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Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas replongée dans l'écriture de Marcus Malte, pourtant l'un des auteurs contemporains français que je préfère.
Une fois encore, je suis un peu gênée par les étiquettes souvent mises par les éditeurs, car si ce roman est indiqué comme étant un policier, "roman noir" lui conviendrait sans doute mieux. 
C'est l'histoire de deux personnages, deux destins qui vont se croiser par hasard alors que rien n'aurait dû les faire se rencontrer. Césaria, née homme, est devenue femme à l'âge adulte. Après un passé douloureux dans la misère, elle décide de se prostituer pour gagner sa vie. C'est ainsi qu'un jour à une station service où elle offre son corps après le plein d'essence, elle fait la connaissance de Clovis. Sorti de prison il y a peu, ce dernier est décidé à se venger de celui qui l'y a fait plonger.
Une fois encore j'ai admiré la poésie de l'écriture et la noirceur de l'histoire, deux caractéristiques bien reconnaissables chez Marcus Malte. Carnage, constellation est à la fois l'histoire de l'amour avec un grand A, un récit improbable empli de violence et de sexe et une sorte de roman initiatique. Mélangez le tout et vous obtenez du 100% pur Marcus Malte, un texte sans concession, d'une virtuosité ensorcelante.
Superbe.

A force de remuer, l'enfant a réussi à dégager une partie de son museau. Son oeil gauche regarde par-dessus l'épaule de sa mère. Dans sa prunelle vierge se reflète le corps en lambeaux, comme une miniature ciselée sur une pastille d'ébène.

Folio policier, 264 pages, 2008 pour la présente édition