé du sens du toucher est le handicap le plus aliénant. Parce qu'il isole plus que tout autre. Le sourd et l'aveugle, le muet, le tétraplégique, même le débile mental, eux, ils gardent la possibilité d'une étreinte, d'une caresse. Ils ont toujours droit au réconfort, à la consolation. Aux démonstrations d'amour. Toi non. Certes, il reste les mots. Mais ils ne suffisent jamais à tout dire.

Nouvel Angle, 263 pages, 2012

dimanche 10 février 2013

Apocalypsis T3 ~ Cavalier noir : Maximilian (Eli Esseriam)

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J'ai laissé en attente pendant plusieurs mois cette série dont les deux premiers tomes m'avaient pourtant enthousiasmée. 
Maximilian est le troisième cavalier, autrement dit le noir. Personnage ambigu, en apparence insensible et cruel et doté d'un esprit d’auto dérision, il m'a totalement séduite par son humour et sa verve incroyable. 

Et bien sûr, il y a moi. Maximilian Von Abbetz. Max. Un jeune homme de 17 ans richissime qui déambule avec une nonchalance affectée dans un monde qui lui appartient, avec ce sentiment de toute-puissance qui irrite, à juste titre, tous ceux qui le croisent. Blasé, amer, indifférent, indolent et cruel sont quelques-uns des qualificatifs  qui semblent adéquats pour me décrire. je suis un post-adolescent qui a déjà tout essayé, tout vu, qui s'est offert tous les luxes et les plaisirs éphémères imaginables. Un môme capricieux et vaniteux, adepte des plaisirs de la chair en tous genres, de liquides enivrants et de substances illicites. Un type borderline qui n'aime rien davantage que les transgressions, monnaye les interdits et rachète les territoires pour repousser les limites. Autrement dit : un sale con.

Saluons encore une fois l'immense talent de ce jeune auteur dont la plume est taillée à la serpe. Chaque phrase est délectable, mais que les âmes sensibles s'abstiennent, mièvrerie et douceur ne sont pas prévues au programme. 
L'intrigue est toujours maîtrisée de bout en bout, la narration effrénée et ce troisième volume s'engloutit en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. 
Je n'ai pas l'intention de vous en dire davantage, je vous invite simplement si ce n'est pas encore fait, à découvrir cette série de très grande qualité et qui se démarque dans le paysage de la littérature de jeunesse actuelle.

Un nouvel extrait avant de se quitter :

Les gens se demandent certainement pourquoi, dans les tablées gastronomique, l'on sert des assiettes au contenu si frugal, presque symbolique. La réponse est pourtant évidente : en une dizainre de bouchées, le repas complet est ingurgité et l'on peut prendre congé les uns des autres sans manquer de correction. L'ennui et la mauvaise compagnie sont les pères fondateurs de la cuisine prétentieuse et de la maigreur prisée par les femmes galantes. Un adage indien dit que les gens gros sont heureux. Je ne peux statuer quant à la véracité de cet énoncé mais je peux vous dire que je connais beaucoup de gens sveltes fort tristes et emmerdants à souhait. Le menton pointu et la côte apparente, ils ne m'ont jamais fait penser qu'à des lévriers afghans. A leur vue, je sens toujours poindre en moi l'envie de devenir vétérinaire et de les piquer afin de mettre un terme à une vie de souffrance affichée.

Nouvel Angle, 269 pages, 2012

jeudi 29 mars 2012

Apocalypsis T2 ~ Cavalier rouge : Edo (Eli Esseriam)


Je suis passée très près du coup de coeur avec ce roman. Au moment où j'écris ces lignes, quelques minutes à peine après avoir tourné la dernière page, j'hésite encore à mettre mon petit logo coup de coeur... Et puis non, je ne le mettrai pas, je vais espérer que le troisième tome sera encore meilleur et alors je le dégainerai ! 

Pourtant, il m'aura marquée ce cavalier rouge. Je ressors de ce livre un peu secouée et surtout bluffée par le style d'écriture. Edo est donc le deuxième cavalier de l'Apocalypse, le rouge. Sur Terre il n'est en apparence qu'un adolescent comme les autres, bosniaque d'origine à l'enfance douloureuse.

Certains ont été bercés sur des petites musiques douces. Des trucs pour faire de jolis rêves. Moi je m’endormais facilement que quand Zlatan regardait des films de guerre, le volume poussé au max. Ca me rappelait sûrement l'enfance. Chacun sa comptine du soir.

La vie ne l'a pas épargné et il le lui rend bien : 

Les gens heureux ont tous la même tronche. La même vie chiante et fade comme des pâtes à l'eau. Le malheur, mine de rien, ça a du style.

