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samedi 26 mars 2011

La septième vague (Daniel Glattauer)

Attention, interruption des programmes ! La suite de Quand souffle le vent du nord va bientôt sortir en librairie et il ne faut la manquer sous aucun prétexte
Depuis l'année dernière je guette sa parution... Enfin il est là, ce second tome tant attendu, et je peux vous dire qu'il s'est révélé à la hauteur de mes espérances.
J'étais à la fois inquiète et avide de découvrir ce qu'allaient devenir Leo et Emmi, angoissée à l'idée que l'auteur n'ait pu renouveler le talent dont il avait fait preuve dans le premier tome.

Souvenez-vous, nos deux héros s'étaient connus par Internet au hasard d'un échange d'emails, puis une histoire était née entre eux, l'une de celles qui transcendent l'existence et font oublier le quotidien. Puis, après avoir évité de se rencontrer à plusieurs reprises, leur correspondance devenue alors intime s'était interrompue de façon brutale.
Je me demandais bien quelle voie allait choisir l'auteur, et surtout si son écriture allait me séduire comme la première fois. La réponse est OUI. De nouveau j'ai été conquise, et de nouveau j'ai englouti cette lecture, incapable que je l'étais de me réfréner. Daniel Glattauer est vraiment un virtuose des mots. Seul à la plume, il parvient à se mettre dans la peau des deux personnages et à les incarner en faisant preuve d'un incroyable sens de la psychologie.  
On s'y croit, derrière l'écran de l'ordinateur d'Emmi ou de Leo, on ressent l'envie, la frustration, le doute, l'espoir, la colère, la déception, l'attente. Tous ces sentiments forts et envahissants qui font vivre et évoluer les deux personnages, les rendent plus palpables. On est là, à côté d'eux, on les observe et l'on espère, nous aussi, un heureux dénouement, sans vraiment en douter dans le fond. Car finalement, ce qui compte, ce n'est pas tant l'issue de leur relation et de l'histoire, mais ce qui va les amener là,  ce qu'ils vont se dire et comment ils vont le dire. Des mots, toujours des mots, c'est enivrant, les paroles s'envolent, s'enchaînent et tourbillonnent, les répliques fusent, toujours plus loin, toujours plus fort. Un roman qui se lit comme on boirait du petit lait, sans s'en rendre compte tellement c'est bon, et malheureusement bien trop court.

J'ai aimé la teneur de chaque message, aimé suivre Emmi et Leo, tour à tour frustrée et émue par les barrières qu'ils s'imposaient à eux-mêmes. 
Une magnifique suite à lire de toute urgence si vous avez aimé Quand souffle le vent du nord. Merci Monsieur Glattauer. 


* * * A paraître le 6 avril * * * 


Titre original : Alle sieben wellen
Traduit de l'allemand par Anne-Sophie Anglaret
Grasset, 348 pages, 2009 pour l'édition originale, 2011 pour la traduction française

dimanche 25 avril 2010

Quand souffle le vent du nord (Daniel Glattauer)

J'aime énormément les romans épistolaires, et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Les liaisons dangereuses est l'un de mes livres favoris. Quand souffle le vent du nord est, lui, un roman épistolaire moderne qui remplace les lettres par des emails. Le fait de changer ainsi de support ne change pas grand-chose si ce n'est que cela permet davantage de spontanéité dans les échanges. Ici on est dans l'instantané et les deux protagonistes peuvent ainsi se laisser aller dans l'expression d'une panoplie très large de sentiments, y compris la frustration immédiate. Les emails fusent, et le roman prend ainsi une dimension plus vivante que ça n'aurait été le cas avec de simples lettres.

