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Il y a trois ans de cela déjà, je découvrais avec un immense bonheur la plume de Myriam Chirousse avec son premier roman Miel et vin. Une rencontre qui resterait gravée dans ma mémoire. La paupière du jour est donc le deuxième roman de l'auteur et j'espère qu'il y en aura d'autres... 
Autre univers, autre style, mais un livre qui confirme que Myriam Chirousse a un vrai talent d'écrivain et de conteuse. 
Il ne m'est pas aisé de vous parler de ce roman, même en vous en disant un minimum au sujet de son intrigue, car je pressens que ce que je pourrais en dire serait très réducteur. La paupière du jour, c'est avant tout une ambiance particulière, un livre avec son âme propre, unique. Aussi, il ne faudrait pas s'arrêter au thème qui peut sembler banal. Tout réside dans le choix des personnages, dans les lieux, dans la la façon d'appréhender cette histoire.
Cendrine Gerfaut, botaniste, s'est installée pour quelques mois dans un petit village montagneux du sud de la France. Officiellement, elle est venue recenser les espèces végétales de la région. Officieusement, Cendrine est là pour venger la mort de son fiancé, assassiné dix-huit ans plus tôt par un certain Benjamin Lucas. Après avoir purgé sa peine de prison, ce dernier vient de retrouver la liberté et de regagner son village natal. 
Ce qui est remarquable dans ce roman, c'est le village en lui-même. Les histoires de famille, les commérages, les traîtrises... Myriam Chirousse brosse un tableau étonnant de ce microcosme. Rien n'échappe à son œil averti, et le lecteur n'a d'autre choix que de plonger dans le récit. A l'instar de l'héroïne, on découvre l'histoire de Barjouls et de ses habitants, pour comprendre petit-à-petit que ce n'est pas forcément ce que l'on cherche qui est important.
C'est un roman très différent de Miel et vin qui a ma préférence, mais il serait fort dommage de passer à côté. Brillant.

Buchet Chastel, 504 pages, 2013