Edo n'est que haine et colère, une seule personne compte pour lui, son petit frère Anel.

Je pouvais me souvenir de la première fois que je l'avais tenu dans mes bras. J'avais pas dix ans. Il venait de naître et je le trouvais pas bien beau. Rougeaud et plein de plis. Mais il sentait le Petit Beurre chaud. J'avais tout de suite su qu'il serait la chose la plus précieuse de ma vie.

Anel soulevait ma paupière sans ménagement. Avec ses petits doigts collants. Je voyais sa bonne figure souriante plaquée à ma rétine. J'étais tenté de paresser au pieu, avec lui. Mais il avait une vie à construire, lui. Il avait un avenir. Et l'avenir commence pas demain. Il commence de suite. Maintenant, juste là.

Ce qui est absolument décoiffant dans ce livre, c'est que l'on se surprend à s'attacher à ce garçon qui n'a ni foi ni loi, monstre de cruauté et de brutalité. Peut-être à cause de son vécu, peut-être pour la tendresse dont il est capable envers son frère. Toujours est-il que je l'ai aimé ce personnage, je me suis prise d'affection pour lui. Sa personnalité, son phrasé, m'ont subjuguée. J'ai avalé les dernières pages en apnée.

Eli Esseriam signe là un deuxième tome qui surpasse encore en qualité le premier. Apocalypsis est sans nul doute une série hors du commun à découvrir de toute urgence. C'est du lourd, du très lourd, mais attention, à ne pas mettre dans les mains des plus jeunes, âmes sensibles s'abstenir.

Nouvel Angle, 238 pages, 2011

mardi 21 février 2012

Apocalypsis T1 ~ Cavalier blanc : Alice (Eli Esseriam)


La mauvaise nouvelle, c'est que c'est encore une série ! La bonne nouvelle, c'est que deux tomes sont déjà parus à l'heure où j'écris ces lignes et que les trois restants le seront d'ici la fin de l'année. 
Ce premier roman d'Eli Esseriam est une vraie réussite. J'ai traîné à l'ouvrir, mais une fois la lecture commencée, il m'a été difficile de le lâcher. Apocalypsis est une série fantastique au titre transparent qui revisite donc l'apocalypse version moderne. Chacun des quatre premiers tomes sera consacré à l'un des cavaliers évoqués dans l'ancien testament. Le dernier tome sera celui de leur rencontre et de leur mise en oeuvre de la fin du monde. 

Le premier des cavaliers de l'apocalypse est Alice, une adolescente et élève de première, âgée de 17 ans. Cette jeune femme n'a rien de commun avec ses pairs. Si Alice est une beauté, ce qui la distingue des autres, c'est son intelligence supérieure. Elle mémorise tout ce qu'elle apprend et son niveau de connaissance dépasse et de loin celui de ses professeurs. Un cerveau de génie caché sous une belle frimousse blonde. Et pourtant, alors qu'il semble qu'une bonne fée se soit penchée sur son berceau à la naissance et l'ait dotée de toutes les qualités possibles, Alice n'a pas de vie sociale, pas d'amis. Car en réalité, ce qui lui manque, c'est tout simplement... un coeur. L'empathie, Alice ne sait pas ce que c'est. Aimer (à part ses parents) non plus. Depuis la plus tendre enfance, elle avance dans la vie sans se préoccuper des autres, en les évitant au maximum. 

Ce qui est totalement déroutant dans ce roman et en même temps hypnotisant, c'est la personnalité d'Alice. Insupportable de méchanceté et de cynisme, elle n'est jamais à court de paroles acerbes à l'égard de son prochain et parfois le fond de ses pensées donne le vertige. Et pourtant, au fil des chapitres, on en vient à éprouver de la compassion à son égard.  
On suit donc cette héroïne pour le moins étonnante en se demandant où tout cela nous mène, et quel chemin va suivre Alice à partir du moment où elle découvre sa véritable identité, celle de cavalier de l'apocalypse. Comment elle va envisager sa destinée et comment elle va gérer en parallèle sa vie d'humaine, lycéenne trop parfaite, cela vous le découvrirez par vous-même. Car, de l'histoire, je ne veux rien dire au risque de gâcher ce superbe roman dont la grande force est l'effet de surprise. Car, surpris, vous le serez sans nul doute plus d'une fois.

Un roman au style percutant qui vous coupe le souffle à certains moments et ne peut laisser indifférent. Une écriture totalement maîtrisée qui vous plonge dès les premières lignes dans la peau de ce personnage fascinant.

J'ai refermé ce premier tome avec l'envie de découvrir au plus vite le deuxième cavalier de l'apocalypse, Edo, le rouge.

Elles l'ont lu : Edelwe, Lael

Nouvel Angle, 238 pages, 2011