Comme ce roman a été présenté par de nombreux blogueurs j'en avais donc lu beaucoup de bien avant qu'il ne se retrouve entre mes mains. Malgré cela je doutais, j'imaginais une langue peu recherchée, des échanges manquant de profondeur. Mais comme la curiosité l'a emporté, j'ai finalement tourné les premières pages, juste "pour voir". Et comme tant d'autres fois, je me suis faite piéger ! Impossible de décrocher et de reposer l'ouvrage que j'ai avalé plus que je ne l'ai lu !
Plusieurs lecteurs ont ressenti une lassitude et un certain agacement devant ces deux personnages dont la conversation n'aboutit finalement nulle part et dont la rencontre est impossible. Pour ma part, cela ne m'a pas gênée le moins du monde. J'aime les relations compliquées, tortueuses, avec des obstacles. J'aime cet idée d'un idéal qui ne doit pas être brisé par une rencontre visuelle et charnelle, et le fait que cette non-rencontre renforce encore davantage les échanges verbaux. Effectivement, Leo et Emmi auraient pu se rencontrer et il seraient sans doute tombés amoureux l'un de l'autre, l'alchimie née avec des mots se serait probablement prolongée dans le monde réel. Mais que seraient-ils devenus ? "Ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants" ? Je crois que là pour le coup, je me serais ennuyée ferme. Disons que parfois l'auteur doit avoir le courage de maltraiter un peu ses personnages et ne pas céder à la facilité sous peine de désenchanter le lecteur. 
Mais, me direz-vous, que se passe-t-il alors dans ces pages ? Et bien nos deux protagonistes s'écrivent. Un échange qui, de cordial au départ, va rapidement percer la sphère de l'intimité. Sans trop se livrer toutefois, Leo et Emmi vont devenir confidents l'un de l'autre, puis des liens très forts vont se créer entre eux. Chacun a sa vie et son bagage de soucis à régler, son univers, son quotidien. Mais quand ces deux-là se retrouvent derrière l'écran de leur ordinateur, la vie autour cesse d'exister, ils sont liés l'un à l'autre par une espèce d'alchimie magique qui va croissant. Les confidences, la jalousie, la solitude, la colère, autant de sentiments qui les étreignent tour à tour. Mais derrière l'écran l'autre finit toujours par réapparaître, pilier auquel se raccrocher dans la tempête. 

Il y a une fluidité et une délicatesse dans l'écriture de ce roman qui m'a totalement séduite. Deux êtres sensibles qui ont su éveiller mon intérêt et surtout le maintenir. Difficile d'expliquer pourquoi ce livre est prenant, simplement vous dire que pour moi, c'est l'exemple type du livre-doudou
La fin ouverte reste très frustrante mais comme j'étais prévenue je l'ai relativement bien vécue. Par contre cette lecture génère immédiatement une sensation de manque assez pénible je dois dire ! La bonne nouvelle c'est qu'il existe une suite, la mauvaise c'est qu'elle n'est pas encore disponible en français. Pour pouvoir découvrir la suite des aventures épistolaires de Leo et Emmi il faudra attendre avril 2011. D'ici là vous pouvez au choix : 1) relire Quand souffle le vent du nord 2) hiberner pendant un an 3) plonger corps et âme dans d'autres lectures-doudous pour tenter un sevrage en douceur !

Un dernier mot au sujet de Leo qui a émoustillé plus d'une lectrice... Effectivement, il a du potentiel comme diraient certaines ! C'est un homme intelligent, sensible, drôle mais pas trop, qui distille son humour avec finesse, attentionné... bref l'archétype du mâle qui possède toutes les qualités destinées à faire fondre la gent féminine. Je dois reconnaître qu'en cela il excelle, c'est un vrai gentleman des temps modernes qui fait battre les coeurs.

Si avec ça vous n'avez toujours pas envie de découvrir ce roman, je désespère !


Merci à Leiloona pour le prêt, vous retrouverez son avis ici !

Les billets sur ce roman ont fleuri ces derniers temps sur la blogosphère, en voici une sélection : Emeraude, Keisha, Cuné, Cathulu, Amanda, Fashion, Brize et celui tout frais de ce matin de Cynthia.


Grasset - 348 pages