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jeudi 30 septembre 2010

La douce empoisonneuse (Arto Paasilinna)

Troisième titre que je lis de l'auteur; La douce empoisonneuse est probablement le livre que je me réjouissais le plus de recevoir dans le cadre de la chaîne des livres. Cette lecture m'a plu comme je m'y attendais. J'ai retrouvé le style de Paasilinna qui m'avait séduite précédemment, son humour, cette façon un peu décalée et excentrique de voir les choses.

Dans ce roman, il est question d'une vieille dame peu ordinaire. Linnea est une gentille veuve qui aimerait mener une vie paisible si elle n'était pas perpétuellement harcelée et importunée par un neveu mal intentionné et ses deux acolytes. Les trois jeunes gens n'ont aucun scrupule et n'hésitent pas à plumer la vieille dame et s'installer chez elle pour des vacances improvisées. Ne se sentant plus en sécurité, Linnea décide alors de quitter sa tranquille maisonnette pour aller se réfugier chez son ancien amant et ami à Helsinki. Seulement voilà, les trois perturbateurs ne l'entendent pas ainsi et sont décidés à retrouver la veille dame. Celle-ci se lance alors dans la confection d'un poison qui lui permettra de mettre fin à ses jours si d'aventure elle retombait entre les mains de son neveu et de ses camarades.

Voilà, je crois que le ton est donné avec cette introduction, on est en présence d'un roman savoureux qui repose sur le comique de situation. Personnellement j'adore mais je pense que ce style particulier et loufoque ne plaît pas à tout le monde.
Avec La douce empoisonneuse on a une palette de personnages hauts en couleurs. Les trois mauvais garçons valent leur pesant d'or tant ils sont dépourvus de morale, mais je crois que ma préférence va à la vieille Linnea qui se retrouve malgré elle dans des situations invraisemblables et tire à chaque fois son épingle du jeu. 

Je n'ai pas fini ma rencontre avec cet auteur finlandais...

Ce livre était proposé par Pascale dans le cadre de la Chaîne des livres.

Titre original : Suloinen myrkynkeittäjä
Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
Denoël (Folio), 254 pages, 1988 pour l'édition originale, 2001 pour l'édition française

dimanche 31 janvier 2010

Le lièvre de Vatanen (Arto Paasilinna)

Ma première rencontre avec Paasilinna n'avait pas été très concluante et j'étais ressortie déçue de ma lecture alors même que je m'étais persuadée que j'allais aimer cette plume. Il me fallait faire une deuxième tentative et c'était chose aisée puisque je disposais encore de deux autres titres de l'auteur dans ma bibliothèque.

Vatanen est finlandais, il a la quarantaine et une vie morose. Sa profession de journaliste pour un magazine qui fait passer le marketing avant l'information ne le satisfait plus et il n'aime pas sa femme qui le lui rend bien.
Sa rencontre avec un lièvre au hasard d'un voyage va bouleverser cette triste existence...

L'élément déclencheur (la rencontre avec le lièvre) de l'histoire, celui qui va transformer la vie de Vatanen est à l'image du roman, décalé et loufoque. Il semble que ce soit le trait caractéristique de l'écriture de Paasilinna, raconter des histoires un peu dingues mais en même temps très humaines. Dans Petits suicides entre amis je n'avais que partiellement apprécié cet humour particulier. Ici, en revanche, j'ai beaucoup aimé.
Vatanen est l'archétype du héros qui a raté sa vie et décide de lui faire prendre un tournant aussi brusque qu'inattendu. Il se libère de toutes ses contraintes pour vivre enfin selon ses propres désirs. Lire Le lièvre de Vatanen c'est croire tout d'un coup que tout est possible dans la vie, que chacun est libre et responsable de son destin. C'est un roman divertissant et drôle, parfois émouvant, c'est un hymne à la vie, à la nature et aux petits bonheurs quotidiens.
J'ai été touchée par ce personnage que j'ai suivi avec un grand plaisir dans son périple à travers la Finlande. Je crois que ma vraie rencontre avec Paasilinna s'est faire avec ce livre et maintenant bien entendu j'ai l'envie d'en découvrir d'autres.

