Il n'y a de sorcière que dans le titre de ce roman, aussi avis aux amateurs de chaudrons et chapeaux pointus, ce n'est pas ce que vous trouverez en lisant ce livre. En réalité, celle qui est supposée être une sorcière est l'héroïne de l'histoire qui possède certains dons que l'on voit s'ébaucher dans  ce premier tome. 

Isabelle et Max, des jumeaux vivant à Montréal décident de passer des vacances en Bretagne, région dont est issu leur grand-père Legall. Les deux adolescents ont économisé, étudié et planifié leur voyage et s'envolent de l'autre côté de l'Atlantique le sourire aux lèvres, avides de découvertes. 
Leur périple s'annonce bien et le début de leurs vacances est à la hauteur de leurs souhaits. Malheureusement, le voyage va tourner court vers la fin du séjour. Alors qu'ils se retrouvent sur une route de campagne isolée, un orage se déclare et ils se réfugient au fameux manoir de Bellotte, qui, dit-on, est hanté.

Ce roman offre une histoire qui diffère de ce que je lis en jeunesse depuis quelques temps et ce brin de fraîcheur fait du bien. Autre particularité, la présence dans le récit de multiples expressions québécoises qui confèrent au texte un ton "exotique" pour la lectrice que je suis ! 
La narration est faite à la première personne par la jeune Isabelle, personnage que j'ai eu du mal à cerner en si peu de pages, il est probable que cela s'étoffera dans les tomes suivants. Bien que sa relation avec son frère semble très fusionnelle, là encore on ne découvre que peu de choses au sujet de ce dernier. En réalité, l'histoire est davantage centrée sur Bellotte, cette jeune femme morte jadis dans des conditions mystérieuses. Le lecteur fait donc des allers-retours successifs entre le temps présent avec les deux jeunes vacanciers et le passé de Bellotte. L'atmosphère de ce livre est campée dès les premières pages, en peu de mots l'auteur parvient à créer un décor qui prend forme sous nos yeux. On retrouve dans ce premier tome tout le charme de la Bretagne et la prégnance de ses légendes. 

Une lecture de jeunesse agréable, un premier tome bien écrit et convaincant. Reste à voir si la suite sera à la hauteur. Deuxième tome prévu pour septembre, il s'intitulera Alicia.


La chronique de Clarabel


Michel Quintin, 221 pages, mai 2011