Œuvres complètes (Stefan Zweig)
lundi 11 mai 2020
Pendant la période de confinement, j'ai eu envie de me replonger dans la plume de Zweig et j'ai donc acheté ce recueil numérique de nouvelles de l'auteur.
Elles sont au nombre de huit : Le Joueur d'échecs, La Confusion des sentiments, La Femme et le paysage, La Collection invisible, Leporella, Révélation inattendue d'un métier, Le Bouquiniste Mendel et Amok ou le fou de Malaisie.
Je ne reviendrai pas sur Le joueur d'échecs que j'avais déjà lu.
Je vous laisse également le soin de vous renseigner plus précisément sur les différentes nouvelles regroupées dans cet ouvrage, préférant vous donner mes impressions plutôt que des résumés.
La Confusion des sentiments est une belle histoire dans laquelle on retrouve un des thèmes récurrents dans l'oeuvre de Zweig, à savoir la folie. L'ambiance est étrange et un peu mystérieuse, on s'identifie à cet étudiant fasciné par son professeur tout en trouvant le dénouement un peu décevant. Ce genre de scénario ne tient pas à notre époque, mais l'écriture reste superbe.
La Femme et le paysage est une nouvelle très courte, qui joue sur les sensations physiques (admirablement rendues d'ailleurs). On a le sentiment d'étouffer de chaleur en lisant ces quelques pages, effet d'immersion total.
La Collection invisible m'a beaucoup plu. J'ai trouvé l'idée très originale et assez géniale. C'est aussi une courte nouvelle qui se lit très vite.
Leporella ne m'a pas plu. Je n'ai pas aimé le personnage central que j'ai trouvé caricatural au possible et n'ai guère compris l'intention de l'auteur.
Révélation inattendue d'un métier est aussi inattendue que son titre, une agréable surprise au niveau du scénario, mais j'en ai moins apprécié l'écriture qui m'a semblé plus commune que dans les autres écrits de Stefan Zweig.
Le Bouquiniste Mendel est une nouvelle fascinante et glaçante en même temps. Le personnage du bouquiniste plongé dans les livres, occultant le monde qui l'entoure au point d'ignorer la naissance de la guerre est un magnifique symbole.
Amok ou le fou de Malaisie m'a marquée. Encore une fois, c'est le thème de la folie qui est mis en exergue, c'est d'ailleurs le cœur même de l'histoire. Cette dernière m'a rappelé Le joueur d'échecs d'une certaine manière. Du grand art.
Au final un bon recueil (même si je n'ai pas aimé toutes les nouvelles qui le composent) avec en prime une introduction passionnante qui retrace la biographie de l'auteur.
Editions de l'ebook malin (Mots d'ailleurs), 2013
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Commentaires
J'ai découvert Zweig à l'adolescence, par La Confusion des sentiments... et plus exactement par un téléfilm qui était passé sur FR3 (qui ne s'appelait pas France 3 à l'époque!) avec Michel Piccoli et Pierre Malet. J'ai ensuite lu le roman, enchaîné avec La Pitié dangereuse qui était dans la bibliothèque familiale, puis j'ai continué ensuite.
(je viens d'aller voir s'il était possible de savoir en quelle année a été diffusé ce téléfilm. Une page Wiki lui est même consacrée ! https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Co...) )
@Autist Reading : Comment as-tu perçu son oeuvre à ce jeune âge ? Appréciais-tu beaucoup ? As-tu poursuivi adulte ta découverte de l'auteur ?
Mon fils a 16 ans, je ne sais pas s'il apprécierait, peut-être si je lui faisais lire Le joueur d'échecs, tiens....
La situation pour moi était spéciale : j'étais jeune ado, encore à la découverte de sa sensibilité. Je sentais bien qu'il y avait un "truc" sans pouvoir mettre un mot dessus. Donc, forcément, cette attirance trouble entre un prof et son élève m'a parlé. Et pour ne rien gâcher, Pierre Malet était beau garçon.
Il n'empêche que j'ai aimé ensuite lire le roman. J'ai aimé le style de Zweig et aussi peu de temps ensuite dans La Pitié dangereuse. De Zweig, je crois que j'ai dû lire plus ou moins la majorité des romans et nouvelles, mais aucune de ses biographies ni de ses correspondances qui patientent toujours dans ma bibliothèque.
Le choix du Joueur d'échec pour un ado est bien vu, je trouve. C'est facile à lire et ça fait réfléchir sans être prise de tête. S'il accepte, je serais très intéressé de savoir ce qu'il en aura pensé.
@Autist Reading : Je n'ai pas lu La pitié dangereuse. J'ai lu quelques nouvelles/romans et 2 biographies de Zweig, je crois que c'est encore dans ce genre que je le préfère, mais j'adore sa plume (ou en tout cas la traduction qui en est faite) de manière générale. Je trouve que Le joueur d'échecs est intemporel, d'où cette idée de le faire lire à mon ado !!!
S'il lit cette nouvelle, je te ferai part de ses impressions.
J'ai tellement aimé la confusion des sentiments... et Amok... bref j'aime Zweig d'amour.
@Karine : Je sais bien, d'ailleurs avec Caroline vous aviez créé un super logo !
Il a une écriture merveilleuse.