Denoël (collection Folio) - 235 pages


Dans la foulée, comme j'avais apprécié ma lecture, j'ai eu envie de voir le film adapté à partir du roman de Paasilinna.
Autant j'ai apprécié le roman, autant le film m'a fortement déçue. Pourtant ce dernier avait de bons atouts. Des paysages magnifiques qui retranscrivent bien l'atmosphère du livre, un Vatanen pas mal interprété par Christophe Lambert qui joue tout à tour le bougon et l'enfant émerveillé, bref, l'essentiel était là. Et pourtant le résultat est catastrophique. Lorsque j'ai lu le livre dont un film est adapté je suis toujours en train de comparer les deux et de vérifier si le second est fidèle au premier. J'ai du mal à accepter quand ce n'est pas le cas, mais parfois cela ne dénature pas pour autant l'histoire de départ. Sauf que là, non seulement le film n'est pas fidèle au roman, mais il est en réalité une totale réécriture du livre. C'est comme si le réalisateur avait extrait quelques éléments du roman et s'en était servi pour en faire un nouveau récit. Et le problème, c'est que cette nouvelle histoire est creuse, la magie de prend pas comme dans le roman. Tout est modifié, y compris des détails les plus insignifiants comme la profession de Vatanen qui, de journaliste dans le livre, se retrouve photographe dans le film (profession de son collègue avec lequel il voyage au début du roman). On lui invente même un père avec lequel il s'est brouillé et qui représentera une des étapes de son voyage, alors que l'on occulte sa vie maritale (un élément certes pas très important dans le roman mais qui est quand-même responsable en partie du changement de vie de Vatanen). Bref, tous ces remaniements dans l'histoire m'ont profondément agacée à la longue et je me suis même demandé si les personnes qui ont produit ce film avaient pris la peine de relire le roman... Je suis quand-même allée au bout du film mais je me suis profondément ennuyée, ne retrouvant absolument pas l'ambiance du livre. Une déception.

Le lièvre de Vatanen, réalisé par Marc Riviere - 2006
Avec : Christophe Lambert, Julie Gayet...

Lecture commune avec Sylire

Les avis de Grominou, de Camille (qui a depuis fermé son blog et m'avait offert ce livre, encore merci !),  de Tamara et de Allie

jeudi 15 octobre 2009

Petits suicides entre amis (Arto Paasilinna)

J'ai acheté ce livre il y a deux ans pour son titre qui m'interpellait et me faisait penser au film Petits meurtres entre amis (réalisé par Danny Boyle). J'aime l'humour noir, cynique. Ce titre était prometteur.

Petits suicides entre amis est mon premier contact avec l'œuvre de Paasinlinna.

De cette lecture je ressors un tantinet mitigée.

L'histoire totalement loufoque et déjantée d'un groupe de suicidaires finlandais décidés à en découdre avec la mort de façon collective ne m'a pas surprise, je m'attendais exactement à cela. Le récit de cette aventure peu ordinaire m'a donc plu.
J'ai tout de suite adhéré à l'humour de l'auteur, sa vision à la fois extravagante et tellement réaliste de l'acte de suicide, très semblable à celle adoptée par Jean Teulé dans Le magasin des suicides.
Le ton et le style d'écriture m'ont quant à eux parfois fait penser à la plume de Jorn Riel dans les racontars. Pour autant, j'ai trouvé celle de Paasilinna moins fine, moins caustique, et surtout, d'inégale qualité. Certains passages m'ont parus très drôles alors que d'autres m'ont laissé un sentiment de longueur, parfois de léger ennui.
C'est enfin la chute de l'histoire qui m'a déçue et semblé téléphonée, peu originale. J'attendais plus d'excentricité encore, un final qui bouscule tout.

Mis à part ces bémols, Petits suicides entre amis s'est révélé être une lecture de détente fort agréable.

Un minuscule aléa avait sauvé la vie de deux solides gaillards. Rater son suicide n'est pas forcément ce qu'il y a de pire dans l'existence. On ne peut pas toujours tout réussir. 

* * *

" - Oui. Tyyne est morte d'un cancer il y a trois ans. Le plus dur, ç'a été la première année. J'ai même pris un chien, mais un chien, d'aussi bonne race soit-il, ne remplacera jamais une femme. "

* * *

Sept jours à peine s'étaient écoulés depuis les obsèques, mais Alvari ne semblait pas miné par le chagrin. Il était rayonnant, soulagé et heureux. Il était désormais libre, et doté d'une confortable fortune. L'avenir s'annonçait serein et passionnant, toute idée de suicide envolée. Il faut que certains meurent pour que d'autres vivent.

Lecture commune avec Reka qui a abandonné en cours de route sa lecture et n'a pas aimé du tout.

L'avis de Yohan.

Denoël (collection Folio) - 291 pages