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dimanche 8 décembre 2013

Une part de ciel (Claudie Gallay)

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Après ma découverte des Déferlantes, je m'étais promis de relire Claudie Gallay. Une photo de couverture superbe et un résumé intriguant ont achevé de me convaincre d'ouvrir Une part de ciel. Hélas, cette lecture ne fut pas sans douleur, et en toute franchise, si cela n'avait été dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Priceminister (du coup je rends ma copie terriblement en retard car je me suis traîné ce bouquin pendant un bon mois...), j'aurais abandonné ma lecture en cours de route.

L'histoire se déroule dans le massif de la Vanoise où Carole a rejoint son frère et sa soeur pour des vacances improvisées. Chacun d'entre eux a reçu une boule à neige annonçant le retour de leur père. Les voilà donc tous les trois réunis et prêts à le retrouver, mais nul ne sait exactement quand Curtil sera là. Pendant que s'installe l'attente, Carole retrouve le village de son enfance et ceux qui y vivent. Très vite, la routine s'installe et son quotidien s'organise autour des mêmes occupations. Au fil des jours, la fratrie se ré-apprivoise et renoue des liens distendus. Le passé refait de temps en temps surface dans les pensées et les conversations, notamment l'incendie qui a ravagé autrefois la maison où ils vivaient avec leurs parents. 

Ce roman était prometteur. Un village sous la neige à l'orée de la forêt, des personnages atypiques, des secrets, des chemins de vie qui s'éloignent et finissent par se recouper. J'aurais voulu aimer ce livre, j'aurais dû l'aimer. Au contraire, j'y suis restée totalement étrangère, incapable de me sentir touchée par les protagonistes ni par ce qu'ils endurent. Pire encore, je me suis ennuyée. Ces jours qui se répètent inlassablement et la multitude de détails concernant la vie quotidienne ont douché l'enthousiasme avec lequel j'abordais ce roman. Il ne se passe rien dans cette histoire, pas davantage au début qu'à la fin, et l'attente devient une véritable torture pour le lecteur. Certes, l'écriture est belle et juste, certaines phrases résonnent au moment où on les lit, mais cela ne suffit pas à faire d'Une part de ciel un roman qui va chercher le lecteur dans son fauteuil. Et puis, je l'ai dit à maintes reprises ici, lorsque je lis, c'est pour m'évader, de quelque manière que ce soit. Pas forcément pour aller vers le beau, mais simplement pour m'éloigner de la vraie vie. Alors quand un roman tel que celui-ci me replonge dans la vie réelle avec tout ce qu'elle peut comporter de laid et d'ennuyeux, vraiment je ne peux y adhérer. 

Une déception d'autant plus grande que je ne m'y attendais pas.

Elles ont aimé : Syl, Sylire et Yueyin

Actes sud, 445 pages, 2013

jeudi 11 juin 2009

Les déferlantes (Claudie Gallay)

J'avais d'emblée opté pour ce roman lorsque je devais choisir cinq ouvrages dans la liste proposée pour le Prix des lecteurs du Télégramme. D'abord pour son titre mystérieux qui laissait présager une histoire en rapport avec la mer (en réalité elle n'est que peu présente dans ce récit), ensuite parce que c'était un coup de coeur de la bibliothécaire.

Malgré l'excitation avec laquelle j'ai ouvert le livre, je dois dire qu'il m'a fallu un certain temps avant de m'imprégner pleinement de l'atmosphère et d'en apprécier l'écriture. J'ai eu le tort de le mettre de côté au bout d'une quarantaine de pages pour lire autre chose, et lorsque j'y suis revenue j'étais complètement déconnectée et j'ai donc dû reprendre au début. Conseil personnel aux futurs lecteurs des Déferlantes, ne pas laisser durer les pauses pendant cette lecture car il est difficile de s'y replonger. Non pas que ce soit ennuyeux, loin de là, mais peut-être est-ce à cause du style si particulier de l'auteur. Le texte obéit à un rythme interne, sorte de balancier, un peu comme le bercement des vagues. S'arrêter en cours de lecture, c'est donc prendre le risque de casser ce mouvement et d'en perdre la magie. L'idéal serait sans-doute de dévorer ce livre dans la journée par un temps d'hiver, emmitouflée dans un plaid avec une théière bien remplie et un feu de cheminée à côté, tandis que la pluie cingle les vitres. Mais je m'égare... Un roman d'atmosphère donc, vous l'aurez compris ! Typiquement ce que j'aime lorsque je lis, apprivoiser des personnages, un univers, m'extraire de mon quotidien pour naviguer avec les mots, bref, me laisser transporter dans un autre monde.

Les déferlantes, c'est une histoire de rencontres et de meurtrissures. La narratrice, employée par le centre d'ornithologie, est venue s'échouer à La Hague pour recenser les oiseaux et panser une profonde blessure. Quand elle n'arpente pas les landes, elle côtoie les villageois et les personnalités se dévoilent... Lili la tenancière du café et son père ancien gardien de phare, la vieille Nan supposée folle, Raphaël le sculpteur et sa soeur Morgane... et surtout l'étranger, le mystérieux Lambert. Chacun porteur d'un secret, d'une douleur.
Au fil des pages, les destins s'imbriquent les uns dans les autres sur fond d'océan et de brume. La fin de l'histoire redonne de la lumière au paysage et la paix aux personnages, mais il subsiste malgré tout un soupçon de mélancolie.

Ne pas en dire plus et vous laisser simplement l'envie d'ouvrir ce livre et vous laisser envahir par ces déferlantes.

Une plume très particulière qui m'a conquise.

Les avis de Emmyne, ClarabelLeiloona et Dda

Lu dans le cadre du Prix des lecteurs du Télégramme

Editions du Rouergue (collection La brune) - 524 pages