Encore un peu de Marcus Malte ?! 
Aujourd'hui c'est un billet 2 en 1 car je vous présente deux albums de mon auteur chouchou.

Commençons par le plus ancien, Le chat machin, paru il y a déjà quelques années. D'abord découvert en bibliothèque, je l'ai ensuite acheté pour moi (même si je le prête volontiers aux matelots !).
C'est l'histoire d'un chat abandonné qui se retrouve tout seul dans une ville qu'il ne connaît pas. Les gens l'ignorent, il n'a même pas de nom, on l'appelle le chat machin. Un jour, il pénètre par hasard dans un jardin qui est occupé par... un chien !
C'est avant tout le texte qui m'a séduite dans cet album. Un texte en vers qui chante presque aux oreilles, des mots qui coulent sous la langue, et un récit  touchant, émouvant. Un album aux couleurs vives sur l'amitié et la solidarité.

Extrait : 

Un chat de plus
La belle affaire !

Il y en a tant qu'on ne les compte plus
Des chats de rues
Des chats errants
Des traîne-misère
"Hors de ma vue!" disent les gens
Il y en a tant
Qu'on n'en veut plus

Ils n'ont plus rien ces vagabonds
Plus de famille plus de maison
Ils n'ont plus rien
Même plus de nom

Syros, 2009 pour la présente édition
Illustrations de Candice Hayat

* * *

A présent, Ô corbeau, dernier album en date de l'auteur, sorti il y a peu.  On retrouve le même duo Rémi Saillard/Marcus Malte que dans Le chapeau et le résultat est assez bluffant. La particularité de cet album, c'est que le texte n'est pas intégré aux illustrations, il apparaît sur des doubles pages à part sur fond de couleur. Les illustrations sont donc mises en exergue et le style de Rémi Saillard est saisissant. L'histoire est celle d'un corbeau qui ne sait pas chanter et rêve d'acquérir ce talent. Là encore, le texte prend des allures de poème et c'est un pur délice à lire. J'aurais presque envie de dire que c'est un album à réserver pour les adultes, ou au moins pour les lecteurs confirmés car son univers est particulier et peut-être moins compréhensible pour les plus jeunes. Pour ma part, je suis sous le charme encore une fois et j'ai aimé cette ambiance onirique qui flirte avec l'étrange.

Extrait :

La dame oiselle est d'une blancheur 
Immaculée
Sa grâce n'a d'égale
Que sa beauté

Et sa voix
Sa voix
Sa voix
Est à nulle autre pareille

C'est du miel 
Dans les oreilles
C'est du soleil 
Sur la peau
C'est du parfum
C'est du nectar
Dans les épinards
C'est la pluie qui cesse
C'est l'arc-en-ciel qui se déploie
Après l'averse

C'est tout ça
Et c'est bien plus
La voix de Paloma

Syros, 2011
Illustrations de Rémi Saillard