L'été dernier, j'ai lu la superbe trilogie de Sarak Lark qui débute avec Le pays du nuage blanc. Pour moi, qui habituellement n'aime pas les pavés, c'est bien le signe que cette série m'a énormément plu. Voici mes impressions au sujet des tomes 2 et 3.


9782352878032FS.gifLe chant des esprits

Le chant des esprits nous fait faire un bond d'une génération puisque nous retrouvons Gwyneira quelques années après la fin du Pays du nuage blanc en compagnie de sa petite-fille Kura, déjà âgée de quinze ans. La jeune fille a un physique et une voix magnifiques, mais un caractère peu amène. Kura qui est l'héritière du domaine familial Kiward Station n'a nullement l'intention d'assumer ce rôle. Ce qui l'intéresse, c'est la musique, le reste lui importe peu.

Dans ce second tome, les héroïnes du Pays du nuage blanc, à savoir Gwyneira et Helen, passent à l'arrière plan et l'histoire tourne principalement autour du personnage de Kura. Un personnage fascinant mais pas très attachant, il faut bien le dire. Une jeune femme capricieuse, fore tête et dépourvue d'empathie. Difficile de l'apprécier, pourtant elle suscite l'admiration et le lecteur est forcé de reconnaître qu'il se dégage d'elle une force inouïe et une volonté inébranlable. Kura choisit son destin et met tout en oeuvre pour parvenir à ses fins, quitte à blesser son entourage au passage. 

A l'instar du premier tome, on est emporté dans le tourbillon de cette saga passionnante qui connaît de nombreux revirements de situation. 

Titre original : Das Lied der Maori
Traduit de l'allemand par Jean-Marie Argelès
Archipoche, 670 pages, 2008 pour l'édition originale et 2014 pour la traduction française

9782352878810FS.gifLe cri de la terre

Troisième tome et troisième génération, cette fois l'héroïne du roman est Gloria, l’arrière-petite-fille de Gwyneira et fille de Kura. La jeune fille a passé son enfance à Kiward Station, choyée par ses grands-parents et son grand oncle Jack, jusqu'à ce que ses parents décident qu'il est temps pour elle de quitter la Nouvelle-Zélande pour aller étudier en Angleterre. De la ferme familiale au strict pensionnat, il y a comme un gouffre, et Gloria va y passer de tristes années tandis que ses parents sont perpétuellement en voyage pour la carrière de sa mère.
Gloria, quant à elle, n'a qu'une idée en tête : retrouver son pays et sa famille. Mais pour revenir au bercail, la route est longue et semée d’embûches. 

Cette saga familiale n'est certes pas légère et sucrée, mais ce dernier tome se révèle bien plus dur que les précédents. Gloria est un personnage qui n'est pas épargné par son auteur, et son parcours d'une violence qui va parfois jusqu'à provoquer la nausée chez le lecteur. A la souffrance de Gloria s'ajoute aussi l'avènement de la première guerre mondiale. La Nouvelle-Zélande, bien qu'éloignée géographiquement du cœur du conflit, va y prendre part, et la famille de Gloria s'y trouver mêlée comme beaucoup d'autres.

Cet excellent tome clôt en beauté cette superbe série qui m'aura fait voyager et passer par tout un panel d'émotions.

Titre original : Der Ruf des Kiwis
Traduit de l'allemand par Jean-Marie Argelès
Archipoche, 701 pages, 2009 pour l'édition originale et 2015 pour la traduction française